Bergen

( Bergen (Norvège) )

Bergen (/ˈbæ̀rɡn̩/ ) est une ville du Sud-Ouest de la Norvège, capitale du comté de Vestland. Bergen est la deuxième ville du pays avec 278 121 habitants. C'est également une ville portuaire donnant sur la mer du Nord, une ville universitaire et un évêché.

La cité est divisée en huit bydeler (districts de la ville), équivalents administratifs de gros quartiers : Arna, Bergenhus, Fana, Fyllingsdalen, Laksevåg, Ytrebygda, Årstad et Åsane. Le centre-ville occupe le bydel de Bergenhus, c’est-à-dire la ville historique qui compte environ 35 000 habitants, les autres n'étant affiliées à la kommune de Bergen qu'administrativement. ...Lire la suite

Bergen (/ˈbæ̀rɡn̩/ ) est une ville du Sud-Ouest de la Norvège, capitale du comté de Vestland. Bergen est la deuxième ville du pays avec 278 121 habitants. C'est également une ville portuaire donnant sur la mer du Nord, une ville universitaire et un évêché.

La cité est divisée en huit bydeler (districts de la ville), équivalents administratifs de gros quartiers : Arna, Bergenhus, Fana, Fyllingsdalen, Laksevåg, Ytrebygda, Årstad et Åsane. Le centre-ville occupe le bydel de Bergenhus, c’est-à-dire la ville historique qui compte environ 35 000 habitants, les autres n'étant affiliées à la kommune de Bergen qu'administrativement. Il convient aussi de signaler que beaucoup de Bergenois tiennent compte des anciennes appellations non administratives, les strøk, quartiers traditionnels qui ont hérité le plus souvent du nom du domaine agricole présent sur place auparavant. Bergen fait partie du district historique (non administratif) de Midhordland.

Les communes limitrophes de Bergen sont Lindås, Osterøy, Vaksdal, Samnanger, Os, Austevoll, Sund, Fjell, Askøy et Meland. Elles couvrent à elles seules la majeure partie du Hordaland (ancien comté fusionné en 2020 avec le comté de Sogn og Fjordane, mais sans la municipalité de Hornindal) et six d'entre elles sont des communes insulaires. La commune de Bergen est délimitée dans sa majeure partie par des fjords : le Sørfjord et le Byfjord au nord et le Raunefjord et le Grimstadfjord à l'ouest.

Au crépuscule de l'ère Viking

La cité fut fondée en 1070 par le roi Olaf III, dit « le Tranquille » car son règne ne fut troublé ni par des querelles intestines ni par des guerres. Cependant on pense que les premières traces d'installation datent du IVe siècle, à la ferme d'Alrekstad, au pied d'Ulriken, qui aurait servi de résidence à un roitelet local, Alfred. Au début du XIIe siècle, l'imposteur Harald IV s'empare de Bergen et fait enfermer et aveugler le roi légitime, Magnus IV. À sa mort, son fils Sigurd II est nommé roi à l'âge de trois ans mais sera assassiné en 1155 à Bergen. Magnus V est élu roi de Norvège en 1162, puis couronné par les évêques en 1164, à Bergen. C'est le premier roi norvégien à être couronné. La ville est désormais confirmée capitale du royaume de Norvège.

L'avènement de Sverre  Bergen au XIIIe siècle.

En 1176, un prétendant au trône commence à faire parler de lui : Sverre Sigurdsson. Il est soutenu par une partie de la population et par certains évêques et roitelets. Les principaux soutiens de Magnus V sont quant à eux des aristocrates. Après huit ans de guerre civile et de prises successives de villes, dont Bergen, Magnus est tué lors de la bataille de Fimreite dans l'Inner Sogn, près de la ville actuelle de Sogndal. Sverre Sigurdsson a enfin éliminé son plus grand adversaire mais ne mate tous ses opposants et tous les autres prétendants que dix ans plus tard. Il se fait construire une forteresse, Sverresborg, sur les hauteurs d'Holmen, « l'ilot ». Il est couronné le 29 juin 1194 à Bergen. En 1197, ses opposants, les Baglers, brûlent Bergen. L'année suivante, un de leurs chefs, Thorstein Kugad, tue Karl Sverkerson, gendre et jarl de Sverre et à qui la ville avait été confiée. À sa mort en 1202, Sverre est enterré dans l'église du Christ à Bergen (Kristkirken på Holmen), aujourd'hui disparue. Son unique fils Håkon III est couronné seul roi de Norvège. Son règne n'a été troublé que par son décès brutal en 1204, là où celui de son père n'avait engendré que divisions et ruine dans tout le pays[1]. La mort de Sverre n'apporte pas la paix. En 1207, les Baglers prennent Bergen par deux fois et détruisent Sverresborg. Le 29 juillet 1223, une assemblée réunie à Bergen confirme définitivement le droit héréditaire au trône d'Håkon IV (1217-1263). La paix revient en Norvège. Il noue des relations cordiales avec plusieurs nations d’Europe occidentale et méridionale. À l'intérieur, il remet de l'ordre dans les finances, rétablit le calme, puis cherche à apaiser la discorde entre l'État et la Papauté. Bergen voit son rôle de capitale renforcé par la construction vers 1260 d'une gigantesque halle, Håkonshallen, où se marie son fils Magnus VI Lagabøte en 1261. Celui-ci construit plus tard un donjon qui devient par la suite Rozenkrantårnet.

