Mésoamérique

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Contexte de Mésoamérique

La Mésoamérique (également couramment orthographiée Méso-Amérique et plus rarement remplacée par l'expression Amérique moyenne) est une super-aire culturelle de l'Amérique précolombienne, c'est-à-dire un ensemble de zones géographiques occupées par des ethnies qui partageaient de nombreux traits culturels communs avant la colonisation espagnole de l'Amérique. Cela correspond au territoire où vivaient en particulier, à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle, les Aztèques, les Tarasques et les Mayas, ainsi que les autres peuples indigènes en contact avec eux.

D'un point de vue géographique, la Mésoamérique s'étend du nord du Mexique au Costa Rica, en incluant le Belize, le Guatemala, l'ouest du Honduras, le Salvador et le versant pacifique du Nicaragua. La Mésoamérique est à différencier de l'Amérique centrale qui, dans son acception géographique, va de l'isthme de Te...Lire la suite

La Mésoamérique (également couramment orthographiée Méso-Amérique et plus rarement remplacée par l'expression Amérique moyenne) est une super-aire culturelle de l'Amérique précolombienne, c'est-à-dire un ensemble de zones géographiques occupées par des ethnies qui partageaient de nombreux traits culturels communs avant la colonisation espagnole de l'Amérique. Cela correspond au territoire où vivaient en particulier, à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle, les Aztèques, les Tarasques et les Mayas, ainsi que les autres peuples indigènes en contact avec eux.

D'un point de vue géographique, la Mésoamérique s'étend du nord du Mexique au Costa Rica, en incluant le Belize, le Guatemala, l'ouest du Honduras, le Salvador et le versant pacifique du Nicaragua. La Mésoamérique est à différencier de l'Amérique centrale qui, dans son acception géographique, va de l'isthme de Tehuantepec, dans le Sud du Mexique, jusqu'à l'isthme de Panama.

Le terme Mésoamérique a été défini par l'anthropologue allemand Paul Kirchhoff en 1943, sur la base d’une liste de traits culturels communs aux civilisations de cette zone géographique.

Cette aire se caractérise par des affinités exclusivement culturelles (et non linguistiques) qui se manifestent sur plusieurs plans. La frontière nord de la Mésoamérique sépare les sociétés de chasseurs-cueilleurs (au nord) des sociétés agricoles (au sud) ; elle s'est déplacée au cours du temps. Au sud, la frontière est culturelle et linguistique.

La préhistoire et l'histoire de cette aire culturelle sont traditionnellement divisées en trois grandes époques : préclassique, classique et postclassique.

Plus à propos Mésoamérique

Historique
  • Périodisation

    Un cadre chronologique général a été défini, pour l'ensemble des civilisations mésoaméricaines, à partir du XIXe siècle, sur la base d'une comparaison entre la Grèce antique et la civilisation maya qui venait d'être redécouverte grâce aux travaux de John Lloyd Stephens et Frederick Catherwood[1]. La période de l'apogée de la civilisation maya a ainsi été définie comme l'époque classique, et par conséquent, la période antérieure a été qualifiée de préclassique et la postérieure de postclassique[1].

    Ces trois périodes ont par la suite été subdivisées de manière plus fine, chacune en trois périodes d'abord : ancien, moyen et récent. Sont ensuite apparues des dénominations supplémentaires, comme le protoclassique (du début du IIe siècle av. J.-C. à la fin du IIe siècle apr. J.-C.) et l'épiclassique (d'environ 650 à 900 ap. J.-C.)[2]. Pour la préhistoire de la Mésoamérique, on distingue également parfois préclassique et époque archaïque (d'environ 8000 à 2500 av. J.-C.).

    Les dates de début et de fin de chaque époque ont fait l'objet de nombreuses recherches et discussions, mais on attribue traditionnellement les dates suivantes à chaque période[3] :

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    Périodisation

    Un cadre chronologique général a été défini, pour l'ensemble des civilisations mésoaméricaines, à partir du XIXe siècle, sur la base d'une comparaison entre la Grèce antique et la civilisation maya qui venait d'être redécouverte grâce aux travaux de John Lloyd Stephens et Frederick Catherwood[1]. La période de l'apogée de la civilisation maya a ainsi été définie comme l'époque classique, et par conséquent, la période antérieure a été qualifiée de préclassique et la postérieure de postclassique[1].

