Le pic du Midi de Bigorre est situé dans les Hautes-Pyrénées, et atteint une altitude de 2 876 mètres. Il est connu entre autres pour la présence d'un observatoire astronomique et d'un relais de télévision, installés à son sommet.

Ce site touristique fait partie du regroupement de stations N'PY.

 Le général de Nansouty. Le général de Nansouty et l'ingénieur Vaussenat.

Le pic est connu depuis l'Antiquité. Les plus anciens témoignages sur le pic du Midi se retrouvent dans les récits de la mythologie pyrénéenne, qui est un mélange des panthéons locaux et grecs. Ainsi les Pyrénées seraient le tombeau de Pyrène, morte de trop avoir aimé Héraclès. Celui-ci lui fit le plus beau et le plus grand des tombeaux : les Pyrénées. De leurs amours était né Python, serpent mythique qui garde le tombeau de la belle Pyrène, sa tête se trouve à Gavarnie et sa queue au pic du Midi de Bigorre, que les strates de gneiss permettent, parfois, d'imaginer.

En même temps que les habitants du Haut-Adour vénéraient le dieu solaire Abellio, le pic du Midi de Bigorre devenait pour eux un élément essentiel de leur espace vécu. Au pied de la montagne, dans le val d'Arizes vivaient les légendaires pâtres de 999 ans, Milharis et Béliou.

Au-delà de ces légendes, la pointe de flèche découverte par le général de Nansouty aux environs du col de Sencours prouve que le pic du Midi de Bigorre était déjà fréquenté au Néolithique[1].

Dès le tout début du XVIIIe siècle, le sommet du pic est connu pour être un lieu d'observations astronomiques. On sait que François de Plantade[2] monte au pic à plusieurs reprises : il étudie pour la première fois de façon scientifique la couronne solaire lors de l'éclipse de 1706. Il remonte en 1741 pour y effectuer des mesures barométriques dans le but de dresser une carte des diocèses du Languedoc. Le 25 août, gravissant à nouveau la montagne, il meurt au col de Sencours (2 379 m), à près de 71 ans, sextant au poing, en s'exclamant : « Ah ! que tout ceci est beau ! »[3].

Ces mesures sont suivies, dès 1774, par celles de Monge et d'Arcet qui montent au pic pour y étudier la pression atmosphérique.

La construction de l'observatoire a débuté dans les années 1870, sous la direction du général Charles du Bois de Nansouty, et de l'ingénieur Célestin-Xavier Vaussenat. Les premiers terrassements au sommet commencent en 1875. Les premiers locaux sont achevés le 8 septembre 1882[4].

En 1891, après la mort de Vaussenat, Émile Marchand prend la direction de l'observatoire. Il y mène des travaux de recherche en météorologie, en géophysique, en astronomie et en biologie, publiant 92 articles scientifiques. Au début du XXe siècle, il fait construire un jardin botanique au sommet afin d'y réaliser des expériences[5].

 Entrée de l'observatoire du pic du Midi, début du XXe siècle. Photographie d'Eugène Trutat conservée au muséum de Toulouse.

En 1907, Baillaud y fait installer un premier télescope de 50 cm de diamètre, l'un des plus grands au monde pour l'époque, qui permet en 1909 de démentir l'existence de canaux sur Mars que défendait Percival Lowell et place l'observatoire à la pointe de la recherche.

Le site de l'observatoire, qui a l'avantage de la pureté de l'air et de l'absence de pollution lumineuse, est un atout majeur, mais l'accès au site est difficile et nécessite une solide dose de forme physique et un minimum d'aptitudes à l'alpinisme, ce qui explique que les « mandarins » universitaires installés à l'observatoire de Meudon montrent peu d'enthousiasme pour le site. Pour les observations hivernales, les astronomes doivent utiliser des skis de randonnée munis de peaux de phoque et des raquettes à neige. Le confort du site est à peine meilleur que celui d'un refuge de montagne. Cependant la validité du site est démontrée par les résultats obtenus dans les années 1930 au pic du Midi par un jeune astronome, Bernard Lyot, auteur de remarquables résultats sur les perturbations solaires grâce au coronographe qu'il a inventé et perfectionné. Grâce à l'action obstinée du directeur Jules Baillaud, des projets de développement du site sont élaborés mais seront perturbés par la Seconde Guerre mondiale[6].