Bergen reste capitale jusqu'en 1299, quand Håkon V établit sa résidence permanente à Oslo et que Bergen est trop éloignée des autres pays scandinaves au temps des unions. Bergen avait déjà pris le dessus sur Trondheim peu de temps après sa fondation, étant beaucoup plus proche de l'Europe pour les échanges.

Bergen à l'époque de la Hanse

Dès le XIIe siècle, des marchands allemands, principalement de Lübeck, s'installent à Bergen et copient la Hanse, qui n'est encore qu'embryonnaire. La ville compte environ 7 000 habitants en 1300, tout comme Oslo, qui ne devient plus peuplée qu'à partir de 1850. À la même période, à titre de comparaison, Lübeck compte 40 000 habitants[2].

Une description des soldats Norvégiens et Danois datée de 1191 montre la place flagrante du commerce pour la ville, dès ses débuts :

« Cette ville est la plus célèbre dans le pays, embellie avec une forteresse royale et avec les reliques de nombreuses vierges ; le corps de sainte Sunniva repose ici, sur une élévation dans la cathédrale. De plus, il y a plusieurs monastères et couvents. Un très grand nombre de personnes vit dans la ville, qui est riche, et débordante de marchandises. Il y a du poisson séché en nombre impressionnant. Navires et hommes arrivent de partout ; il y a des Islandais, des Allemands, des Danois, des Anglais, des Groenlandais, des Suédois, des Gotlandais et d'autres nations trop nombreuses pour les mentionner. Toutes les nations peuvent être trouvées ici si quelqu'un prend la peine de regarder. Il y a aussi beaucoup de vin, de miel, de farine, de beaux vêtements, d'argent et d'autres produits, et pour chacun des échanges affairés[3]. »

Dans la Saga de Sverre, ce dernier remercie les Anglais pour le miel et la farine qu'ils amènent à Bergen, mais peste contre les Allemands qui selon lui viennent trop nombreux et encouragent l'ivresse en amenant trop de vin[4].

Au XIIIe siècle, la ville compte vingt églises et chapelles, deux hospices, cinq monastères.

 Bryggen.

En 1240, les Hanséates obtiennent une lettre de privilège. Ils ont le monopole du transport des céréales entre l'Allemagne, puis la Pologne et la Norvège. En 1248 Le roi Haakon IV supplie les Lübeckois d’envoyer rapidement des grains à Bergen pour parer à une disette. Deux ans plus tard les Hanséates obtiennent une seconde lettre de privilège à Bergen, et en 1278 un premier comptoir commercial est créé.

En 1282, l'ordonnance de Bergen (septembre) stipule que les marchands étrangers qui n'auraient pas livré du blé, de l'orge et du malt ne pourraient pas effectuer en Norvège des achats en hiver (8 septembre - 3 mai) ni parcourir les campagnes pour acquérir du beurre, des peaux ou du bétail sur pied. Les Hanséates refusent de s’incliner. À l'instigation de Lübeck, la ligue des villes Wendes interdit le commerce avec la Norvège. De 1282 à 1285 la Hanse inflige un blocus à la Norvège. Le Traité de Tönsberg, signé le 6 juillet 1294 par Erik Magnusson, accorde aux marchands Allemands un droit de séjour y compris hors du trimestre d'été (15 mai au 15 août) et des exemptions douanières à condition que les marchands ne cherchent pas à fréquenter la côte au nord de Bergen, ce qui a pour effet de ruiner l'économie marchande de Trondheim. Ce monopole n'est levé qu'en 1789[5].

