Türkiye

Turquie

Contexte de Turquie

La Turquie, en forme longue la république de Turquie (en turc : Türkiye et Türkiye Cumhuriyetı ), est un pays transcontinental situé aux confins de l'Asie et de l'Europe. Elle a des frontières avec la Grèce et la Bulgarie à l'ouest-nord-ouest, la Géorgie et l'Arménie à l'est-nord-est, l'Azerbaïdjan (Nakhitchevan) et l'Iran à l'est, l'Irak (Gouvernement régional du Kurdistan) et la Syrie à l'est-sud-est. Il s'agit d'une république à régime présidentiel dont la langue officielle est le turc. Sa capitale officielle est Ankara depuis le 13 octobre 1923. La Turquie est bordée au nord par la mer Noire, à l'ouest par la mer Égée et au sud-ouest par la partie orientale de la mer Méditerranée : le bassin Levantin. La Thrace orientale (Europe) et l'Anatolie (Asie) sont séparées par la mer de Marmara.

Les détroits du Bosphore (à l'est-nord-est) et des Dardanelles (à l'ouest-sud-oue...Lire la suite

La Turquie, en forme longue la république de Turquie (en turc : Türkiye et Türkiye Cumhuriyetı ), est un pays transcontinental situé aux confins de l'Asie et de l'Europe. Elle a des frontières avec la Grèce et la Bulgarie à l'ouest-nord-ouest, la Géorgie et l'Arménie à l'est-nord-est, l'Azerbaïdjan (Nakhitchevan) et l'Iran à l'est, l'Irak (Gouvernement régional du Kurdistan) et la Syrie à l'est-sud-est. Il s'agit d'une république à régime présidentiel dont la langue officielle est le turc. Sa capitale officielle est Ankara depuis le 13 octobre 1923. La Turquie est bordée au nord par la mer Noire, à l'ouest par la mer Égée et au sud-ouest par la partie orientale de la mer Méditerranée : le bassin Levantin. La Thrace orientale (Europe) et l'Anatolie (Asie) sont séparées par la mer de Marmara.

Les détroits du Bosphore (à l'est-nord-est) et des Dardanelles (à l'ouest-sud-ouest) relient respectivement cette mer à la mer Noire et à la Méditerranée. Ces deux bras de mer forment ce qu'on appelle les Détroits.

La Turquie possède une partie de son territoire en Europe par la Thrace orientale (qui équivaut à 3 % de sa surface territoriale mais qui représente 14 % de sa population, soit plus de 10 millions de personnes). Par sa localisation géographique, pays d'Asie avec une petite portion sur l'Europe, au carrefour des axes Russie — Méditerranée et Balkans — Moyen-Orient, sur l'antique route de la soie, aujourd'hui sur le tracé d'oléoducs d'importance stratégique, cette région a toujours été un carrefour d'échanges économiques, culturels et religieux. Elle a fait le lien entre l'Orient et l'Occident, d'où sa position géostratégique de premier plan qui se renforce au vu des évènements politiques qui secouent tant le Moyen-Orient que le marché des hydrocarbures ou les tensions liées au problème de l'eau.

La Turquie moderne, fondée sous l'impulsion de Mustafa Kemal Atatürk en 1923 sur les ruines de l'Empire ottoman, défait à la suite de la Première Guerre mondiale et entaché par les génocides arménien, assyrien et grec pontique, est une république parlementaire, laïque, unitaire et constitutionnelle. Depuis 1945, elle n'a eu de cesse de se rapprocher de l'Occident en se joignant, par exemple, à des organisations de coopération : l'OTAN, l'OCDE, l'OSCE, le Conseil de l'Europe ou le G20.

La Turquie est officiellement candidate depuis 1963 à l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE), l'actuelle Union européenne (UE), avec qui elle a conclu un accord d’union douanière en 1995, en vigueur depuis 1996. Les négociations pour l'entrée de la Turquie dans l'UE sont officiellement en cours depuis 2005. Parallèlement, la Turquie a su conserver des liens privilégiés avec les pays à population majoritairement musulmane comme elle, ainsi qu'avec le Moyen-Orient et l'Asie centrale en participant notamment à l'Organisation de la coopération islamique, l'Organisation de coopération économique, et l'Organisation des États turciques.

