Bonifacio (en français : /bɔnifasjo/ ; en bonifacien : Bunifazziu /buLire la suite

Bonifacio (en français : /bɔnifasjo/ ; en bonifacien : Bunifazziu /bunifat͡sju/ ; en corse : Bunifaziu /buniˈvad͡zju/) est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Bonifacio dont elle était le chef-lieu.

 Porte Saint-Dominique / Porte d'Orient.

L'origine de la ville actuelle de Bonifacio n'est pas vraiment connue avec précision, mais des dates approximatives indiquent sa refondation entre 828 et 833 par Boniface II de Toscane qui lui donna son nom actuel. L'histoire attestée de Bonifacio remonte en 1195 mais la ville fut colonisée par les Génois qui imposèrent à la ville des modifications militaires structurelles importantes (et qui créèrent la citadelle actuelle).

Comme tous les ports de commerce, son histoire a été relativement mouvementée notamment par un conflit guerrier entre Pise et Gênes, ces deux républiques se disputant avec acharnement sa citadelle qui était un maillon stratégique militaire et un complexe portuaire sans égal en Corse. Dans un premier temps, Pise fut maîtresse des lieux jusqu'à la fin du XIIe siècle.

Le roi Alphonse V d'Aragon, maintint en 1420 un siège pendant cinq mois avant de baisser les armes face à l'intouchable cité qu'était Bonifacio.

Bonifacio a subi au cours des siècles, de multiples attaques ; mais la plus terrible fut celle de la peste qui en 1528 fit plus de 4 300 morts dans la cité qui à cette époque comptait 5 000 habitants. Les murailles imprenables se révélèrent inutiles face à ce fléau. La chapelle Saint-Roch, à l'entrée de la ville, reste un témoignage de la fin de cette sombre période. On y fait toujours une procession qui rappelle que c'est en ce lieu, où est mort le dernier Bonifacien atteint de la maladie, avant la fin de la peste.

En 1553, encore très affaiblie par le passage de la peste, Bonifacio subissait une nouvelle attaque et dut se rendre à Dragut, un ancien corsaire turc dont on dit qu'il avait été commandité par le maréchal des Thermes. La ville assiégée capitula pour la première fois et fut mise au pillage.

Le roi François Ier de France prend possession d'une ville détruite et dépeuplée que les Français commencent à reconstruire, mais qui, en vertu du traité de paix passé en 1559[1], est rendue à la république de Gênes.

Préhistoire

Le site était déjà occupé depuis le Néolithique, comme en témoignent les découvertes des archéologues François de Lanfranchi et Michel Claude Weiss, en 1972, sous la grotte dite de l'Araguina, à l'entrée de la ville[Note 1]. Le squelette d'une femme, la Dame de Bonifacio, a été daté entre 6500 et 7000 avant Jésus-Christ.

D'autres fouilles archéologiques, conduites le long du littoral et dans l’arrière-pays, montrent que la baie fut occupée dès l’époque néolithique (5000 à 2500 av. J.-C.).

Antiquité

Selon Ptolémée, le Sud de l'île était occupé par le peuple des Subasani ; ce territoire comprenait les civitates d'Alista et de Pallas, avec les ports Favonius et Syracusanus. Pallas ou Palla (Var. Pallas, Palas, Palmas, Plenas.), point terminus de l'itinéraire d'Antonin, est identifié, à juste titre, par la plupart des géographes avec Bonifacio[2]. L'itinéraire maritime d'Antonin, probablement dressé au IVe siècle de notre ère, appelle fretum Gallicum le détroit qui sépare la Corse de la Sardaigne, mentionne la voie romaine qui de Mariana aboutissait à Palla. S'il ne cite pas Palla, Ptolémée parle du Pitanus, se trouvant au sud de Figari et au nord de Bonifacio (Palla), qui ne peut être que le ruisseau de Ventilegne.

Avec l’Empire romain, la paix favorise les échanges entre les cités maritimes. Abri pour les flottes marchandes, le port devient aussi une base commerciale entre la Sardaigne proche et la Corse, au sein de la province romaine de Sardaigne-Corse. L’urbanisation du port s’adapte au développement, nécessitant la nomination d’un praeses, autrement dit un préfet, pour son administration.

