Vall del Madriu-Perafita-Claror

( Vallée du Madriu-Perafita-Claror )

La vallée du Madriu-Perafita-Claror (Vall del Madriu-Perafita-Claror en catalan) est une vallée glaciaire pyrénéenne située au sud-est de la principauté d'Andorre. C'est le seul site de ce pays à être classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est également reconnu site Ramsar et classé catégorie VI par l'UICN.

Préhistoire

Les données archéologiques et paléo-environnementales concordent en faveur d'une occupation de la vallée du Madriu-Perafita-Claror dès la fin du Mésolithique et se poursuivant de manière discontinue jusqu'au Néolithique tardif (Chalcolithique). Les hommes y avaient une activité essentiellement pastorale probablement estivale nécessitant le défrichement de forêts et la construction de structures de pierre sèche. À une altitude moindre, une agriculture céréalière, a vraisemblablement eu lieu en parallèle.

Archéologie

Quelques découvertes archéologiques préhistoriques ont été faites dans la vallée du Madriu-Perafita-Claror. Celles-ci apparaissent toutefois plus modestes que dans d'autres sites andorrans tels que la Feixa del Moro ou la Balma de la Margineda.

Des traces d'occupation préhistorique, datant essentiellement du Néolithique, ont ainsi été objectivées sur une douzaine de petits sites archéologiques répartis le long du cours du riu de Perafita et de la partie haute du cours du riu Madriu[1]. Ces sites correspondent à des constructions en pierre sèche : anciennes habitations mais également enclos (orris) témoignant d'une activité pastorale[1].

Les plus anciennes traces d'occupation débutent au Mésolithique, à l'intérieur d'une structure de pierre circulaire de 6 mètres de diamètre située à proximité immédiate de l'actuel refuge de Perafita et datée de 5 500 av. J.-C.[1]. Le site de la Pleta de les Bacives (situé entre l'estany Forcat et l'estany de l'Illa)[2] est également particulièrement ancien puisque cette cabane de berger d'une surface de 3 m2[1] a été occupée pour la première fois au Ve millénaire av. J.-C.[2],[3]. Le site a été ré-occupé à plusieurs reprises[3] jusqu'à l'époque romaine[1]. Sa modeste taille ainsi que sa technique de construction, font pencher vers un abri temporaire utilisé par un petit groupe de bergers nomades[1].

Parmi la douzaine de sites néolithiques découverts, certains, incluant les deux précédemment décrits, ont livré des artéfacts permettant de mieux comprendre les activités menées par les hommes dans la vallée[1]. Ces artéfacts incluent des outils lithiques (et des débris liés à leur production), des fragments de céramique ainsi qu'une tombe en ciste vide[1]. Le site dels Estanys, sur le versant nord de la vallée du riu Madriu à l'ouest de l'estany Forcat, consistant en un ensemble de quatre habitations accolée à un enclos a été occupé pendant trois siècles au cours du Chalcolithique. Constituant le site du Chalcolithique le plus élevé d'Europe, els Estanys accueillait probablement une population d'une vingtaine d'individus spécialisé dans les activités pastorales[1]. Ses habitants ont laissé des récipients en céramique utilisés pour la cuisine ainsi qu'une graine d'amidonnier (céréale à faible rendement appartenant au genre des blés) révélant soit une pratique saisonnière de l'agriculture à plus basse altitude soit des relations avec des agriculteurs installés plus en aval[1].

Études paléoenvironnementales

Palliant la faiblesse des découvertes archéologiques[2], les études paléoenvironnementales et notamment palynologiques permettent néanmoins d'obtenir des informations sur les activités humaines dans les vallées à cette période. L'analyse de carottes prélevées dans la tourbière du Bosc dels Estanyons (au fond de la vallée du Madriu) apporte en ce sens beaucoup d'éléments[4],[2].

Les premières traces d'activité anthropique suspectée remontent au VIe millénaire av. J.-C.[4]. On observe en effet dans la strate sédimentaire correspondante (5800 à 4200 av. J.-C.) un surcroît de macro-charbons synchrone de l'apparition de pollens des genres Humulus et Sordaria semblant suggérer une activité de défrichement des essences forestières alors présentes (chênaies et pinèdes)[4]. Au cours du VIe millénaire av. J.-C., on assiste à une modification du profil palynologique en faveur d'une reforestation, possiblement consécutive à l'abandon de ces sites précédemment défrichés[4].

Le Ve millénaire av. J.-C. est marqué par le recul des pollens d'essences forestières ce qui indique des défrichements que l'on suppose à visée pastorale comme semble le suggérer la présence de Plantago lanceolata (considéré comme un marqueur du développement de pâturages)[4]. La ré-augmentation des pollens du genre Pinus au IVe millénaire av. J.-C. (4300 à 3300 av. J.-C.) témoigne d'une progression des pinèdes d'altitude et donc d'un allègement de la pression anthropique à ce niveau traduisant la concentration des activités humaines au bas de la vallée[4]. À partir de 3200 av. J.-C., outre la nette ré-augmentation des activités pastorales encore une fois évoquée sur la présence de Plantago lanceolata, des traces d'agriculture apparaissent dans les vallées avec la présence de plantes céréalières et messicoles[4]. Une déforestation probablement par le feu (au vu de la présence de macro-charbons) permet la mise en place de ces activités agricoles et pastorales[4] qui ont été en s'intensifiant jusqu'en 1700 av. J.-C.[4]. Il semble ensuite y avoir eu peu de modifications lors de l'âge du bronze et du premier âge du fer.

Antiquité
↑ a b c d e f g h i et j Hector A. Orengo, Josep M. Palet, Ana Ejarque, Yannick Miras et Santiago Riera, « Shifting occupation dynamics in the Madriu–Perafita–Claror valleys (Andorra) from the early Neolithic to the Chalcolithic: The onset of high mountain cultural landscapes », Quaternary International, vol. 353,‎ 2014, p. 140–152 (DOI 10.1016/j.quaint.2014.01.035) ↑ a b c et d (es) Josep Maria Palet Martinez, Hector Orengo, Ana Ejarque, Itxaso Euba, Yannick Miras et Santiago Riera Mora, « Formas de paisaje de montaña y ocupación del territorio en los Pirineos orientales en época romana: estudios pluridisciplinares en el valle del Madriu-Perafita-Claror (Andorra) y en la Sierra del Cadí (Cataluña) », Bollettino di archeologia,‎ 2008 (lire en ligne, consulté le 18 avril 2020) ↑ a et b Itxaso Euba Rementeria et Josep Maria Palet‑Martinez, « L’exploitation des ressources végétales dans les Pyrénées orientales durant l’HolocèneAnalyse anthracologique des structures d’élevage, de fours et de charbonnières dans l’Alt Urgell (chaîne du Cadí) e », Quaternaire, no vol. 21/3,‎ 2010, p. 305–316 (ISSN 1142-2904, DOI 10.4000/quaternaire.5646) ↑ a b c d e f g h et i Yannick Miras, Ana Ejarque, Santiago Riera, Josep Maria Palet, Hector Orengo et Itxaso Euba, « Dynamique holocène de la végétation et occupation des Pyrénées andorranes depuis le Néolithique ancien, d’après l’analyse pollinique de la tourbière de Bosc dels Estanyons (2180m, Vall del Madriu, Andorre) », Comptes Rendus Palevol, vol. 6, no 4,‎ 2007, p. 291–300 (DOI 10.1016/j.crpv.2007.02.005)
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