Plus à propos Turquie

Informations de base
  • Devise Livre turque
  • Nom natif Türkiye
  • Indicatif d'appel +90
  • Domaine Internet .tr
  • Mains voltage 230V/50Hz
  • Democracy index 4.35
Population, Area & Driving side
  • Population 85372377
  • Zone 783562
  • Côté conduite right
Historique
  • Préhistoire, Protohistoire et Antiquité  Troie....Lire la suite
    Préhistoire, Protohistoire et Antiquité  Troie. Éphèse.

    La péninsule anatolienne (ou Asie Mineure), qui représente aujourd'hui 97 % de la Turquie moderne, compte parmi les régions du globe qui ont continuellement été habitées tout au long de l'histoire de l'humanité.

    Les premières implantations comme celles de Çatalhöyük, Çayönü, Hacılar, Göbekli Tepe et Mersin comptent parmi les plus anciennes au monde. Le toponyme turc Göbekli Tepe se traduit en français par « la colline au nombril », en référence à sa forme. Sur ce site repose le plus ancien temple de pierre jamais découvert (datation estimée entre 11 500 et 10 000 avant le présent).

    L'agglomération de Çatal Höyük située dans la plaine de Konya, en Anatolie centrale, sur les bords de la rivière Çarşamba, est l'un des plus grands sites du Néolithique du Proche-Orient. Il fut fondé vers 7000 av. J.-C. et devint un centre important seulement entre 6500 et 5700 av. J.-C.

    Le premier empire à émerger en Anatolie a sans nul doute été l'Empire hittite, du XVIIIe au XIIIe siècle av. J.-C. Par la suite, les Phrygiens, un autre peuple indo-européen, ont gouverné ces terres jusqu'à leur anéantissement par les Cimmériens au VIIe siècle av. J.-C. D'autres peuples indo-européens se sont succédé en Anatolie, dont les Lydiens et les Lyciens.

    Vers 1200 av. J.-C., les Grecs éoliens et ioniens dominent la côte ouest de l'Anatolie. Puis l'Empire perse achéménide envahit toute l'Asie Mineure aux VIe et Ve siècles av. J.-C.. En 334 av. J.-C., Alexandre le Grand, commençant ses grandes conquêtes, envahit l'Anatolie, qui se divise après sa mort en royaumes hellénistiques comme ceux de Bithynie, de Cappadoce, de Pergame ou du Pont.

    Ces derniers sont submergés par la conquête romaine. En 324 apr. J.-C., l'empereur romain Constantin Ier choisit Byzance comme nouvelle capitale de l'Empire. Sous le nom de Constantinople, elle devient la nouvelle Rome.

    Empire seldjoukide et premiers Turcs d'Anatolie

    Les Turcs, peuple nomade originaire des plaines de Mongolie à celles de l'Asie centrale, ont connu un vaste et continu mouvement d'émigration vers l'ouest du continent asiatique. Organisés en tribus et en fédérations de tribus non exclusivement turques, ils ont constitué au cours du temps des royaumes (comme celui des Göktürk ou Turcs célestes) plus ou moins vastes et plus ou moins durables. La première fois que l'histoire retient le nom des Turcs au Moyen-Orient, c'est en tant que mercenaires du califat abbasside, qu'ils dirigent de fait dès le Xe siècle. Les Seldjoukides, des Turcs oghouzes, fondent un empire qui s'étend des plaines d'Asie centrale jusqu'à l'Anatolie. Les invasions mongoles de Gengis Khan ruinent l'Empire seldjoukide, déjà mis à mal par les croisades et des luttes internes.

    Empire ottoman (1299 à 1923)  Bataille de Nicopolis (1396). Carte des conquêtes de l'Empire ottoman jusqu'en 1683.

    En 1299, le sultan oghouz Osman Ier conquiert la ville byzantine de Mocadène. Cet événement est considéré comme le début de l'Empire ottoman. Dès lors, l'Empire ne va cesser d'accroître son territoire et il atteint son apogée au XVIe siècle sous le règne de Soliman le Magnifique[1].

    Les Balkans sont conquis dès la fin du XIVe siècle et la Serbie est entièrement annexée en 1459. 1453 voit la prise de Constantinople par les troupes du sultan Mehmet II. C'est la fin de l'Empire byzantin.

    C'est à cette époque que de nombreux chrétiens slaves, grecs ou arméniens, pauvres et démunis, se convertissent à l'islam pour ne pas payer le haraç (impôt sur les non-musulmans) et deviennent ottomans.