Moyen Âge  Vue des canons de la citadelle de Bonifacio.809, l'annaliste de Saint-Bertin rapporte que les Sarrazins, partis d'Espagne, envahissent la Corse et qu'un samedi de Pâques, ils ont détruit toute une ville et emporté ses habitants, ne laissant que quelques vieillards parmi lesquels se trouvait l'évêque. 825, l'empereur Louis le Pieux envoie en Corse son fils Lothaire, puis Boniface II de Toscane pour en chasser les pirates Maures. 832, Boniface II de Toscane fortifie ou construit un château au lieu-dit Calcosalto qui prend le nom de Bonifacio. 1012, Guillaume Malaspina, marquis de Massa, que certains auteurs ont fait descendre d'Obert Opizzo, marquis de Toscane, débarque en Corse à l'instigation du pape Benoît VIII pour chasser les Sarrazins et réduire à soumission les seigneurs. 1014, défaite du roi Abu Hosein Mogehid et fin de l'occupation par les Sarrasins, définitivement battus par la coalition des flottes de Pise et de Venise commandées par Guillaume Malaspina, marquis de Ligurie, général des Galères pontificales. 1070, brève présence à Bonifacio de Génois qui y sont prêteurs. 1073, Mathilde de Toscane, comtesse de Corse, fait don de ses États de Corse à l'Église, Grégoire VII ratifie la donation. Un légat pontifical est nommé pour administrer civilement la Corse. 1077, Grégoire VII confie l'administration de l'île à l'évêque de Pise.Rivalité entre Gênes et Pise 1091, les Pisans évincent le Légat et prennent possession de la Corse. 1095, le légat Dagobert assiste à l'assemblée de Notre-Dame-du-Puy en Auvergne. 1133, 19 mars, le pape Innocent II érige Gênes en archevêché dont il fait dépendre les évêchés corses de Mariana, Nebbiu et Accia, tandis que ceux d'Aléria, de Sagone et d'Ajaccio dépendent de l'archevêché de Pise. Il cherche ainsi à maintenir un équilibre entre les influences des deux républiques et d'établir la paix. 1134 les galères pisanes et génoises s'affrontent dans toute la Corse. 1138, le Génois Fulcone di Castello, prend de sa propre initiative et à l'aide de ses dix galères, Bonifacio aux Pisans. 1139, la république de Pise reprend Bonifacio aux Génois. 1140, les guerres entre les partis pisans et génois font sombrer toute la Corse dans l'anarchie. 1146, le pape pisan Eugène III confirme aux Pisans leurs droits et possessions en Corse. 1175, excédé par les abus des Pisans, le pape Alexandre III ne leur reconnaît plus de privilèges. 1181, profitant de la célébration d'un mariage, les Génois prennent par surprise la ville. 1181, novembre, le pape toscan Lucius III confirme à Pise sa souveraineté sur la Corse. 1187, les Pisans reprennent Bonifacio et construisent un nouveau fort.Lois et statuts

Le Libro rosso était un recueil d'anciens statuts génois débutants en 1187, aujourd'hui perdus, qui accordent à Bonifacio le droit de battre monnaie et de produire du sel.

