Carnaval de Negros y Blancos

( Carnaval des Noirs et Blancs )

Le Carnaval des Noirs et Blancs (Carnaval de Negros y Blancos en espagnol) de San Juan de Pasto, la capitale du département de Nariño frontalier avec l'Équateur, est un des plus beaux et plus importants carnavals colombien avec celui de Barranquilla et de Riosucio. Il a lieu tous les ans, du 28 décembre au , soit hors du cadre calendaire traditionnel des fêtes carnavalesques autour du Mardi gras.

Le Carnaval de Negros y Blancos de Pasto est remarquable par son aspect récréatif que bien des manifestations similaires ont perdu. Consacré Patrimoine Culturel de la Nation en 2001, et a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l’UNESCO.

La naissance du carnaval de Negros y Blancos remonte au début du siècle, mais ses origines sont l'objet de recherches continuelles, portant tant sur son institution moderne à l’aube du siècle dernier que sur son ancrage ancestral dans des traditions indigènes liées au cycle lunaire, ou dans des célébrations nègres ayant succédé à l’octroi d’un jour de congé par la couronne espagnole à l’époque coloniale.

Il en résulte au-delà de ces considérations érudites, que le Carnaval de Negros y Blancos de Pasto est une expression exemplaire du syncrétisme culturel et social d’un pays encore fortement marqué par des inégalités raciales et économiques.

La version espagnole[1] de la présentation historique du Carnaval sur l’encyclopédie libre, souligne 6 étapes importantes dans sa structuration évènementielle.

Origines Permanence dans le temps du « Juego de Negritos » à Pasto, tous les 5 janvier

Le « Juegos de Negritos » est aussi connu sous le nom de « Juego de la Pintica » désignant les traces de rimmel noir laissées sur les visages des participants. Le chroniqueur José María Cordobés Moure[2], atteste en 1854 de la permanence à San Juan de Pasto de la « récréation sociale » du « Juegos de Negritos », comme une réminiscence des fêtes d’esclaves ayant succédé à partir de 1607 à la rébellion de la population noire de Remedios, située dans le département de Antioquia. Afin de maîtriser l’extension du conflit, la couronne espagnole accorde à cette date un jour de repos à l’ensemble des populations d’esclaves de la province du Grand Cauca. Les fêtes qui en découlent sont probablement plus importantes à l’époque, dans des villes comme Popayán ou Cali plus concernées par la traite négrière, mais c’est pourtant à Pasto que ces célébrations perdurent.

Origine du « Jour des Blancs » et son corollaire, le « Jeu des Blancs », en écho à celui des Noirs, le 6 janvier 1912

L'origine du jour des blancs et son corollaire, le jeu des blancs ou « Juego de Blancos » remonte au 6 janvier 1912, jour de l’Epiphanie. Selon la petite histoire, le tailleur de la ville, Don Angel Maria Lopez Zarama entré dans le salon de coiffure des dames Robby, aspergea par surprise la clientèle d’un peu de poudre de fond de teint blanche importée de France au prix fort, en criant au grand dam de propriétaires « Vive les Blancs ». La bataille rangée de parfums et produits cosmétiques qui s’ensuivit fut, au dire des anciens, prolongée sur les fidèles sortant de l’église San Juan Bautista. La clameur de cette rigolade donna dès lors naissance aux fameux vivats du carnaval, « Que Vivan los Negros... Que Vivan los Blancos», aujourd'hui déclamés chaque année par des milliers de participants[3].

L’élection estudiantine de la Reine du Carnaval le 6 janvier 1926 introduit le grand défilé du 6 janvier

La désignation d’une reine du carnaval à partir de 1926, procède de la participation active des étudiants de l’université publique de Nariño aux festivités qu’ils contribuent à animer un peu plus en organisant en date 6 janvier 1926, un rassemblement à travers la ville de « Comparsas » et « Tunas » qui désignent des groupes chorégraphiques de musiciens ambulants. C’est le début de ce qui deviendra par la suite le « Défilé Magno » du Jour des Blancs ».

L'apparition de la famille Castañeda le 4 janvier 1929

L’inauguration du carnaval par une grande chevauchée de cavaliers dans les rues de la ville, le 4 janvier 1929, est égayée par l’arrivée, à l’endroit de la concentration équestre devant le bataillon de Boyacá, d’un couple de colons accompagnés de leurs enfants montés sur des mulets surchargés à l’instar des domestiques, d'un fatras de valises et souvenirs de leur séjour en terre amazonienne. La famille bariolée est associée chaleureusement à la turbulence du cortège hippique, qui l’escorte à travers la ville et initie sa renommée aux cris de bienvenue et vivats à la famille Castañeda, poussés par la cavalcade et son public. L’évènement marque les esprits et restera dès lors comme le marqueur officiel de l’inauguration des fêtes et celui d’un message d’accueil chaleureux de la population aux visiteurs.