    Ces trois périodes ont par la suite été subdivisées de manière plus fine, chacune en trois périodes d'abord : ancien, moyen et récent. Sont ensuite apparues des dénominations supplémentaires, comme le protoclassique (du début du IIe siècle av. J.-C. à la fin du IIe siècle apr. J.-C.) et l'épiclassique (d'environ 650 à 900 ap. J.-C.)[2]. Pour la préhistoire de la Mésoamérique, on distingue également parfois préclassique et époque archaïque (d'environ 8000 à 2500 av. J.-C.).

    Les dates de début et de fin de chaque époque ont fait l'objet de nombreuses recherches et discussions, mais on attribue traditionnellement les dates suivantes à chaque période[3] :

    préclassique (également appelée formative, en particulier dans les publications en anglais) : de 2500 av. J.-C. à 200 ap. J.-C.; préclassique ancien : de 2500 av. J.-C. à 1200 av. J.-C. ; préclassique moyen : de 1200 av. J.-C. à 400 av. J.-C. ; préclassique récent (ou tardif) : de 400 av. J.-C. à 200 ap. J.-C. ; classique : de 200 à 900 ap. J.-C. ; classique ancien : de 200 à 600 ap. J.-C. ; classique récent (ou tardif) : de 600 à 900 ap. J.-C. ; postclassique : de 900 ap. J.-C. à la conquête espagnole ; postclassique ancien : de 900 à 1200 ap. J.-C. ; postclassique récent (ou tardif) : de 1200 à la conquête espagnole.

    De nombreuses propositions de chronologies alternatives ont été publiées par d'éminents chercheurs, mais le cadre commun de référence de quasiment tous les mésoaméricanistes reste le schéma ci-dessus[4],[5].

    Époque préclassique
     
    Tête colossale olmèque no 1 de San Lorenzo Tenochtitlan.

    L'Époque préclassique fait suite à l'époque archaïque (-8000 à -2500). Elle marque véritablement les débuts de la Mésoamérique comme aire culturelle. Daté traditionnellement de -2500 à 300, le préclassique est marqué par les débuts de l'agriculture mésoaméricaine (fondée sur le maïs) et la sédentarisation. On ignore les noms des peuples de cette époque : les noms actuels leur ont été donnés plus tard. Des vagues de nouveaux arrivants continuent après la sédentarisation. Les peuples de langue nahuatl seraient les derniers arrivés.

    Au Préclassique ancien, la taille des villages augmente progressivement, avec une différenciation des activités, comme à San José Mogote en Oaxaca, et le début d'échanges interrégionaux, surtout des produits de prestige. Parmi les sites les plus anciens figurent les complexes funéraires de la culture El Opeño et de la culture Capacha dans l'Ouest du Mexique.

    Au Préclassique moyen apparaissent des communautés plus importantes, comme Tlatilco au Mexique central et Monte Alban I en Oaxaca. Dans les basses-terres de la côte du Golfe du Mexique apparaît vers -1200 une culture, celle des Olmèques, qui, par sa sophistication, se distingue de toutes les autres : centres cérémoniels monumentaux, apparition d'une élite sociale... Plusieurs centres olmèques se succèdent : San Lorenzo, La Venta, Tres Zapotes. Les traits culturels se répandent dans le restant de la Mésoamérique, du Guerrero au Honduras, au point que l'on parle de « culture-mère », un concept qui fait encore l'objet d'âpres débats parmi les spécialistes[6]. Certains préfèrent parler de « cultures-sœurs », dont l'apparition simultanée s'explique par l'existence de surplus agricoles, qui permettent partout l'émergence d'élites locales. La diffusion des traits culturels s'explique alors par les échanges commerciaux de produits de luxe recherchés par ces élites, tels que le jade, la turquoise, l'hématite, le cacao, les plumes d'oiseaux, etc. Les sites de Chalcatzingo au Mexique central ou Takalik Abaj au Guatemala sont représentatifs de ces interactions complexes.

     
    Site de Cuicuilco, actuellement dans les faubourgs de Mexico.

    Au Préclassique récent, les sites olmèques se sont éteints, à l'exception de Tres Zapotes. Des cultures locales se dégagent. En Oaxaca, Monte Alban II, centre de la civilisation zapotèque, et au Mexique central, le site de Cuicuilco. La disparition, à la suite d'une éruption volcanique, de ce dernier site coïncide avec l'émergence de Teotihuacan, qui dominera l'époque suivante dans toute la Mésoamérique.