1195, les Génois reprennent définitivement Bonifacio et en chassent tous les habitants, sauf trente familles, puis repeuplent la ville avec 400 familles ligures. 1195, premiers Statuts génois de Bonifacio ou 'Capitoli'. Le premier podestat est Marcellin Drudo. 1196, les Pisans tentent de reprendre la place par la force mais sont repoussés par le capitaine génois Ansalde Garacco. 1198, le Génois Guillaume d'Ingone-Tornello fortifie la citadelle et protège le port avec dix galères. 1203, une amende très lourde payée par des bandits ligures à Gênes est utilisée pour renforcer le château de Bonifacio. 1211, l'empereur germanique Otton IV, allié de la république de Pise, exige que la république de Gênes leur restitue Bonifacio. 1216 de retour d'Égypte où il participait à la Cinquième croisade, François d'Assise fait escale à Bonifacio où il passe une saison. 1217, le pape Honorius III met sous sa protection Bonifacio qui est l'objet de luttes entre Pise et Gênes. 1238, le testament de Maestro Guglielmo atteste l'existence d'un service municipal de santé. 1258, 4 décembre, Lazare della Rocca reconnaît, pour son frère Giudice, la souveraineté de Gênes à laquelle il fait don d'une partie de ses possessions bonifaciennes. 1259, 10 janvier, ratifie l'acte de vassalité et les donations à la République de Pise devant plusieurs témoins, notables de Bonifacio. 1266, les 27 galères commandées par l'amiral génois Lanfranco Borborino, embarquent du port pour chasser les navires vénitiens qui croisent au large de la Sardaigne. 1270, construction par les Templiers d'une église qui prend le vocable de Saint-Dominique pour honorer les Dominicains qui s'y établissent. 1272 Ajaccio est créé par les Génois comme colonie sur le modèle de Bonifacio, 100 familles ligures s'y établissent. 1276, 11 décembre, le podestat Pascal da Mare reçoit l'hommage à la république de Gênes de Ghiudice de Cinarca. 1278, 20 janvier, le podestat Pierre Mathieu Doria reçoit l'hommage à la république de Gênes de Ghiudice de Cinarca. 1278, 16 mai, nouveaux privilèges accordés à la Cité par la république de Gênes. 1280, Pierre-Mathieu Doria (Pier Matteo Doria) est podestat de Bonifacio. Le 20 janvier, Giudice lui renouvelle le serment de fidélité aux Génois[3], 1285, les Génois de Bonifacio arraisonnent et prennent trois navires pisans à Porto-Vecchio. Avec la bataille navale de la Meloria les Pisans sont contraints d'abandonner la Corse. 1290, 29 janvier, Inghetto Doria, qui continue la guerre contre Ghiudice de Cinarca commencée par son frère Luchetto, revient à Bonifacio où il le trouve très malade. 1296, le pape Boniface VIII donne à la Corse le titre de royaume.Lutte entre Gênes et l'Aragon 1297 4 avril, le pape Boniface VIII donne la Corse et la Sardaigne en fief perpétuel au roi Jacques II, roi d'Aragon, de Sicile et de Majorque. 1300, la ville compte environ 3 000 habitants. 1318, construction sous la loggia de la citerne qui recueille les eaux de pluie des toits. 1321, 6 février, nouveaux privilèges et nouveaux statuts. 1331, Aitone Doria est vicaire de la Commune de Gênes en Corse. Il pactise avec Ranieri da Cozzi, alors maître du château de Cinarca et jusque-là partisan d'Alphonse IV d'Aragon. 1336, trahissant Ranieri, Aitone s'empare de Cinarca et se tourne vers le principal seigneur du sud, Arrigo Strambo de Laitala, oncle de Ranieri. Ils concluent un pacte d'alliance à Bonifacio, pour la conquête de l'ile. Arrigo Strambo mort l'année suivante, Doria vend Cinarca. 1343, inauguration de l'église Saint-Dominique, reconstruite sur les ruines de celle des Templiers. 1346, novembre, débarquement des troupes de Pierre IV d'Aragon, sans succès.La Corse génoise 1347, avril, Nicoloso de Levante, vicaire génois et podestat de Bonifacio, reçoit la soumission des seigneurs Cinarchesi : Guglielmo et Rusteruccio della Rocca, Lupo et Arrigo d'Ornano. 