En 1316, une réaction éclate pour établir une règlementation minutieuse ainsi que des droits de sortie, mais tout cela échoue après des violences de part et d'autre. La même année lors des ravages causés en Europe par une famine, la Hanse et Bergen privilégient leurs échanges de grains et de viande en contrepartie des privilèges sus-cités[6].

 Bergen en 1580.

Les rois norvégiens, poussés par l'aristocratie, résistent à la pression hanséatique jusqu'à la création du comptoir de Bergen, le Kontor, en 1343, par Magnus IV de Suède qui consent universis mercatoribus de Hansa Theutonicorum la pleine jouissance des droits accordés en 1294. Bergen devient alors économiquement dépendante du commerce hanséatique, plus particulièrement de Lübeck. Les marchands allemands qui s'étaient vus déjà attribuer des privilèges comme des exemptions de taxes douanières par exemple obtiennent alors une justice spécifique et des privilèges fiscaux. Un comptoir indépendant du roi se développe, situé sur la rive nord de Vågen, le long du Tyskebryggen, le quai allemand, renommé simplement Bryggen après la Seconde Guerre mondiale.

La peste noire, qui arrive par un bateau anglais en été 1349, décime la ville et oblige les Norvégiens à se montrer plus conciliants avec la Hanse qui leur apporte l'indispensable grain polonais. Parallèlement entre 25 et 40 % des fermes de la région furent désertées après la peste[7].

Les occupants de la maison du chapitre de Bergen fuient la ville pour Tusededal pour reconstruire une ville mais le mal les poursuit et les tue tous. On raconte que seule une petite fille a survécu et qu'on l'a retrouvée à l'état semi-sauvage quelques années plus tard. Elle est surnommée Rype (lagopède) pour cette raison, et après son retour à la civilisation elle hérite de tout le domaine de Tusededal[8].

En 1453, le bailli royal Olav Nielsson impose aux corporations allemandes taxes et prix de vente fixes pour protéger les artisans locaux, les prend sous sa juridiction. Devant le mécontentement du comptoir hanséatique, tenu par les villes vendes, le roi Christian destitue son bailli en geste d'apaisement, puis le rétablit deux ans plus tard, en 1455. Les Allemands du comptoir se soulèvent contre cette décision, commettant l'acte le plus violent de l'histoire de la Hanse. Pourchassant le bailli, les Allemands forcent les portes et incendient le couvent où il s'était réfugié : l'évêque, le bailli et une soixantaine de ses partisans périssent. Les responsables du massacre restent impunis[9].

Les marchands hanséatiques viennent chercher à Bergen des poissons, plus particulièrement de la morue séchée qui constitue les neuf dixièmes des exportations de Bergen. Les pêcheurs norvégiens exercent leur activité sur la côte occidentale, plus particulièrement autour des îles Lofoten. Après les avoir séchées, les pêcheurs les vendaient de bord à bord aux Hanséates[10]. Se met alors en place une véritable navette qui fait la richesse des marchands vendes : entre 14 et 30 navires, toute l'année, amènent des villes vendes à Bergen de la farine et de la bière, chargent de la morue séchée qu'ils débarquent à Boston en Angleterre et reviennent vers Lubeck avec du tissu.

L'immunité des Hanséates persiste jusqu'au XVIe siècle. En 1560, les privilèges hanséatiques sont supprimés en Norvège et les Allemands obligés de prendre la citoyenneté norvégienne, sous peine d'expulsion (ce système a peut-être commencé vers 1536). À Bergen, des organisations de métiers sont nationalisées et substituées à celles des Allemands de 1558 à 1764 pour la dernière. Le pouvoir de la Hanse à Bergen est brisé par Kristofer Walckendorf en 1599, même si comme il a été déjà dit le comptoir fonctionne encore deux siècles, jusqu'à la levée du monopole[11]. Le monopole des Hanséates est brisé par les navires hollandais, mais surtout danois et norvégiens.

L'intrusion hanséate à Bergen a empêché un développement économique et surtout commercial autonome de la Norvège. Certains secteurs ont toutefois profité du commerce hanséatique international. Les produits d'échanges disponibles à Bergen ont pu amoindrir les famines et les troubles qui ont suivi la peste noire[12]. Selon l'historien norvégien Alexander Bugge, l'action politique menée par la Hanse au sein de l'Union de Kalmar a eu bien moins d'effets que l'effacement du commerce indigène. De même, l'Islande a été ruinée par l'interruption du commerce avec Bergen, ainsi que par le peu de scrupules des marchands Allemands et il est probable que l'abandon des colonies du Groenland soit dû en partie aux mêmes raisons[13].

