Banff National Park

( Parc national Banff )

Le parc national Banff (anglais : Banff National Park) est situé dans les montagnes Rocheuses canadiennes, à 120 km à l'ouest de la ville de Calgary, dans la province de l'Alberta. Sa date de création, 1885, en fait le plus ancien parc national canadien. Il est également inscrit depuis 1985 (pour le centenaire de sa création) au patrimoine mondial de l'UNESCO avec les autres parcs des montagnes Rocheuses canadiennes.

Ses 6 641 km2 de terrains montagneux comprennent de nombreux glaciers et champs de glace (icefields), des zones de forêts denses de résineux, et des paysages de type alpin. Le parc est prolongé au nord par le parc national Jasper. À l'ouest s'étendent le parc national Yoho, le parc national Kootenay. La seule localité importante du parc est Banff, où se situe le centre d'information.

La construction, à la fin...Lire la suite

Le parc national Banff (anglais : Banff National Park) est situé dans les montagnes Rocheuses canadiennes, à 120 km à l'ouest de la ville de Calgary, dans la province de l'Alberta. Sa date de création, 1885, en fait le plus ancien parc national canadien. Il est également inscrit depuis 1985 (pour le centenaire de sa création) au patrimoine mondial de l'UNESCO avec les autres parcs des montagnes Rocheuses canadiennes.

Ses 6 641 km2 de terrains montagneux comprennent de nombreux glaciers et champs de glace (icefields), des zones de forêts denses de résineux, et des paysages de type alpin. Le parc est prolongé au nord par le parc national Jasper. À l'ouest s'étendent le parc national Yoho, le parc national Kootenay. La seule localité importante du parc est Banff, où se situe le centre d'information.

La construction, à la fin du XIXe siècle, du chemin de fer Canadien Pacifique joue un rôle décisif dans le développement économique de Banff. C'est un peu plus tard, au début du XXe siècle, que débute la construction de liaisons routières rapprochant Banff du reste de la région. Ces routes, parfois construites par des prisonniers des camps d'internement, font partie des projets de travaux publics encouragés à l'époque de la Grande Dépression pour résoudre les problèmes socio-économiques. Depuis les années 1960, les différents équipements et infrastructures disponibles au parc sont ouverts au public pendant l'année entière, et le nombre de visiteurs ne cesse d'augmenter, pour dépasser les 5 millions dans la seule année 1990. En outre, des millions d'autres voyageurs traversent chaque année le parc national en empruntant la Route transcanadienne.

Mais ces chiffres exceptionnels, qui placent le parc national Banff parmi les plus visités du monde, n'en sont pas moins problématiques sur le plan environnemental. La grande intensité des activités touristiques menace en effet la santé des écosystèmes du parc. Parcs Canada, l'organisme gestionnaire des parcs nationaux canadiens, a réagi à cette situation préoccupante en lançant, au milieu des années 1990, une étude sur deux ans qui a permis, à terme, de fixer des objectifs de gestion durable du parc, et de mettre en place de nouvelles politiques de préservation des écosystèmes.

Le parc national Banff évolue dans un climat particulier, où s'opposent sans cesse nécessité de conservation et intérêts du développement. James Hector de l'expédition Palliser en 1859 est le premier à signaler ces sources thermales qui serviront plus tard de prétexte à la création du parc. En 1883, elles sont redécouvertes par trois ouvriers travaillant pour le chemin de fer Canadien Pacifique. Ceux-ci, ainsi que d'autres requérants, se disputent alors les droits de propriété des sources. Une enquête du tribunal gouvernemental suit et le gouvernement du Canada, dirigé par le Premier ministre John A. Macdonald, décide de transformer en réserve les 26 km2 englobant toutes les sources minérales thermales.

