Ouarzazate (en berbère : ⵡⴰⵔⵣⴰⵣⴰⵜ; en arabe : ورزازات) est une ville et commune — municipalité — de la province de Ouarzazate (Maroc), dont elle est le chef-lieu, dans la région Draâ Tafilalet. La ville est surnommée « la Porte du désert ».

 Ville de Ouarzazate Place des Almohades.

Le site de la ville de Ouarzazate garde des traces d'une occupation humaine dès la préhistoire. En effet des outils de pierre taillée datant du paléolithique, de type hachereaux de l'Acheuléen marocain y ont été découverts[1].

Les Berbères sont les habitants majoritaires de cette région, ainsi que des juifs et des haratines descendants des premières populations mêlées ultérieurement à des esclaves sub-sahariens[2]. La région de Ouarzazate a été longtemps un lieu de passage entre les royaumes sub-sahariens et les anciennes villes marocaines de Marrakech et Aghmat, via les cités de la vallée du Drâa ou Sijilmassa[3]. La première mention du nom de "Ouarzazat" se trouve dans "La description de l'Afrique septentrionale" d'Al-Bakri au XIe siècle, dans sa description de l'itinéraire de Sijilmassa vers Aghmat[3].

Au Moyen Âge, la région a été islamisée par Oqba Ibn Nafia, en 681 (an 62 de l'hégire). À partir du milieu du VIIIe siècle, l'extension de la révolte kharijite et l'apparition des Idrissides au Maroc (opposants à l'autorité des khalifats de Damas) poussèrent à la fondation de Sijilmassa dans le Tafilelt. Ce qui entraîna la décadence des anciennes villes de Todgha et de Ziz en faveur de la Province de Ouarzazate.

Dès la seconde moitié du XIIIe siècle, les Arabes Maâquils se sont infiltrés dans toutes les provinces du Sud Marocain à l'exception des zones montagneuses[4].

À l'époque saâdienne, la région revit encore et connut un essor économique et culturel favorisé par le développement de fructueux échanges commerciaux transsahariens surtout après l'expédition organisée par le Sultan El Mansour vers Tombouctou. Ce commerce passe par les cités de la vallée du Draa et l'oasis de Ouarzazate est un lieu de passage vers les cols de l'Atlas et Marrakech. Il n'existe alors pas encore de ville à Ouarzazate. Mais après la disparition d'El Mansour, le littoral atlantique devient la zone d’échanges privilégiée au détriment de la région de Ouarzazate qui connait une période de déclin[4].

Au XIXe siècle, après une période troublée, la région passe sous l'autorité des caïds glaouis de Telouet, nommés par les sultans alaouites. En 1884, Charles de Foucauld décrit l'oasis de Ouarzazate, qui comporte les Kasbahs de Tifoultout, Taourirt et Tamasla; ainsi qu'une douzaine de ksour dont Tamassint, Fedragoum, Tagheramt, Tassouma't, Zaouiat Sidi Othmane, Tabounte et Tazroute. Il n'y a alors qu'un seul souk à Zaouia Sidi Othmane, mais pas encore de vrai ville. Les juifs sont alors assez nombreux avec huit mellahs répartis dans les ksour de l'oasis[5]. En 1893 le sultan Moulay Hassan entreprend depuis Fès une expédition vers le Tafilalet berceau de sa dynastie et le sud de l'Atlas pour affirmer son autorité. Il traverse au retour l'oasis de Ouarzazate et, selon le récit de son médecin, l'expédition ne longe que le ksar de Taourirt et les ruines d'une kasbah sur un mamelon à l'emplacement où sera construite Ouarzazate trente ans plus tard. Il fait étape dans la kasbah de Tifoultout[6].

Avec l'arrivée des troupes coloniales dans la région, une ville de garnison est fondée en 1928, Ouarzazate devient le centre administratif de la région du Drâa. Un terrain d'aviation, amorce de l'aéroport de Ouarzazate, est aménagé en 1926[7]. Une route la relie à Marrakech en 1928 via le col du Tizi n'Tichka[8].

La construction du barrage El Mansour Eddahbi, entre 1972 et 1979, donne un nouveau souffle à l'économie de la région notamment dans le domaine de l'agriculture ; la retenue permet l'irrigation de la vallée du Drâa et une partie de l’alimentation en eau potable de Ouarzazate.

Alain Rodrigue, « Le gisement de l'acheuléen marocain de Ouarzazate-aéroport », Bulletin de la société préhistorique française, t. 83, n° 7,‎ 1986, p. 213 (lire en ligne) Chouki El Hamel, Black Morocco: A History of Slavery, Race, and Islam, Maroc, Cambridge University Press, 27 février 2014; isbn=978-1-139-62004-8 (lire en ligne), p.112 ↑ a et b Al-Bakri (trad. Mac Guckin de Slane, William), Description de l'Afrique septentrionale, Alger, typographie Adolphe Jourdan, environ 1068; traduction et nouvelle édition 1913, 406 p. (lire en ligne), p.291 ↑ a et b Dj Jacques-Meunié, Le Maroc saharien des origines à 1670, Paris, librairie Klincksieck, 1982, p. 65; p. 395 Charles de Foucauld, Reconnaissance au Maroc ( 1883-1884 ), Paris, Challamel et Cie, éditeurs, 1888, 495 p. (lire en ligne), p. 280 Dr Linares, Voyage au Tafilalet avec S. M. le sultan Moulay Hassan en 1893, Bulletin de l'institut d'hygiène du Maroc n° 3 et 4, 1932 (lire en ligne), p. 56 Abdeljalil Didi, « Aux origines de la ville de Ouarzazate », sur sudestmaroc.com, 2012 (consulté le 12 février 2021) Jacques Gandini, « La route du Tichka », sur www.ouarzazate-1928-1956.fr, 2015 (consulté le 12 février 2021)
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