Mais la Hanse n'a pas apporté que ses navires et sa farine : elle a contribué à pousser la Norvège dans la Réforme. Le luthéranisme qui est prêché par le moine Antonius en 1525 touche les Allemands de Bergen dès ce moment. À peine onze ans plus tard, la ville est passée à la Réforme.

 Panorama de Bryggen.L'époque moderne et contemporaine  Sandviken et ses corderies en 1740. Vågen et Nordnes en 1848.

En 1578, de grosses souris jaunes s'abattent sur la ville[14].

En 1593 Johanne Jensdatter Flamske fut accusée d'infliger des maladies aux gens, de lire des livres interdits et d'avoir des pouvoirs surnaturels. Voilà un des témoignages qui la conduisit au bûcher de Nordnes le 16 avril 1594 :

« Mais la nuit précédente vinrent beaucoup de chats de la fenêtre de Johanne, faisant tellement de bruits étranges que des gens furent effrayés. Ensuite, Jacob Engils, un maçon qui était sur place, demanda « Dieu nous protège, d'où viennent tous ces chats maléfiques ? » Johanne répondit « Cher petit Jacob, frappe juste doucement sur le mur et ils s'en iront. » Après qu'il eut fait cela, ils disparurent immédiatement, mais bientôt, cette même nuit du nouvel an, vint une grosse tempête qui causa beaucoup de dégâts[15]. »

Jusqu'au début du XXe siècle la ville était spécialisée dans la fabrique de cordes, effectuée dans des bâtiments très longs, pour la plupart situés à Sandviken ou encore à Sydnes et à Nygård.

Durant l'époque moderne et contemporaine, les vieilles familles et les élites de Bergen continuèrent à se construire d'immenses empires d'échange et de richesses, dont les meilleures preuves sont les bâtisses luxueuses parsemées en ville[11].

La ville fut dotée du téléphone en 1882, du tramway en 1897 et de l'électricité en 1900[16].

Batailles et conflits La rébellion avortée

Le 24 février 1181, en pleine nuit, les vigies aperçurent une flotte de langskip (un genre de bateau viking) entrant dans la baie, accompagnée des bruits typiques que font des hommes s'armant et se préparant au combat. Une flotte de fermiers propriétaires du sud de Bergen menée par un certain Jon Kurtiza (ou Kutiza) entreprenaient une action pour surprendre Sverre. Aussitôt les trompettes sonnèrent et aux quatre coins de la ville les soldats du roi se réveillèrent et se rendirent là où les ennemis semblaient débarquer - de partout. Les envahisseurs furent toutefois massacrés, et ceux qui ne réussirent pas à s'enfuir en bateau tentèrent vainement de s'éloigner en nageant. La plupart des fuyards s'allièrent à Magnus ou demandèrent la paix à Sverre quand celui-ci vint peu après dans le Hardanger avec une flotte. Il semblerait que Magnus n'ait pas eu de rôle dans cette bataille, puisqu'il partait du Danemark pour rejoindre Oslo à ce moment-là[17].

La bataille de Nordnes

Nordnes est la petite péninsule qui sépare Vågen du Puddefjord. Jusque vers 1400 seule la partie nord de Vågen était urbanisée; la péninsule était inhabitée, ou presque. Le 31 mai 1181 eut lieu la bataille de Nordnes, conflit naval qui s'est déroulé à quelques encablures du port. Magnus V revenait du Danemark où il était allé chercher du soutien avec ses 32 navires, et tomba nez à nez avec la flotte de Sverre Sigurdsson qui lui descendait de Bergen vers la région d'Oslo. Inférieure en nombre, la flotte de ce dernier se replia dans les eaux de Bergen où elle remporta tout de même une demi-victoire, ses opposants ayant fui croyant leur chef Magnus mort. Sverre se replia donc sur Nidaros (Trondheim) sans avoir réellement affaibli son adversaire[18].