C'est donc pour remédier à ces tensions que le premier ministre Macdonald érige autour du site une petite zone protégée, étendue par la suite aux régions du lac Louise et du champ de glace Columbia. Ce champ de glace, d'une superficie de 325 km2, est constitué d'une trentaine de glaciers distincts et ses eaux de fonte alimentent les réseaux hydrographiques des rivières Saskatchewan Nord et Athabasca, et des fleuves Columbia et Fraser se jetant ainsi dans les océans Pacifique, Arctique et Atlantique.

Origines

Des recherches archéologiques menées autour des lacs Vermilion datent les premières activités humaines à Banff à 10 300 B.P. (an -8 300)[1]. En effet, bien avant l'arrivée des Européens, des peuplades aborigènes telles que les Stoneys, Kootenays, Tsuu T'ina, Kainai, Peigans, ou Siksika, vivent déjà dans la région, où elles pratiquent notamment la chasse au bison et à d'autres gibiers[2].

Une fois la Colombie-Britannique cédée au Canada le 20 juillet 1871, les autorités donnent leur feu vert pour la construction d'une voie ferrée transcontinentale, qui débute quatre ans plus tard, en 1875. Le col du Cheval-qui-Rue est choisi, au détriment du col Tête Jaune situé plus au nord, comme point de traversée de la chaîne des Rocheuses. Dix ans plus tard, le dernier tronçon est posé à Craigellachie, en Colombie Britannique[2].

Établissement du parc des Montagnes-Rocheuses  Hôtel Banff Springs, 1902. Brochure publicitaire représentant le mont Assiniboine, 1917.

C'est donc un litige autour des sources thermales de Banff qui conduit, le 25 novembre 1885, le Premier Ministre John A. Macdonald à ériger la réserve de Banff Hot Springs[3]. Deux ans plus tard, le 23 juin 1887, la loi créant les parcs des Rocheuses est promulguée. La réserve de 26 km2 est alors étendue pour atteindre les 674 km2, et prend le nom de parc des Montagnes-Rocheuses[2]. C'est la naissance du premier parc national canadien, le deuxième établi en Amérique du Nord après le parc national de Yellowstone aux États-Unis.

À la même époque, le chemin de fer Canadien Pacifique construit l'Hôtel Banff Springs et le Château Lake Louise afin d'attirer les touristes et d'augmenter la fréquentation de la ligne. Banff devient un lieu renommé auprès des touristes aisés débarquant d'Europe par les paquebots transatlantiques de luxe pour continuer vers l'Ouest en train[2]. Il en est de même pour les riches bourgeois américains.

Certains visiteurs participent aux activités liées à la montagne proposées à Banff, notamment en ayant recours à des guides locaux. Les frères Jim et Bill Brewster, qui font partie des plus jeunes en la matière, ainsi que Tom Wilson guident les touristes sur les lieux de pêche[4]. Le Club Alpin du Canada (Alpine Club of Canada) créé en 1906, organise des excursions d'alpinisme et des camps dans l'arrière-pays.

En 1911, Banff devient accessible en voiture à partir de Calgary. À partir de 1916, l'entreprise des frères Brewster propose des excursions en autocars. En 1920, l'accès au lac Louise par la route est enfin possible, et la route de Banff-Windermere ouvre en 1923 et relie Banff à la Colombie-Britannique[5].

En 1902, le parc est agrandi et couvre 11 400 km2, englobant des zones autour du lac Louise, de la rivière Bow, la rivière Red Deer, Kananaskis et la rivière Spray. Toutefois, en 1911, cédant à la pression de l'élevage et de l'exploitation forestière, la taille du parc est réduite à 4 663 km2. Les limites du parc changent plusieurs fois jusqu'à 1930, la taille du parc est alors fixée à 6 697 km2, avec l'adoption de la Loi sur les parcs nationaux[2]. La loi renomme aussi le parc en parc national Banff, baptisé ainsi d'après le nom de la gare de chemin de fer de la Canadian Pacific qui, elle-même, avait pris son nom de Banffshire, une région d'Écosse[6].

En 1933, l'Alberta donne 0,84 km2 au parc. Après d'autres changements mineurs en 1949, le parc couvre 6 641 km2[5].