    Des développements importants ont lieu à cette époque dans l'isthme de Tehuantepec, où apparaissent un type d'écriture original appelé épi-olmèque et les premières inscriptions en Compte long. Un peu plus au sud, dans le piémont pacifique et les Hautes-Terres mayas, des sites tels que Kaminaljuyu, El Baul, Takalik Abaj et Izapa constituent un chaînon entre les Olmèques et la civilisation maya. Le développement des Basses-Terres pose le problème des influences qu'elles ont subies, soit par contact direct avec les Olmèques, soit par le biais des cités des Hautes-Terres citées plus haut. Dans l'est des Basses-Terres du sud apparaissent les premières cités mayas, notamment Cerros au Belize. Les bouleversements les plus profonds concernent le Bassin d'El Mirador dans le Petén. Au cours des dernières décennies, l'exploration du site de Nakbé, où des plates-formes monumentales apparaissent au Préclassique moyen (vers 600), et surtout du site d'El Mirador lui-même, dont la floraison date du Préclassique récent et qui compte la structure pyramidale la plus importante jamais construite dans le monde maya[7], a bouleversé l'idée que les spécialistes se faisaient du développement de la civilisation maya. Le gigantisme des constructions d'El Mirador à une époque aussi précoce implique une main d'œuvre extrêmement importante et un degré d'organisation politique considéré il y a peu comme inconnu avant l'Époque classique. Vers 150, le bassin d'El Mirador se dépeuple. Cette période semble correspondre à un premier « effondrement » de la civilisation maya, avant celui de la fin de l'Époque classique.

    À l'autre extrémité du monde mésoaméricain, dans la région que les archéologues mexicains appellent « Occidente », dans les États actuels de Colima, Nayarit et Jalisco, ainsi qu'au long du fleuve Mezcala, fleurissent les cultures dites des « tombes à fosse », dont la datation est incertaine. Un peu plus au sud-est, dans l'actuel État de Guanajuato, s'épanouit la culture Chupicuaro.

    Époque classique
     
    Teotihuacan.
     
    Monte Alban.
     
    Peintures murales de Cacaxtla.
     
    Tikal.

    Le Classique ancien est dominé par la mégalopole de Teotihuacán, qui couvre 20 km2 et compte une centaine de milliers d'habitants à son apogée[8]. Son influence se fait sentir jusque dans la zone maya[9], où le centre de gravité s'est déplacé vers les Basses-Terres du sud : de nombreuses cités-États développent un système politique fondé sur la « royauté divine » (appelée aussi « royauté sacrée »).

    En Oaxaca, le passage du Préclassique (Monte Albán II) au Classique (Monte Albán III) s'opère sans solution de continuité. À son apogée (Monte Albán IIIb) la capitale zapotèque compte 30 000 habitants[10]. La plupart des bâtiments visibles actuellement datent de cette époque. Monte Albán III est contemporain de Teotihuacán avec laquelle il entretient des rapports diplomatiques[11]. Il existe par ailleurs un quartier (« barrio ») zapotèque à Teotihuacán. À l'extrémité est de la Mésoamérique se développe la culture de Cotzumalhuapa.

    Au Classique récent, l'écroulement de Teotihuacan au VIIe siècle, dans des circonstances mal définies - invasion ou rébellion ? - aura pour conséquence la perturbation des routes commerciales et l'irruption de groupes chichimèques venus du nord, comme ce sera d'ailleurs encore souvent le cas dans l'histoire de la Mésoamérique.

    Certains développements continuent à laisser les archéologies perplexes, notamment la présence de guerriers mayas sur des peintures murales de Cacaxtla au Mexique central. Des cités plus petites prennent le relais de Teotihuacan, notamment Xochicalco et Cholula. En Oaxaca, Monte Alban décline également et est progressivement abandonné vers 700. Dans la région de la Côte du Golfe du Mexique fleurit la culture d'El Tajin, qui se distingue par l'importance accordée au jeu de balle. En témoignent les nombreux « jougs », « hachas » et « palmas » associés à cette activité que l'on a retrouvés dans la région.