L'assaut des Vitalienbrüder

On les connaît aussi sous le nom de Victual Brothers, de Vitalian Brotherhood, ou encore de frères des victuailles. Ces pirates servaient les ducs de Mecklembourg contre le Danemark et ses alliés, dont la Hanse de Lübeck. Ils mirent à sac Bergen en 1393. En 1398, certaines villes de la Hanse aidées par les Chevaliers Teutoniques boutèrent les Vitalienbrüder de leur fief, sur l'île de Gotland. Cela en était fini de l'ordre pirate qui cependant se divisa, et une nouvelle organisation autoproclamée les Likedeelers fut créée et terrorisa la Baltique jusqu'en 1440. Bergen fut mise à sac et incendiée en avril 1429 par Bartolomeus Voet à la tête de sept navires et de 400 hommes[19].

La bataille de Vågen  Bataille de Vågen en 1665.

La bataille de Vågen fut une bataille navale opposant une flotte marchande hollandaise et une flotte de guerre anglaise. Elle se déroula en août 1665 et fut un événement de la seconde guerre anglo-hollandaise. Le roi du Danemark et de Norvège prit parti pour les Anglais mais les ordres étant arrivés quatre jours trop tard, les officiers norvégiens prirent celui des Hollandais. La flotte anglaise, bien que possédant une puissance de feu importante, fuit devant celle des forteresses bergenoises, la fumée qui l'aveuglait et la précision des canonniers hollandais. La plupart de ses navires ressortirent très endommagés de la bataille et se replièrent près de l'île de Herdla, derrière Askøy, à l'endroit même où quatre siècles plus tard la Luftwaffe installa une de ses plus grandes bases en Norvège. La flotte hollandaise consolida sa position et ferma le port en attendant des renforts pour pouvoir quitter la région sans risquer une seconde opération anglaise.

La Seconde Guerre mondiale  Trois U-Boot type XXI en mai 1945 à Bergen. Kvarven en 2006. En arrière-plan, Hellen.

Les Allemands avaient nommé leur opération d'invasion de la Norvège Weserübung. Les forces engagées étaient divisées en plusieurs groupes. Le groupe I fut chargé de Narvik, le groupe II de Trondheim, le groupe III devait prendre Bergen. Opération risquée, la ville étant à un coup d'aile des bases écossaises de la RAF et assez éloignée de celles de la Luftwaffe. Bergen fut prise dans la matinée du 9 mai 1940 après des escarmouches entre la Kriegsmarine et les forts de la ville. L'armée norvégienne, désorganisée et non mobilisée, n'a pu se défendre que du côté de Voss (en particulier la 4e DI) et dans les s au sud de Bergen. Pendant plusieurs jours, aucune disposition sérieuse n'a été mise en place pour la sécurité des soldats Allemands, ce qui aurait pu être un atout pour une résistance mieux organisée. De plus, le commandant en chef de la Home Fleet, Sir Charles Forbes, voulait attaquer Bergen par surprise mais l'amirauté en décida autrement malgré une supériorité aéronavale franco-anglaise écrasante. Le 11, quand l'amirauté se décida d'écouter Forbes, une quelconque opération fut rendue impossible par les forces aériennes de la Luftwaffe déployées dans la zone. Cinq jours après la prise de la ville, les chenaux alentour étaient minés[20].

La croix gammée flotta sur les forts bergenois jusqu'à la libération.

Le principal intérêt de Bergen était sa position stratégique et son rôle dans la guerre sous-marine. À la fin de la guerre plus de 190 sous-marins étaient passés par les abris de Bergen.

Bergen connut son lot de tragédies, sous les bombes avec la destruction d'un pensionnat ou avec l'explosion d'un navire cargo hollandais en 1944.

Les incendies, façonneurs historiques de la ville  Bryggen, après l'explosion a Vågen, 20 avril 1944. Skansen, caserne construite en 1903, aujourd'hui désaffectée. Torgallmenningen.

Bergen, étant construite majoritairement en bois, a souvent été ravagée par les flammes. Les derniers incendies datent de 1944 et 1955. En 1756, 1 600 maisons avaient brûlé, et en 1702, 80 % de la ville et la quasi-totalité des archives avaient été détruites[21].

En 1916 ce fut le tour de Torgallmenningen, dont les magnifiques demeures ont été remplacées par des bâtiments de style Art nouveau, fonctionnaliste et même Néoclassique. Il y eut 3 000 sans abris et 400 maisons détruites. Le feu a été causé par une simple lampe dans une baraque de stockage[16].

Lors du même incendie, craignant pour leur vie, les autorités libérèrent tous les détenus de la prison. Le lendemain, seulement un ou deux n'y retournèrent pas[22].

