Segesta

( Ségeste )

Ségeste ou Égeste (Segesta en italien ; Seggesta en sicilien) est une ancienne cité élyme, aujourd'hui un important site archéologique, situé à l'ouest de la Sicile, en Italie, près du fleuve Crimisos. Il se trouve sur le mont Bàrbaro, sur la commune de Calatafimi-Segesta, à une dizaine de kilomètres de Alcamo et de Castellammare del Golfo.

 Le chien symbolise le didrachme de la ville de Ségeste face à la personnification de la cité, la nymphe Ségeste ; vers 475-455 av. J.-C.

Originellement Égeste (grec ancien Ἐγέστη / Egéstē, puis Αἰγέστη / Aigéstē ; Segesta est l’appellation romaine tardive qui se substitue à Aegesta)[1], Ségeste fut fondée par le peuple des Élymes dont les origines sont discutées.

Selon la mythologie grecque[2], Laomédon, roi de Troie, pour se venger de Phoinodamas qui avait convaincu de sacrifier la fille du roi plutôt que l'une des siennes pour apaiser le courroux des dieux, exile les trois sœurs qui échouent en Sicile. L'une d'elles, nommée aussi en latin Aegesta, s'unit au dieu-fleuve local Crimissos qui a pris la forme d'un chien ou bien d'un ours, et enfante Aceste. Ce mythe pourrait être l'adaptation du culte autochtone d'une Grande Mère. Aceste érige et nomme en l'hommage de sa mère la ville de Ségeste, ainsi que les villes d'Entella et d'Éryx selon le nom des sœurs de sa mère[3],[4],[5].

Selon Denys d'Halicarnasse et Virgile, c'est Énée, de passage en Sicile durant son périple qui fonde la cité, dont Aceste accepte d’être le roi [6],[7].

L'historien grec Thucydide nous apprend par la suite que la partie occidentale de la Sicile, alors considérée comme le territoire des Sicanes, est peuplée par des Troyens fuyant la prise de leur ville après la guerre de Troie qui se fondent avec les autochtones et forment alors le peuple des Élymes[8].

En conflit constant avec sa voisine grecque Sélinonte[9], dont elle reçoit cependant un apport culturel grec par le biais de relations commerciales[10], la capitale des Élymes est alliée à Athènes dès -453 et lui réclame assistance en -415 contre son ennemi héréditaire coalisé avec Syracuse[9]. Ainsi Thucydide  écrit « Rien ne détermina davantage les Athéniens que la présence à Athènes d’envoyés d’Egeste, qui invoquaient instamment leur aide. Voisins de Sélinonte, les Egestins étaient en effet entrés en conflit avec elle, tant pour des questions de mariage que pour un territoire dont la propriété était contestée, et les Sélinontins, qui avaient appelé Syracuse comme alliée, les soumettaient, sur terre et sur mer, à une guerre sans répit. Par suite, invoquant l’alliance conclue au temps de la guerre précédente, les Egestins demandaient aux Athéniens d’envoyer des navires à leur secours. ». »[9] L'expédition de Sicile, rassemblant une flotte de 134 navires et de plus de 50000 combattants, conduit à un désastre face aux spartiates et aux syracusains[9].

Face aux nouvelles attaques de Sélinonte, la cité élyme s'allie, en 409 av. J.-C., avec les Carthaginois, avec lesquels elle a également des relations commerciales et qui détruisent la cité ennemie. En 341 av. J.-C, c'est à proximité d'Égeste que Timoléon bat les Carthaginois lors de la bataille du fleuve Crimisos. Quoique désormais allié de Syracuse, Agathoclès accuse la cité en 307 de conspiration et livre ses habitants aux pires tortures : membres disloqués par une roue, projection par catapultes, supplices semblables au taureau d'airain, talons serrés avec des tenailles pour les femmes qui n'ont pas les seins coupés, avortements par forcés sous le poids de briques amoncelées… La cité détruite prend le nom de Dicaiopolis et accueille des transfuges[9].

Elle subit encore les attaques carthaginoise lors de la première guerre punique, puis prospère sous la puissance romaine[9].

Ségeste fut détruite par les Vandales au Ve siècle puis les Arabes. Elle ne renaît plus.

Chronologie Sicile - Le cœur de l'Occident grec sur Clio.fr Paul Wathelet, Dictionnaire des Troyens de l'Iliade, t. 1, Liège, Université de Liège-Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres, 1988, p. 708-719, « Λαομέδων » Aperçu Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 952/953. Voir (grc) Christian Gottfried Müller, Ισαακιου και Ιωαννου του τζετζου Σχολια εις Λυκοφρονα [« Isaac et Jean Tzétzès Scholies sur Lycophron »], Leipzig, Sumtibus F.C.G. Vogelii,‎ 1811 (lire en ligne), p. 890-891 (946-947). Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (In Vergilii Aeneidem commentarii) latin sur le site anglophone Perseus I, 550. Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (In Vergilii Aeneidem commentarii) latin sur le site anglophone Perseus V, 30. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines [détail des éditions] [lire en ligne], I,52.2-4. Virgile, Énéide, Chant V. Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne], VI, 2. ↑ a b c d e et f Pierre Lévêque, « Les villes élymes et puniques de l’Ouest », La Sicile, Presses Universitaires de France, 1989, pp. 101-120. Juliette de La Genière, « Réflexions sur Sélinonte et l'Ouest sicilien. », Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 121e année, N. 2, 1977. p. 251-252.
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