    Dans les Basses-Terres centrales mayas, les archéologues, se fondant sur l'absence d'inscriptions à Tikal au milieu du VIe siècle, ont cru voir jadis un « hiatus »[12], qui aurait marqué la frontière entre le Classique ancien et le Classique récent. Actuellement on considère qu'il s'agit d'un phénomène local, à situer dans le cadre de la compétition féroce que se livraient les principales cités maya de l'époque, Calakmul et Tikal, cette dernière ayant eu le dessous. Tikal se relèvera de sa défaite et le Classique récent se caractérise à la fois par l'extraordinaire épanouissement artistique d'un grand nombre de cités mayas et des conflits d'une intensité toujours plus forte. Dans les Basses-Terres centrales mayas, on assiste littéralement à un « effondrement » à partir du IXe siècle : les unes après les autres, les cités cessent d'ériger des stèles datées en Compte Long. Les Basses-Terres du sud se dépeuplent progressivement. Par contre, dans les Basses-Terres du nord, la fin du Classique ou Classique final voit l'épanouissement des cités Puuc d'Uxmal, Sayil, Labna et kabah. Toutes les cultures mexicaines déclinent également vers 900.

    Époque postclassique
     
    Architecture de style puuc d'Uxmal.
     
    Chichén Itzá.
     
    Zone archéologique de Tula.

    L'Époque postclassique s'étend du Xe siècle à la conquête espagnole. Le Postclassique voit se poursuivre le mouvement de militarisation des sociétés mésoaméricaines et l'émergence d'une classe de guerriers, groupés en ordres militaires, sous l'égide d'animaux-totems, comme l'aigle ou le jaguar[13].

    Dans la zone maya, le Yucatan prend le relais des Basses-Terres centrales. On peut penser qu'il bénéficie d'un apport de population en provenance des Basses-Terres du sud. Des cités comme Uxmal et Labna développent un style régional appelé « puuc ». Au Xe siècle, la cité de Chichen Itza domine la région. Les ressemblances frappantes entre les monuments de Chichen Itza et ceux de Tula ont donné naissance à la fameuse théorie de l'« invasion toltèque » au Yucatán. Si les contacts entre le Mexique central et la zone maya ne font aucun doute, de plus en plus de spécialistes remettent en question cette invasion, admettant simplement qu'on ne dispose pas de réponse à la question pour le moment[14]. Le déclin de Chichen Itza s'amorce au XIe siècle. Après sa défaite vers 1220 par la cité de Mayapan, cette dernière prend la tête d'une confédération qui domine la péninsule du Yucatan[15]. Les Livres de Chilam Balam relatent la chute de Mayapan au XVe siècle. Cet événement marque le début d'un émiettement politique qui dure jusqu'à la conquête espagnole.

    Dans les Hautes-Terres mayas, des élites se réclamant des « Toltèques »[16] fondent des royaumes conquérants, dotés d'une direction collégiale, où l'influence culturelle mexicaine est sensible. Le principal de ces royaumes est celui des Quichés, auxquels nous devons notre principale source écrite sur la religion maya, le Popol Vuh. Au XVe siècle, les Cakchiquels leur disputent l'hégémonie sur les hautes-Terres.

    La partie occidentale de l'Oaxaca est le territoire des Mixtèques, un peuple apparenté linguistiquement à leurs voisins zapotèques. Relativement mal connus à l'Époque classique, ils s'affirment au Postclassique. Leur histoire nous est connue par des documents ethnohistoriqus, la série des codex dits « mixtèques ». Ils étaient divisés en cités-états militaristes qui se faisaient la guerre et pénétrèrent le territoire des Zapotèques, dont ils réutilisèrent les tombes à Monte Albán (phase V). Les modalités de cette pénétration sont mal connues[17] et font l'objet de débats opposant les tenants d'invasions mixtèques à ceux d'une persistance de la culture zapotèque avec une infiltration mixtèque, notamment par le biais de mariages princiers, accompagnée d'échanges qui rendent les deux cultures difficiles à distinguer à cette époque dans la vallée d'Oaxaca. Les Mixtèques apportèrent une contribution importante à l'histoire des arts mésoaméricains dans le domaine de la céramique, des mosaïques en turquoise, et surtout de l'orfèvrerie, dont la technique leur serait parvenue du Pérou[18].