Pendant l'incendie de 1955, le quartier de Bryggen, l'un des derniers quartiers de la ville construits en bois, a été partiellement détruit (les six allées les plus à l'ouest), puis rénové dans les années 1980 après qu'eurent lieu des fouilles archéologiques sur les espaces brûlés. Le rapport d'incendie indique que les pompiers sont partis de leur caserne une minute après l'alerte et arrivés sur place deux minutes plus tard. Ils ont utilisé 10 000 tonnes d'eau, depuis 34 lances sur terre et 35 sur mer. Le rapport est très précis : le navire de lutte anti-incendie n° III est arrivé sur place 30 minutes après les premiers pompiers, s'est placé à 183 mètres du lieu de l'incendie et a utilisé 12 lances et 4 032 tonnes d'eau. Une lance fut accidentellement brisée lors des opérations[23].

Les pompiers de Bergen sont une part très importante de l'histoire de la ville, tout comme les casernes. À la base ils formaient un corps de volontaires exonérés d'impôts et le service a été réorganisé en 1863 en un service municipal et régulier. Sur les hauteurs de la ville, il y avait des tours de garde pour guetter la moindre fumée suspecte. De cette époque il reste le Corps de Garde (en français dans le texte) à Nordnes et Skansen sur Fløyen. Une chose qui amuse les Bergenois est que souvent les touristes prennent la caserne de Skansen pour une église. La caserne principale actuelle est vieille de plus d'un siècle, et, ironiquement, a vu tous les pâtés de maisons l'entourant partir en fumée en 1916. Elle est actuellement transformée en musée, une nouvelle caserne plus grande et plus moderne ayant été mise en service en 2006 sur les rives du Store Lungegårdsvann.

De nos jours si un feu se déclarait dans un vieux quartier, il serait impossible pour les pompiers de l'atteindre rapidement et ce à cause de l'étroitesse des rues et de leur inclinaison. Ce serait une catastrophe pour la ville car les vieilles maisons prendraient feu les unes après les autres comme des allumettes. Les propriétaires de maisons en bois (trehus) sont incités à avoir une échelle de secours à l'étage. Les sprinklers, tuyaux et détecteurs de fumées sont aussi très répandus. Entre les rues (gate) et les places (torg, dans le sens de marché), on trouve des places et des larges rues avec le suffixe -allmenning, comme Torgallmenningen ou Murallmenningen, qui sont censées être des espaces brise-feu. Signifiant littéralement rue de tous les hommes, il était interdit de construire dessus ou de les encombrer.

L'utilisation du mot Allmenning remonte au moins à 1302. Un Allmening devait être large d'au moins huit alen, un alen mesurant 55,3 cm. Par la suite les régulations évoluèrent plusieurs fois.

(en) Kaye Janet; Sverri's Saga. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, P42, 159. (en) Helle 1972, 12. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, P158. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, 159. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, 159-60. Gissel et al. 1981. Johannes Nohl, La Mort Noire, chronique de la peste, Paris, Payot 1986. La Hanse Philippe Dollinger, p.366, Aubier-Montaigne, 1964 La Hanse Philippe Dollinger, p.299 à 301, Aubier-Montaigne, 1964 ↑ a et b Universitetet I Bergen. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, 162-63. B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500. Les Grandes énigmes, Jacques Marseille et Nadeije Laneyrie-Dagen (ss. la direction de), Larousse, (ISBN 2-03-505300-5). (en) Section of the trial from 1593 against Johanne Jensdatter Flamske (fol. 220a-220b). ↑ a et b Iexplore Bergen. (en) Kaye Janet; Sverri's Saga § 49-50. (en) Kaye Janet; Sverri's Saga § 54-5. (en + fr) T. D. Kendrick, A History of the Vikings, 141; Le Routard Jacques Mordal, Narvik, Presses de la Cité, Paris 1960. (en) Kerguélen Trémarec, Relation, 765; Carte des incendies par année. Bergenskartet. (en) Fire! Fire!.
Photographies by:
Guywestern - CC BY-SA 4.0
Statistics: Position
1951
Statistics: Rank
63302

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Sécurité
146732985Cliquez/appuyez sur cette séquence : 1868
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Google street view

Où pouvez-vous dormir près de Bergen (Norvège) ?

Booking.com
491.415 visites au total, 9.211 Points d'interêts, 405 Destinations, 40 visites aujourd'hui.