    Au XVIe siècle, l'Empire trouve sa place dans le jeu diplomatique européen où il est un allié traditionnel de la France, dans une alliance de revers contre les Habsbourg dès le règne de François Ier. La défaite de l'Empire à la bataille de Lépante en 1571 porte un premier coup à la puissance ottomane.

    L'Empire décline à partir du XVIIe siècle. La défaite à la bataille de Vienne de 1683 marque le début du déclin effectif et des premières pertes territoriales. Au XIXe siècle, l'Empire désagrégé tente de se reconstruire en se modernisant par de nombreuses réformes. Mais cette période de réformes, appelée Tanzimat, s'achèvera en 1876 sans empêcher la perte de l'Égypte, après celle de la Grèce, et de l'Algérie des années bien avant. Au cours du siècle, ce sont les Balkans qui retrouvent leur liberté. Dans le même temps, les populations arméniennes se révoltant pour obtenir davantage de droits et de libertés deviennent un véritable problème au sein de l'Empire. Le sultan Abdülhamid II ordonne de les massacrer entre 1894 et 1896. Les massacres hamidiens font 200 000 victimes arméniennes[2].

    En 1912, à l'issue de la guerre italo-turque, l'Empire ottoman perd la Tripolitaine et la Cyrénaïque (Libye) ainsi que Rhodes.

    En 1913, la défaite de la Première guerre balkanique amène les Jeunes-Turcs (Parti Union et Progrès) au pouvoir. À l'instigation de ceux-ci, l'Empire ottoman entre en guerre en 1914 aux côtés de l'Allemagne et ses alliés.

    En 1915, face aux menaces russe (campagne du Caucase) et franco-britannique (débarquement des Dardanelles), le noyau dur du parti, et notamment Talaat Pacha, met en place et organise, entre 1915 et 1917, le génocide arménien qui coûte la vie, selon une majorité d'historiens, à 1,2 million d'Arméniens d'Anatolie et du haut-plateau arménien[3], soit les deux tiers de la population arménienne locale, sans que les puissances occidentales interviennent. Le génocide arménien est parfois qualifié de « premier génocide du XXe siècle »[4].

     Le palais de Topkapı est un palais d'Istanbul, en Turquie. De 1465 à 1853, il est la résidence de ville, principale et officielle, du sultan ottoman.

    Le 13 octobre 1918, les dirigeants Jeunes-Turcs sont écartés du pouvoir. L'armistice de Moudros signé le 30 octobre avalise la défaite militaire de l'Empire ottoman et son démembrement. Le 12 novembre, les troupes britanniques, françaises et italiennes entament l'occupation de Constantinople (1918-1923).

    Guerre d'indépendance (1919-1923) : fin de l'Empire et traité de Lausanne

    Le 10 août 1920, mettant officiellement un terme à la Première Guerre mondiale, le traité de Sèvres partage l’Empire ottoman ; il prévoit un Kurdistan autonome et une Arménie indépendante, attribue la Thrace orientale et la région de la mer Égée à la Grèce et met les territoires arabes sous contrôle de la France et du Royaume-Uni.

    Entre 1920 et 1923, Mustafa Kemal Atatürk mène la guerre républicaine destinée à récupérer une grande partie des territoires perdus par le traité de Sèvres.

    La déposition de Mehmed VI, dernier sultan ottoman et avant-dernier calife du monde musulman, intervient le 1er novembre 1922.

    Le 24 juillet 1923, le traité de Lausanne annule le traité de Sèvres en attribuant toute l’Anatolie et la Thrace orientale à la Turquie. La minorité grecque de Turquie fait l'objet d'un échange de populations avec la minorité turque de Grèce (1,6 million de Grecs d'Anatolie contre 385 000 musulmans de Grèce). Toutefois, sont exclus de l'échange de populations les habitants grecs de Constantinople et des îles de Imbros et Tenedos, ainsi que les habitants musulmans de la Thrace occidentale[5] ; les derniers Arméniens sont chassés, sauf à Istanbul.

    Le 29 octobre 1923 est instituée à Ankara la Turquie moderne, républicaine et indépendante. Les 6 principes de la République de Turquie : « l’État turc est républicain, nationaliste, populiste, étatiste, laïc et réformateur » (Türkiye Devleti, Cumhûriyetçi, Milliyetçi, Hâlkçı, Devletçi, Laik ve İnkılâpçı’dır), les « six principes d’Atatürk »[6].