1347, 29 novembre, décret ouvrant un emprunt de 500 livres génoises et constitution d'une société à 500 actions pour l'acquisition de (du commerce avec) la Corse. Les avances sont faites par la Maona, société financière pour le commerce de l'alun. Avec les fonds empruntés, un armement naval envoie à Bonifacio une flotte commandée par Thomas da Murta, parent du doge Giovanni. Épidémie de peste dans toute l'île. 1358, loi génoise interdisant à tous les habitants le port d'une arme. 1362, le pape Urbain V confirme au roi Pierre IV d'Aragon la suzeraineté sur la Corse, à condition de renoncer définitivement à toute prétention sur Bonifacio, 1371, actes ajoutés sur le Premier statut génois de Bonifacio ou Cartulaire de Bonifacio. 1378, actes inscrits sur le Deuxième statut génois de Bonifacio. 1380, Polo della Rovere, nommé par Gênes gouverneur des deux territoires qui lui restent fidèles : Calvi et Bonifacio. 1380, Arrigo della Rocca, comte de Corse, attaque la ville par terre et par mer. 1381, la discorde entre Arrigo della Rocca et ses alliés l'oblige à abandonner le siège. 1401, pour échapper aux représailles de Guelfuccio d'Ornano, François della Rocca se retire dans la cité après avoir vendu pour 1 000 livres génoises sa seigneurie de Cinarca à Raphaël da Montaldo qu'il nomme viacaire de la république de Gênes. 1409, 10 février, François della Rocca est mortellement blessé au cou par un berger lors du siège de Biguglia. Sa sœur Violante della Rocca qui veut venger la mort de son frère à l'aide de troupes génoise, est défaite à Quenza et doit se réfugier dans la cité. 1420, 21 octobre, la flotte d'Alphonse V d'Aragon (31 vaisseaux, 23 trirèmes et plusieurs navires de transport) alliée à des contingents corses, attaque la place et débarque. Elle est repoussée par la garnison de 250 Génois. 1420, décembre, le podestat de Bonifacio demande une trêve à Alphonse V d'Aragon et aux Corses en échange de trente otages bonifaciens. 1420, 28 décembre, Gianno de Campofregoso, frère de Thomas, doge de Gênes, parvient à forcer le blocus et à ravitailler les bonifaciens. 1421, 5 janvier, obligé d'aider la reine Jeanne II de Naples, Alphonse V d'Aragon lève le siège après avoir nommé Vincentello d'Istria, vice-roi de Corse. Celui-ci gouvernera toute l'île, sauf Bonifacio et Calvi qui resteront fidèles à Gênes. 1421, décembre, la cité compte environ 8 000 habitants. 1424, nouveau coup de main des Aragonais, commandés par un des frères du roi. Ils sont repoussés alors qu'ils avaient pénétré dans la ville. 1453, de février à mai, 6 délégués de la consultà, vont devant le sénat de Gênes pour demander la concession de la Corse à l'Office de Saint Georges qui est la banque officielle de la république de Gênes, tout en conservant son autorité suprême sur l'île. 1453, juin, Pierre-Baptiste Doria, nommé commissaire de l'Office de Saint-Georges, débarque à Saint-Fiorenza, chasse Vincentello II d'Istria et le catalan Juan Villamarina, puis prend possession des places de Corté, Calvi, Bastia et Bonifacio. L'Office verse 8 500 livres au doge Galeozzo de Campofregozzo en dédommagement de la perte de ces places. 1454, 4 avril, les salines sont fermées par l'Office afin d'assurer le monopole du sel génois. 1456, avril, un des 4 quartiers du corps de Raffe de Léca, pendu avec ses deux frères après la prise de leur château, est exposé dans la cité de Bonifacio par décision du commissaire de l'office. Les autres quartiers sont exposés à Calvi, Corté et Bigoglia, et sa tête portée et montrée à Gênes. 1459, Jean II d'Aragon, qui revendique toujours la suzeraineté sur la Corse, essaie de s'attirer la sympathie des habitants, mais en vain. 1461, le Bonifacien Guillaume d'Orsone aide Louis della Rocca à combattre la ligue formée à Pise contre l'Office de Saint-Georges et dirigée par Thomassino de Campofregoso, fils de Janus, ancien doge de Gênes, et de la petite fille de François de Gentile. 1464, 12 juillet, traité par lequel l'Office de Saint-Georges vend sa concession sur la Corse à François Sforza, duc de Milan, à l'exception de Bonifacio et de Calvi. 1488, Lodiso-Battista de Salvago, podestat, fait construire le bastion pour défendre la ville. 