Évolutions L'ancrage de la tradition dans la modernité

Le carnaval de Negros y Blancos se développe ensuite parallèlement à la croissance urbaine. Les années 1950 sont le souvenir d’un âge d’or marqué par les créations sophistiquées de chars réalisés par le sculpteur et menuisier, Alfonso Zambrano, qui donne ses lettres de noblesse au travail des artisans du carnaval de Pasto. La ville appuie dès lors de plus en plus l’évènement à travers la remise de prix et le financement d’orchestres nationaux et internationaux. L’arrivée de la route Panaméricaine à Pasto dans les années 1970 ouvre davantage encore les festivités vers l’extérieur. Dans les années 1980, les frères Ordoñez renouvellent les patrons esthétiques des chars des années 1970, inspirés principalement par le courant culturels régionalistes, en proposant des figures thématiques plus universalistes. D’autres jeunes artistes formés à l’université d’art plastique, tel que Harold Roberto Otero, apportent également depuis la fin des années 1990, une complexification des mouvements mécaniques des figures du carnaval, grâce à l’utilisation de nouveaux matériaux tels que la fibre de verre ou le polystyrène.

L’institutionnalisation et l’internationalisation du carnaval Institutionnalisation

En novembre 2001, cet évènement culturel majeur du sud-ouest colombien est reconnu par le congrès de la République colombienne comme patrimoine culturel de la nation[4].

Cette déclaration précipite :

La création de Corpocarnaval[5]: Corporation du Carnaval des Noirs et Blancs de Pasto.

Cette nouvelle structure indépendante du bureau des affaires culturelles de la municipalité de Pasto répond au vœu des participants aux défilés de s’affranchir des aléas conjoncturels du politique.

L’aménagement d’une grande place du Carnaval.

L’affluence de spectateurs le jour du Grand Défilé atteignant le million de personnes, la construction d’une grande place du Carnaval et le balisage d’un parcours officiel des défilés facilite à la fois le transit des participants et la circulation des spectateurs. Le vieux quartier malfamé du marché de la Merced et de l’ancien terminal de transport, sont remplacés par une grande place moderne, cintrée à deux de ses angles d’arcs de triomphe de facture contemporaine.

La création d’un Musée du Carnaval.

Situé dans le quartier de Pandiaco, le musée du carnaval est censé conservé chaque année les archives de chaque édition ainsi qu’une partie des figures des défilés.

Internationalisation En août 2006, les organisations respectives du Carnaval de Viareggio en Toscane et celle de Pasto jumèlent leurs festivités[6].En juillet 2007, une « Rencontre Globale de Carnaval », réunit à Pasto une quinzaine d’autres manifestations analogues du monde entier[7].

L’internationalisation du Carnaval de Negros y Blancos a pour objectif de sensibiliser l’UNESCO à la conservation de l’identité de cette manifestation culturelle afin de l’inscrire un jour au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

En mars 2009, une délégation du Carnaval de Negros y Blancos s'est déplacée en Suisse pour participer au Carnaval de Bâle[8].Enfin, le 30 septembre 2009, elle a été inscrite par l'UNESCO dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité[9]. .
es:Carnaval de Negros y Blancos Présentation en espagnol du Carnaval de Negros y Blancos Benavides Rivera, Neftalí, "Origen del juego de negritos", Revista Cultura Nariñense, Vol. 2, No. 18, Pasto, Diciembre de 1969, p. 43. (en espagnol) Zarama de la Espriella, Germán; Muñoz Cordero Lydia Inés, "Carnaval de Negros y Blancos", Pasto, Corporación Autonoma de los Carnavales del Municipio de Pasto, 1992. (en espagnol) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Loi N°706 du 26/11/2001 Corpocarnaval. Site officiel du Carnaval de Negros y Blancos de Pasto Carnaval de Viareggio Un Hermano Italiano para Pasto @ Ipitimes (en espagnol) Encuentro Global de Carnavales @ Ipitimes (en espagnol) Diario del Sur, Intercambio cultural Colombia - Suiza Carnaval de Pasto se lució en Basilea (en espagnol) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Carnaval des Noirs et Blancs
Photographies by:
Etienne Le Cocq - CC BY 3.0
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