Par la suite, ces locaux sont grandement complétés : nouvelles terrasses, nouvelles coupoles, nouveaux bâtiments d'habitation. L'électricité arrive au sommet en 1949. Auparavant, les équipements électriques étaient alimentés par un ensemble de batteries et un groupe électrogène.

Un premier téléphérique, affecté au transport du personnel, est installé en 1952, ce qui permet d'atteindre le sommet en toute saison. En 1959-1962 est installé le « bâtiment interministériel », qui regroupe les activités d'astronomie, de météorologie, de télévision et de navigation aérienne.

En 1994, l'État envisage la fermeture de l'observatoire. La région Midi-Pyrénées se mobilise, et crée un syndicat mixte pour la réhabilitation du site. Le projet prévoit une réhabilitation des installations scientifiques, ainsi que l'ouverture au public d'une partie du site. Ainsi, le téléphérique de service est remplacé par un nouveau téléphérique capable d'accueillir le grand public. D'importants travaux sont engagés à partir de 1996 ; le site, dans sa version rénovée, ouvre en 2000.

Le 20 mars 2008, quatre alpinistes trouvent la mort dans un accident à la suite d'une avalanche dans un couloir jugé « dangereux » du pic du Midi[7].

 Le Ponton du ciel permet aux visiteurs de dominer le vide.Bâtiments du pic du Midi de Bigorre en 3D Animation 3D des bâtiments du pic du Midi de Bigorre.

Depuis fin 2011, l'offre touristique du pic s'est étoffée de la possibilité d'y dormir la nuit[8]. Les touristes participent à différentes animations comprenant une visite des lieux et des installations astronomiques et des interventions assurées par la structure La Ferme des Étoiles, basée dans le Gers, ainsi que par UPS in Space. La création d'un planétarium en 2018 et d'une passerelle suspendue appelée « Ponton du ciel » renforcent les services rendus aux visiteurs[9].

Les autorités locales ambitionnent de solliciter l'inscription du pic sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[10],[11]. Ce serait alors le deuxième observatoire astronomique à intégrer cette liste[12]. En 2022, le pic du Midi n'a pas encore été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, mais le dossier est sous étude[13].

 Vue panoramique vers le sud depuis l'observatoire du pic.
« Nous pouvons affirmer que nos ancêtres préhistoriques ont chassé l'isard jusqu'à la cime du Pic du Midi », général de Nansouty in Bulletin de la Société Ramond, 1879, p.12 François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, vol. 11, éditeur Vve Duchenne, 1776, Archive de Bibliotheque cant. et univ. Lausanne, lire en ligne. François Boissier de Sauvages, « Éloge de M. de Plantade », Assemblée publique de la société royale des sciences, tenue dans la grande salle de l'Hôtel de ville de Montpellier, le 21 novembre 1743, éditeur Jean Martel, 1743, lire en ligne. Voir les photos conservées à l'Observatoire de Paris témoignant des différentes étapes de constructions et d'aménagement. Emmanuel Davoust, « A hundred years of science at the Pic du Midi Observatory », arXiv:astro-ph/9707201,‎ 17 juillet 1997 (lire en ligne, consulté le 19 août 2022) « Comprendre - Histoire de l'observatoire du Pic du Midi », sur promenade.imcce.fr (consulté le 17 mars 2023) « Avalanche Pyrenées - Néouvielle, secteur Pic du Midi de Bigorre, Couloir Nord-Ouest », sur www.data-avalanche.org, 20 mars 2008 (consulté le 1er février 2021) Guillaume de Dieuleveult, « Le pic du Midi, ouvert la nuit », sur Le Figaro, 18 novembre 2011 (consulté le 24 mai 2021). Laura Berny, « Pic du Midi : le vaisseau des étoiles », sur Les Échos, 2 octobre 2020 (consulté le 24 mai 2021). Laurence Boffet, « Le Pic du Midi rêve d'un classement au patrimoine mondial de l'Unesco », sur France 3, 14 octobre 2013 (consulté le 24 mai 2021). « Déconfinement : Décollage réussi au Pic du Midi », sur La Dépêche du Midi, 20 mai 2021 (consulté le 24 mai 2021). Thibault Seurin, « Pic du Midi de Bigorre (65) : le long cheminement vers le classement Unesco », Sudouest,‎ 8 septembre 2022 (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le 18 août 2022) « UNESCO Astronomy and World Heritage Webportal - Show entity », sur www3.astronomicalheritage.net (consulté le 18 août 2022)
Photographies by:
Pascalou petit - CC BY-SA 3.0
Benh LIEU SONG - CC BY-SA 3.0
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