1490, janvier, Rinuccio della Rocca déclare sa fidélité à Gênes et s'établit à Bonifacio. 1497, David Grillo est podestat. 1498, funérailles de Jean CattaccioloTemps modernes 1511- Toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes.Durant la première guerre, celle que les Français et les Corses firent aux Génois 1523, épidémie de peste noire qui tuera 4 300 habitants sur environ 5 000 habitants. 1529, dernier mort de la peste, construction de la chapelle Saint Roch. Le commissaire de Gênes est Antoine Ivréa, nommé Furno dans le Dialogue d'Augustin Gustiniani. 1541, la flotte turque, commandée par Dragut assiège la ville puis se retire. En octobre, Charles Quint, qui revient d'Afrique, fait une escale forcée en Corse et séjourne à Bonifacio chez le comte Philippe Cattacciolo. 1544, 20 juin, des Français commandés par le duc d'Enghien tentent de débarquer en vain. 1552, deux commissaires, Paul-Vincent Lomellino et Bernard Castagna, sont nommés par la république de Gênes pour inspecter les fortifications de Bonifacio et Calvi. 1553, 26 août, 2 000 Turcs prennent position pour assiéger la place. 1553, 28 août, le gouverneur de la place est Antoine de Canetto, chevalier de Malte. 1553, 31 août, Pierre-Jacques d'Ornano quitte Porto-Vecchio et vient exhorter les Bonifaciens à se rendre. 1553, 14 septembre, Dragut lance une première offensive qui échoue. Le maréchal des Thermes charge Dominique Cattaciollo, Alto-Bello de Gentile et Jacques-Toussaint II da Mare d'obtenir la reddition, en promettant que la cité ne sera pas pillée. Le gouverneur Antoine de Canetto et le sénat de Bonifacio acceptent la capitulation. 1553, 15 septembre, Dominique Cattaciollo, Jacques-Toussaint II da Mare et Napoléon de Livia entrent dans la citadelle et prennent possession de la place et cité au nom du roi de France. Les Turcs entrent dans le port, massacrent les 298 soldats génois et exigent des Français le paiement de 25 000 livres pour compenser le non pillage de la ville. Ne disposant pas de la somme, le maréchal des Thermes donne son neveu N de Montastruc en otage. 1553, 21 septembre, trois compagnies françaises de Gascons commandées par N. de Valleron, partent de San-Fioranzo pour prendre possession de la place, 1553, 22 septembre, la flotte de Dragut appareille pour Constantinople. 1553, 21 novembre, une flotte de trente-deux galères, commandée par Paulin de La Garde, apporte des renforts. Achille de Harlay est gouverneur.Durant la seconde guerre, celle de Sampiero contre les Génois 1554, 24 février, le maréchal de Thermes charge Sampiero Corso de mettre la citadelle en état de défense en vue d'une contre-offensive génoise, 1555 : les Français s'allient aux Turcs qui ravagent Bonifacio. 1556, 24 janvier, une flotte génoise de douze galères, commandée par l'amiral Jean-Andréa Doria, se prépare à reprendre la place, mais une tempête coule neuf d'entre elles. 1556, 6 février, Sampiero Corso limoge le gouverneur La Molla qu'il soupçonne de connivence avec les Génois, et le remplace par le commandant des deux compagnies de Gascons, Jean de Cros. 1557, 21 décembre, un convoi français de trois galères et de trois transports, débarque un contingent de Français déportés pour repeupler Bonifacio. 1558, mai, nouveau coup de main des armées génoises commandées par Georges Doria. 1559, 18 septembre, en application du traité de Cateau-Cambrésis, Bonifacio est remise au Génois par Jean de Cros et Jean Orsini. Thomas-Odoricci Gentilé et Christophe de Négri, nommés par Gênes arrivent le 27. 1562, 2 septembre, Jean-Pierre Vivaldi, nommé commissaire de Gênes. 1563, mars, les Bonifaciens Vitu de Serafini et Mathieu Aldrovandi se rendent à Gênes pour demander confirmation des privilèges de la cité et l'obtiennent. 1563, 28 mars, la citadelle reçoit douze canons, 1571, 12 novembre, les Statuts civils et criminels de la Corse sont publiés par les Génois (ils entrent en vigueur le 1er février de l'année suivante), une commission est donnée à un lieutenant civil et criminel pour Bonifacio.Les statuts civils et criminels de la communauté de Bonifacio

