Santiago de Compostela

( Saint-Jacques-de-Compostelle )

Saint-Jacques-de-Compostelle (en galicien et en espagnol : Santiago de Compostela) est une commune (concello) située dans la province de La Corogne, en communauté autonome de Galice (Espagne), à mi-chemin entre La Corogne et Pontevedra. C'est la capitale de la comarque du même nom et de la communauté autonome. À ce dernier titre, elle héberge le domaine du gouvernement (Xunta de Galicia) et du Parlement de la communauté. Elle comptait 97 858 habitants en 2021.

Le pèlerinage au tombeau de Jacques fils de Zébédée est l'un des plus importants de la chrétienté au Moyen Âge, avec ceux de Jérusalem, de Rome et de Tours. Pratiquement disparu au XIXe siècle, il connaît un regain de ferveur depuis la fin du XXe siècle, promu n...Lire la suite

Saint-Jacques-de-Compostelle (en galicien et en espagnol : Santiago de Compostela) est une commune (concello) située dans la province de La Corogne, en communauté autonome de Galice (Espagne), à mi-chemin entre La Corogne et Pontevedra. C'est la capitale de la comarque du même nom et de la communauté autonome. À ce dernier titre, elle héberge le domaine du gouvernement (Xunta de Galicia) et du Parlement de la communauté. Elle comptait 97 858 habitants en 2021.

Le pèlerinage au tombeau de Jacques fils de Zébédée est l'un des plus importants de la chrétienté au Moyen Âge, avec ceux de Jérusalem, de Rome et de Tours. Pratiquement disparu au XIXe siècle, il connaît un regain de ferveur depuis la fin du XXe siècle, promu notamment par les institutions européennes. Ainsi, en 1985, Saint-Jacques-de-Compostelle a été lauréate du Prix de l'Europe.

La cathédrale est une église d'époque plus particulièrement romane, mais, par la suite, elle a été agrandie et modifiée selon d'autres styles.

Des origines au XIIIe siècle

Le site même de la ville aurait été un lieu de culte druidique. Les Romains y établirent un mausolée. On suppose qu’une ville existait et qu’elle s’appelait Asseconia.

La ville paraît avoir été le centre intérieur des nombreux petits ports galiciens, comme Padrón, anciennement Iria Flavia, où relâchaient les bateaux de pêche ou de commerce. Une tradition de sacralité était déjà implantée dans cette région, car on croyait que Padrón possédait des pierres sacrées.

Elle fut certainement christianisée du Ier au IIIe siècle puis oubliée, à la suite des persécutions des chrétiens.

Saint Jacques Matamore, le « tueur de Maures », patron de l’Espagne

Très tôt, dès les années 785, saint Jacques est déjà présenté comme le sauveur de l'orthodoxie chrétienne et le Patron de l'Espagne par le moine Beatus de Liebana, réfugié dans les montagnes des Asturies : « Chef resplendissant de l'Espagne, notre protecteur et patron de notre pays ». Et dès la fin du VIIIe siècle circule dans les milieux chrétiens un poème qui donne saint Jacques comme saint patron à l’Espagne souffrante[précision nécessaire].

C’est sans doute à partir du XIe siècle que se dessine l’image du saint cavalier descendant du ciel. Comme il est d’usage, les chroniques espagnoles lui bâtissent une légitimité remontant à quelques siècles en arrière : le saint tueur de Maures serait né au cours de la bataille de Clavijo, sous le règne du roi Ramire Ier (842-850). Peut-être le Matamore n’est-il né que pour retenir en Espagne les Galiciens qui partaient en foule à Jérusalem en leur donnant cette image du Matamore, aussi prestigieuse que la croix des Croisés ? En 1099, le pape Pascal II somme le clergé et le roi Alphonse VI de remédier à cet exode. Il écrit : « nous avons interdit aux chevaliers de votre royaume et à ceux qui veillent sur les frontières des royaumes les plus proches des vôtres, de se rendre à Jérusalem… Que personne ne leur reproche ce retour comme une infamie ou ose les accuser par quelque calomnie. À vous tous, nous prescrivons derechef de combattre les Maures demeurant sur vos terres, de toutes vos forces ».

Alphonse VI (1072-1109)

À partir de 1078, Alphonse VI, devenu roi de Castille, Léon et Galice engage une politique d'alliances avec les Bourguignons. En 1080 il épouse Constance, nièce du saint abbé de Cluny, Hugues. Tolède prise en 1085, Alphonse VI donne sa fille Urraca en mariage à Raymond, fils du comte de Bourgogne. Mais Raymond meurt en 1108, Alphonse VI en 1109. L’héritier de la couronne, Alphonse-Raymond, né en 1105, est un enfant de trois ans, le futur roi de Castille, Alphonse VII.