Exploitation du charbon

En 1887, les tribus autochtones signent le Traité no 7, qui donne au Canada les droits d'explorer le territoire pour en connaître les ressources. Au début du XXe siècle, le charbon est extrait près du lac Minnewanka à Banff. Pendant une brève période, une mine d'anthracite est exploitée, mais est fermée en 1904. La mine Bankhead, dans la Cascade Mountain, est exploitée par le Chemin de fer Canadien Pacifique de 1903 à 1922. En 1926, la ville est démantelée, de nombreux bâtiments sont déplacés dans d'autres villes, en particulier à Banff[7].

Camps d'internement  Camp d'internement de Castle Mountain, 1915.

Pendant la Première Guerre mondiale, les immigrants d'Autriche, de Hongrie, d'Allemagne et d'Ukraine sont envoyés à Banff pour travailler dans des camps d'internement. Le camp principal est situé à Castle Mountain, puis est transféré à Cave and Basin durant l'hiver. Beaucoup d'infrastructures et de routes sont réalisées par ces internés canadiens d'origine slave[8].

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des camps d'internement sont, une nouvelle fois, mis en place à Banff, avec des camps installés à Lake Louise, Stoney Creek, et Healy Creek. Les prisonniers sont, en grande majorité, des mennonites de la Saskatchewan[8]. Les Japonais ne sont pas internés à Banff au cours de la Seconde Guerre mondiale, mais plutôt dans le parc national Jasper, où les détenus travaillent sur la route Yellowhead et d'autres projets.

Grande Dépression

En 1931, le gouvernement du Canada promulgue la loi sur Unemployment and Farm Relief pour relancer l'économie pendant la Grande Dépression. Des projets de grands travaux publics sont organisés dans les parcs nationaux. À Banff, les travailleurs construisent une nouvelle piscine et des bains pour le complexe thermal de Upper Hot Springs, en complément de Cave and Basin[8]. D'autres projets concernent la construction de routes dans le parc, des travaux autour de la ville de Banff, et la construction d'une autoroute reliant Banff à Jasper[8]. En 1934, la loi sur les projets de construction est adoptée, en fournissant un financement continu pour les projets de travaux publics. Dans les nouveaux projets figurent la construction d'un bâtiment administratif à Banff.

En 1940, la Promenade des Glaciers atteint les champs de glace Columbia dans la région de Banff, et relie Banff à Jasper[9].

Sports d'hiver  Ski à Lake Louise.

Les activités liées aux sports d'hiver commencent à Banff dès février 1917, avec le premier Carnaval d'hiver de Banff. Un grand palais de glace, construit par les internés des camps, est la vedette du carnaval 1917.

Pendant le carnaval, des événements sportifs sont organisés : ski de fond, saut à ski, curling, raquette et ski joëring[10]. Dans les années 1930, la première station de ski alpin, Sunshine Village, est créée par Brewsters. Sur le mont Norquay, un domaine skiable est également créé pendant les années 1930, le premier télésiège est installé en 1948[2].

Dans les années 1960, la route transcanadienne est construite, offrant un nouvel axe routier dans la vallée de la Bow, en complément de la promenade de la Vallée-de-la-Bow, rendant le parc plus accessible. Toujours dans les années 1960, l'aéroport international de Calgary est construit. À partir de 1968, date à laquelle l'hôtel Fairmont Banff Springs est aménagé pour pouvoir accueillir des clients en hiver, Banff est fréquenté par les touristes tout au long de l'année[11].

Le Canada s'est porté candidat plusieurs fois pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver, en proposant le site de Banff. La première fois en 1964, mais le comité olympique choisit Innsbruck, en Autriche. Une deuxième tentative est faite en 1968, mais les Jeux d'hiver sont attribués à Grenoble en France. Une fois de plus, Banff se porte candidat pour les olympiades d'hiver de 1972, avec le projet de les organiser à Lake Louise. Cette candidature est la plus controversée par les groupes de pression environnementaux, car parrainée par L'Impériale[2]. Cédant à la pression, Jean Chrétien, alors ministre de l'Environnement, ministre de tutelle de Parcs Canada, retire la candidature.