Les statuts civils et criminels de la communauté de Bonifacio, rédigées par Gio-Batista Mazzolaccio, notaire, et publiés en 1619 par la république de Gênes. Le podestat est remplacé par un commissaire de la république de Gènes nommé pour deux ans parmi les nobles génois. Il assure la paix et la justice du canton de Bonifacio et veille au maintien des institutions de la cité de Bonifacio, laquelle ne doit à Gênes ni tribut, ni service militaire. La cité a le pouvoir de se défendre, de s'administrer, de lever des impôts sur ses habitants et des taxes sur les marchandises. Le conseil municipal de cinquante membres est réduit de moitié (vingt-cinq membres élus de plus de 30 ans, sachant lire et écrire et n'étant ni nobles de Gènes ni membres de l'Église plus quatre anciens, tous élus et renouvelables tous les ans). Les anciens sont l'exécutif, leur sceau est déposé chez le prieur et les mesures qu'ils peuvent proposer dans tous les domaines, doivent être approuvés par 2/3 des conseillers. L'élection se fait en trois étapes : cooptation des candidats par les familles, vote, puis tirage au sort pour attribuer les compétences. Des officiers municipaux sont engagés par le conseil :

les minestroli font appliquer les décisions, les custodes del porto font la douane, les estimatore dellà communiti font l'estimation des dommages occasionnés par le bétail ou autre, les conservatori di sonità prescrivent les soins qui sont gratuits pour tous les habitants, font les visites sanitaires des bateaux et décident des quarantaines. 1584, 4 avril, le chancelier Michel Galetti, bonifacien, est investi par La Plume et l'encrier. 1587, Francesco Stefani arrive de Gênes avec deux galères pour combattre les Barbaresques qui infestent les côtes. Avec le Bonifacien Baptiste de Vitto, il les chasse en tuant soixante-dix hommes et en coulant sept galiotes turques. 1588, juin, une flotte barbaresque de 11 galiotes commandées par Hassan Pacha détruit le hameau d'Ogliastru près de la marine d'Albo et enlève une quarantaine d'habitants qui seront vendus à Alger comme esclaves. 1641-1788, fondation privée d'un Mont de piété appelé Opera Antonio Anselmo (AMB Série compagnies et œuvres). 1645, le commissaire Jean-Baptiste Doria fait construire deux fosses pour servir de silos à grains, l'un à la place Lomenilla pour les habitants, l'autre pour la garnison. 1646, le conseil municipal engage deux prêtres sardes pour instruire les enfants dans l'école de Bonifacio. 1650, il y a 200 hommes à la garnison. 1650, le médecin Laurent Millelis de Levante est engagé pour remplacer un Milanais. Son successeur sera Blaso, un Napolitain, puis Jean-Baptiste Leccia, un Génois, puis Laurent Sansonio, un Sarde. 1657, décembre, épidémie de peste, 250 morts. 1671, loi qui précise que ne peuvent être élus commissaire d'Ajaccio, Calvi et Bonifacio ceux qui ne sont pas corses depuis au moins trois générations. 1677, impression à Milan, de Orazioni, de Thomas Luccioni, prédicateur de Bonifacio. 1682, carte de la ville par J. Petre, architecte à Arles, puis hydrographe à Marseille. 1693, le bonifacien Michel Portafax, engagé comme médecin. 1698, la population de la cité est de 1 967 habitants. 1713, édition à Marseille d'une carte de Corse et de ses villes, dont celle de Bonifacio.Durant la grande révolte des Corses contre Gênes 1729, la population de la cité est de 2 409 habitants. 1733, 16 juillet, le port est surveillé, des autorisations sont nécessaires pour tous les navires quittant la Corse 1735, toutes les places corses sont contrôlées par les Génois. 1736, Théodore de Neuhoff, roi de Corse sous le nom de Théodore 1er, décide de chasser les Génois et confie à Ange-Louis Luccioni la commission de prendre Bonifacio. Mais celui-ci vend les plans secrets d'attaque de la place aux Génois. Il est condamné à mort par le roi et fusillé. 1750, la population est de 2 400 habitants. 1753, la population est de 2 300 habitants, dont une centaine d'agriculteurs et une soixantaine de journaliers. 1759, arrivée du nouveau commissaire génois pour la Corse Jean-Baptiste de Sopranis pour remplacer Jacques-Marie Doria. 1759, 23 mai, dans l'église Saint-Jean Baptiste, le commissaire génois Thomas Spinola appelle les partisans de Gênes à une "consulta". 1764, 26 août la nuit, Charles François Dumouriez débarque en Corse à Porto-Vecchio pour renverser Pascal Paoli, il tente en vain de prendre Bonifacio et rembarque. 1765, trois Bonifacien, Filipo Cresci, Paschiani et Matrana décident de livrer leur ville aux nationalistes et rencontrent Octave Colonna d'Istria pour mettre au point l'attaque qui doit avoir lieu par mer. Mais les Pisans[réf. nécessaire] ont connaissance du projet et les assaillants qui se présentent devant la porte ne trouvent pas le soutien intérieur prévu et repartent. 