    Dans le Mexique central, du chaos de la fin du Classique émergent les Toltèques, venus du nord comme tous les envahisseurs. Ils établissent leur capitale à Tula. Selon la tradition, ils auraient été menés par un chef appelé Mixcoatl, dont le fils, Topiltzin, aurait donné naissance aux légendes de Quetzalcoatl. Au Postclassique récent, Tula s'écroule au XIIe siècle sous les coups de nouvelles vagues chichimèques venues du nord. Cette situation engendre un nouvel émiettement politique. Des groupes toltèques émigrent vers la vallée de Mexico, où ils fondent de petits États, tels que Xochimilco ou Azcapotzalco. Ils sont suivis par des bandes de Chichimèques, auxquels on doit la fondation de Texcoco. À partir du XVe siècle, la scène est dominée par l'émergence des Mexicas, les derniers arrivés des Chichimèques, dont les origines se perdent dans les brumes légendaires et que ses pérégrinations ont amené dans la vallée de Mexico. Après des débuts pénibles, en un peu moins d'un siècle, ils bâtissent une triple alliance qui devient un véritable empire aztèque s'étendant du golfe du Mexique jusqu'à l'océan Pacifique. Ils se veulent les héritiers de Teotihuacan et surtout des Toltèques. Le royaume tarasque au Michoacán est la seule puissance à résister aux Aztèques, et même à rivaliser avec eux. L'irruption des conquistadors espagnols sur la côte du Golfe du Mexique en 1519 mit brutalement fin au développement des sociétés mésoaméricaines. Après la destruction de Tenochtitlan par Hernán Cortés et ses alliés indiens tlaxcaltèques, les Espagnols étendirent rapidement leur domination sur l'ensemble de la Mésoamérique.

    Les Mayas du Yucatan leur opposèrent une résistance farouche jusqu'en 1546. À la place des sociétés indigènes s'installa ensuite une société métisse, la société coloniale espagnole. Seul le petit royaume maya de Tayasal, protégé par les jungles du Petén, perpétua la culture indigène jusqu'à sa destruction par les Espagnols en 1697.

    ↑ a et b Duverger 2007, p. 175. Duverger 2007, p. 179-180 Arqueología mexicana, hors-série no 11 (Tiempo mesoamericano). Alfredo López Austin et Leonardo López Luján, La periodización de la historia mesoamericana, (in Arqueología mexicana, hors-série no 11 (Tiempo mesoamericano), p. 11) : « Conviene advertir que en los últimos años el uso ha impuesto la nomenclatura de Preclásico, Clásico y Posclásico ». Christian Duverger, lui-même auteur d'une chronologie alternative, affirme que très peu d'auteurs remettent en cause la chronologie traditionnelle : « son muy escasos los autores que han roto el tabú de la intangibilidad de las fronteras cronológicas »(Duverger 2007, p. 181-182). Carrasco 2001, volume 2, page 239. Richard D. Hansen, Early Social complexity and Kingship in the Mirador Basin, in: Virginia M. Fields & Dorie Reens-Budet (Éd.), Lords of Creation, The origins of Sacred Maya Kingship, Scala Publishers Ltd., p. 60. George L. Cowgill, Une introduction à Teotihuacan et à sa culture, in : Felipe solis (éd.), Teotihuacan, cité des dieux, Somogy éditions d'art et le Musée du quai Brany, p. 21 Robert J. Sharer & Simon Martin, Strangers in the iMaya Area, :Early Classic Interaction with Teotihuacan, in : Virignia M. Fields & Dorie Reents-Budet, Lords of Creation: The Origins of Sacred Maya Kingship, Scala Publishers Ltd., p. 80-90 Ernesto Gonzalez Licon, Les cultures préhispaniques de l'Oaxaca, in Dossiers de l'archéologie, no 245, p. 17 Joyce Marcus & Kent V. Flannery, Zapotec civilization, Thames & Hudson, p. 233 Simon Martin & Nikolai Grube, Chronicle of the Maya Kings and Queens, Thames & Hudson (2e édition), 2008, p. 40 Michael D. Coe & Rex Koontz, Mexico from the Olmecs to the Aztecs, (5e éd.), Thames & Hudson, 2002, p. 149 Carrasco 2001, volume 2, page 250. David Drew, The Lost Chronicles of the Maya Kings, Phoenix, p. 379 Arthur Demarest, Les Mayas, Tallandier, p. 280 López Austin et López Luján 2012, p. 284. Henri Stierlin, L'art aztèque et ses origines, Seuil, 1986, p. 111
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