Alphonse VII (1105-1157)

Héritier du trône, sa minorité fut troublée par le remariage de sa mère, la reine Urraca, avec le roi d’Aragon qui avait des visées sur le royaume. Soutenu par ses parrains et cotuteurs, l’évêque de Compostelle Diego Gelmirez et le futur pape Calixte II, l’infant fut proclamé roi de Castille et de Léon (Galice incluse) en 1112. En 1135, il se déclara empereur d’Espagne, héritier de Charlemagne.

Alphonse VIII (1155-1214)

Alphonse VIII est le petit-fils du roi Alphonse VII, le fils de Sanche III. Pour asseoir sa légitimité, la Chronique d’Alphonse VII fut écrite, en 1157, racontant comment son grand-père avait été le successeur de Charlemagne. Mais la situation n’était plus la même : le duc d’Aquitaine Guillaume X, mort en 1136, avait donné sa fille Aliénor en mariage au roi de France Louis VII. Pour autant, le duché d'Aquitaine n'est pas rattaché au domaine royal, et Aliénor en reste la duchesse. Après la rupture entre les époux, la duchesse d'Aquitaine devint par second mariage avec Henri Plantagenêt reine d’Angleterre (1152). L’Espagne ne perdit pas espoir et donna pour épouse à Alphonse VIII, en 1177, Aliénor d’Angleterre, fille de Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Elle lui apportait en dot le comté de Gascogne, ce qui concrétisait enfin une partie des espoirs d’Alphonse VII. Alphonse ne pourra toutefois jamais annexer le comté de Gascogne à la couronne de Castille.

Si Saint-Jacques ne fut pas conquise par les Maures, elle fut cependant prise et pillée en 997 par Muhammad ibn Abî Amir dit el-Mansour, al-Manzor en espagnol, ce qui signifie « le victorieux » en arabe. Ce chef de guerre du calife de Cordoue Hicham II, avant d'incendier la basilique, fit arracher les portes et les cloches, que des captifs chrétiens durent transporter jusqu'à Cordoue, où elles furent entreposées dans la grande mosquée. Seul le tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur, compagnon de Jésus-Christ, ne fut pas touché.

La consternation fut grande dans la Chrétienté. Le puissant ordre de Cluny organisa les secours dans tout l’occident chrétien. L'événement devait frapper durablement les imaginations : ce sont ces mêmes cloches que d'autres prisonniers, musulmans cette fois, transporteront jusqu'à Tolède, à la prise de Cordoue par Ferdinand III, roi de Castille et de Léon, en 1236.

Une église romane y fut édifiée en 1075. La ville fut élevée au rang de siège épiscopal par le pape Urbain II en 1095. Son premier évêque fut un clunisien.

Calixte II fait de Saint-Jacques-de-Compostelle (dont son frère Raymond de Bourgogne est Roi), une ville sainte du même ordre que Jérusalem et Rome. Il fait construire avec son frère la cathédrale. Il suscite l’écriture du Codex Calixtinus pour assurer la dévotion à l'Apôtre du Christ, St Jacques le Majeur, venu évangéliser l'Empire romain jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, au Ier siècle et dont les saintes reliques reposeront dans la nouvelle cathédrale. Il assure la promotion du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle dans toute l'Europe.

En 1120, Diego Gelmírez est nommé archevêque et légat, à cette époque Saint-Jacques-de-Compostelle rivalise avec l’archevêché de Tolède.

 Plan de Santiago en l'an 1000.La ville du Moyen Âge

Santiago, dans sa muraille médiévale, comme Aimery Picaud l'a vue et telle qu'elle est restée pendant des siècles, avait la forme d'un cœur légèrement incliné vers l'ouest. S'il subsiste de très rares vestiges de son enceinte, son profil circulaire demeure parfaitement dessiné. On peut le suivre à partir de la Puerta del Camino ou Porte de France, où s'élève le calvaire dit de l’« Homo Santo ».

Entre deux fleuves dont l'un s'appelle le Sar et l'autre le Sarela, s'élève la ville de Compostelle ; le Sar est à l'Orient, entre le mont de la Joie et la ville ; le Sarela à l'Occident[1].

La ville compte sept portes ou entrées. La première s'appelle porte de France ; la seconde, porte de la Peña ; la troisième, la porte Au-dessous des frères ; la quatrième, porte de Saint-Pèlerin ; la cinquième, porte des Fougeraies qui mène au « Petronus » ; la sixième, porte de « Susannis » ; la septième, porte des « Macerelli » par laquelle la précieuse liqueur de Bacchus entre dans la ville[1].

↑ a et b Aimery Picaud, Le Guide du Pèlerin, chapitre IX Caractéristiques de la Ville.
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