1766, octobre, le roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne revendique et occupe les iles de Boches (Iles de Lavezzi, Cavallo, La Madeleine, Caprera, Saint-Stéphano, Razzoli et Spargi) qui appartenaient depuis toujours à Bonifacio. 1767, mai, Traité de Versailles, cession de la Corse par la république de Gênes au royaume de France, l'article 10 prévoit que toutes les concessions et privilèges de l'Île seront abolis, mais que le roi de France prendra en considération ceux des habitants de Bonifacio, de Calvi et de Fiorenza.La Corse française 1769, 26 avril, 300 hommes du corps Royal d'Artillerie prennent possession de la place. 1770, avril, création du tribunal civil. 1766 21 septembre, cinquième séance des États corses, Bonifacio est taxée. 1766, 1er octobre, installation du bureau de poste. 1766, 24 décembre, Tarif douanier spécial de la Corse, afin de protéger les productions locales. 1772, 9 mai, une université est établie à Corte avec quatre facultés et quatre collèges à Bastia, Ajaccio, Cervioni et Calvi. 1773, L'Assemblée provinciale de Sartène-Bonifacio qui compte 2 236 feux a droit à six députés (un de chaque ordre par 1 000 feux) à l'Assemblée des États corses (trois de chaque ordre). 1775, 20 juin, une école à deux maîtres est établie à Bonifacio par l'Assemblée des États corses. 1775, fin de construction de la caserne de Montlaur commencée par les Génois. 1783, 28 octobre, Antoine Constantini, de Bonifacio, est chargé de rembarquer pour Malte tous les Corses bannis pour avoir pris le parti des Anglais (en 1776) lors de la guerre contre la France. 1784, signature (?) à Bonifacio d'un traité d'amnistie dans lequel le roi, offensé, demande à toutes ses juridictions, en raison de la Paix revenue, de bien vouloir libérer les coupables du bannissement et de toutes autres peines.Époque contemporaine Durant la Révolution française 1789, décembre, l'administration de toutes les villes est réorganisée par la Constituante sous le nom de communes. 1792, 8 mai, un projet d'invasion de la Sardaigne est présenté devant l'Assemblée nationale législative par Antoine Constantini, maire de Bonifacio, député extraordinaire. Accepté par le conseil national de l'Assemblée législative, Pascal Paoli sera nommé lieutenant général de la 21e région militaire et chargé de préparer les opérations. 1793, 25 janvier, Napoléon Bonaparte loge dans la maison Passano à Bonifacio pour préparer l'invasion de la Sardaigne. Mais Paoli s'y oppose. 1792, 19 février, embarquement depuis Bonifacio pour reprendre les îles de Boches. 1793, 19 juin, Antoine-Marie Suzzareli, membre du gouvernement provisoire de la Corse et Thomas-André Celani sont élus députés nationalistes de la communauté de Bonifacio.XIXe siècle 1802, ouverture d'une école par les Frères des écoles chrétiennes 1803, organisation des bataillons des chasseurs corses, celui de Bonifacio a 150 hommes 1804, installation officielle de la loge maçonnique La Fraternité 1813, la statue de la Sainte-Trinité est volée par des bandits Sardes à l'Ermitage de la Trinité 1817, la lieutenance de Gendarmerie est fermée 1821, 30 octobre, une felouque de type napolitaine pirate les embarcations légères 1823, ouverture d'une école cantonale mutuelle, ouverture de l'actuel cimetière 1827, la lieutenance de gendarmerie est rouverte 1833, le 7 avril 1833, le maire Nicolas Trani a été frappé et insulté dans l'église, et deux gendarmes ont été grièvement blessés à l'occasion de l'enterrement du curé[4] 1854, construction de la Porte Neuve par le Génie Militaire 1855, naufrage de la frégate française La Sémillante sur les Îles de Lavezzi (773 morts soldats et marins) 1858, ouverture d'une ligne maritime privée Bonifacio-Ajaccio par la compagnie Valéry Frères 1859, la route impériale Ajaccio-Bonifacio est terminée 1865, projet d'une ligne de chemin de fer Bonifacio-BastiaXXe siècle  Vue de la citadelle.1962, arrivée d'Algérie du 2e régiment étranger d'infanterie 1982, départ de la Légion étrangère pour Nîmes.
Second traité du Cateau-Cambrésis Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et le Haut Moyen Âge - Paris 1907 p. 122 [1]. Giovanni Banchero in Annales - Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse (1881), traduction de l'abbé Letteron, p. 13. F. Robiquet, Recherches historiques et statistiques sur la Corse, Paris, Rennes, 1835, page 404.


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