Lorsque le Canada accueille enfin les Jeux olympiques d'hiver en 1988 à Calgary, les épreuves de ski de fond se déroulent au parc provincial de Canmore Nordic Centre à Canmore, en Alberta, situé sur le bord oriental du parc national Banff.

Préservation  Vue du lac Moraine.

Depuis la Loi sur les parcs nationaux des montagnes Rocheuses, les lois ultérieures et les politiques mises en œuvre ont davantage mis l'accent sur la préservation. L'opinion publique est désormais très sensibilisée à la protection de l'environnement. Parcs Canada a suivi de nouvelles politiques en ce sens depuis 1979. La Loi sur les parcs nationaux est modifiée en 1988 et fait de la préservation de l'intégrité écologique la priorité absolue de toutes les décisions de gestion de parc. Par ailleurs, la loi exige de chaque parc la production d'un plan de gestion incluant une plus grande participation du public[2].

En 1984, le parc de Banff est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, ainsi que les autres parcs nationaux et provinciaux qui forment les Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes. Pour ses paysages de montagne présentant des sommets, des glaciers, des lacs, des cascades, des canyons et de grottes calcaires remarquables, mais aussi pour les fossiles trouvés ici. Avec cette inscription, s'est ajouté de nouvelles obligations pour la préservation[12].

Au cours des années 1980, Parcs Canada privatise des services du parc tels que les terrains de golf, et augmente les tarifs pour l'usage d'autres installations et services afin de compenser les restrictions budgétaires.

En 1990, la ville de Banff se constitue en corporation municipale afin de permettre aux résidents locaux d'avoir un droit de regard au sujet de toute proposition d'évolution[13]. Dans les mêmes années, les plans de développement du parc, y compris l'extension de Sunshine Village, sont contestés par des procès intentés par la société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP). Dans le milieu des années 1990, le Banff-Bow Valley Study est lancée pour trouver les moyens de mieux faire face aux préoccupations environnementales et aux questions relatives au développement du parc.

(en) Fedje, Daryl W., James M. White, Michael C. Wilson, D. Erle Nelson, John S. Vogel, John R. Southon, « Vermilion Lakes Site: Adaptations and Environments in the Canadian Rockies during the Latest Pleistocene and Early Holocene », American Antiquity, vol. 60(1),‎ 1995, p. 81–108 (DOI 10.2307/282077) ↑ a b c d e f g et h (en) Hildebrandt, Walter, « Historical Analysis of Parks Canada and Banff National Park, 1968–1995 », Banff-Bow Valley Study,‎ 1995 Luxton 1975, p. 54 (en) « Brewster history », sur Brewster Inc. (consulté le 13 novembre 2009) ↑ a et b (en) Lothian, W.F., A Brief History of Canada's National Parks, Environment Canada, 1987 « Quoi faire et quoi voir: Ville de Banff », Parc national du Canada Banff, sur Parcs Canada (consulté le 13 novembre 2009) (en) Ben Gadd, Bankhead : The Twenty Year Town, Coal Association of Canada, 1989 ↑ a b c et d (en) Waiser, Bill, Park Prisoners, The Untold Story of Western Canada's National Parks, 1915–1946, Fifth House Publishers, 1995 (en) Scott, Chic, Summits & Icefields: Alpine Ski Tours in the Canadian Rockies, Rocky Mountain Books, 2003 (en) Yeo, Bill « Making Banff a Year-Round Park » (1990)
« (ibid.) », dans Winter Sports in the West, Alberta Historical Society
« The Fairmont Banff Springs », sur Hôtels Fairmont (consulté le 14 novembre 2009) « 29COM 7B.16 - Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes (Canada) », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le 14 novembre 2009) « Gestion du parc », sur Parcs Canada (consulté le 14 novembre 2009)
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