    République de Turquie (depuis 1923)

    La révolution kémaliste parachève le mouvement initié par les Jeunes-Turcs à travers la création d'un État unitaire, la république de Turquie. Le mouvement révolutionnaire prend racine en Anatolie, y compris dans les parties occupées par la Grèce, la France ou l'Italie[7]. Il redéfinit l'identité nationale turque et réduit la dimension religieuse à un islam sunnite étroitement contrôlé et régulé par l'État. Des communautés musulmanes non sunnites comme les alevi bektachi[8] ou non turciques comme les Lazes et les Kurdes[9] jouent un rôle de premier plan lors de la guerre d'indépendance. Toutefois, les différents partis politiques qui se succéderont à la tête de l'État n'intègreront pas le caractère pluriel de la révolution turque dans les textes fondateurs du nouvel État. En revanche, pour récompenser leur rôle actif lors de la guerre d'indépendance, Mustafa Kemal Atatürk accordera aux femmes turques le droit de vote et d'éligibilité en 1930, pour les élections municipales, et en 1934 pour les élections législatives[10].

    Révolution kémaliste et parti unique  Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République.

    Le 9 septembre 1923, le parti unique Cumhuriyet Halk Partisi (Parti républicain du peuple) est créé. C'est le début des réformes kémalistes. Le 13 octobre 1923, Ankara devient la nouvelle capitale en remplacement d'Istanbul[11]. Le 29 octobre 1923, la Grande Assemblée nationale de Turquie proclame la République avec à sa tête Mustafa Kemal Pacha (Atatürk) qui devient ainsi le premier président de la République. En 1924, une nouvelle constitution est adoptée. Le califat est aboli, les 144 membres de la famille impériale (la dynastie ottomane) sont déchus de leur nationalité et expulsés du pays.

    En 1925, la révolte kurde menée par Cheikh Saïd et soutenue par les Britanniques, est réprimée. İsmet İnönü est nommé Premier ministre.

    En 1926, les codes civil et pénal sont adoptés, la polygamie est interdite, le mariage civil est instauré comme seul type de mariage reconnu par l'État. En 1928, l'alphabet latin est adopté. L'école primaire devient gratuite et obligatoire. La référence à l'islam comme religion officielle dans la constitution est supprimée.

     Mustafa Kemal Atatürk (centre) avec Ali Fethi Okyar (à sa gauche, fondateur du Parti libre de la République) et la fille de Okyar, Nermin Hanım (Nermin Kırdar, à sa droite) à Yalova, 13 août 1930.

    En 1930, Atatürk a demandé à son ami proche, camarade et collègue Ali Fethi Okyar d'établir un parti d'opposition, afin de commencer la démocratie multipartite en Turquie. Le 12 août 1930, Okyar crée le Serbest Cumhuriyet Fırkası (Parti libre de la République). Toutefois, le parti est bientôt dominé par les opposants islamistes aux réformes d'Atatürk, en particulier en ce qui concerne la laïcité. Le 17 novembre 1930, Okyar décide de dissoudre ce parti : il pense que les réformes kémalistes ont besoin de plus de temps pour être consolidées pleinement avant de se confronter à un parti d'opposition.

    En 1930, les femmes turques obtiennent le droit de vote et d'éligibilité pour les élections municipales, et en 1934 pour les élections législatives. 18 femmes parlementaires sont élues au Parlement turc lors des élections législatives de 1935[10].

    Depuis le 30 janvier 1932, l'appel à la prière, récité cinq fois par jour à partir des minarets, est fait en turc (tr) en remplacement de l'arabe (cette mesure a été modifiée pour revenir à l'arabe le 16 juin 1950). Porter l'habit religieux en dehors des lieux de culte est interdit. Le port de costumes et chapeaux de style occidental moderne est rendu obligatoire par des lois et règlements.

    En 1934, une loi (Soyadı Kanunu, « loi sur les noms de famille ») est adoptée obligeant les Turcs à prendre des noms de famille : le Parlement turc accorde à Mustafa Kemal Pacha le nom de famille honorifique d'Atatürk (« Père des Turcs »).

     Édouard VIII et Atatürk à Istanbul le 4 septembre 1936.

    En 1935, le dimanche est adopté comme jour de repos hebdomadaire en remplacement du vendredi. En 1936, la convention de Montreux rétablit la souveraineté totale de la Turquie sur les détroits turcs. En 1937, via un amendement constitutionnel, la Turquie est officiellement définie comme un État laïque.

    En 1938, environ 40 000 Zazas (kurdophones de confession alévie) sont tués dans la révolte de Dersim. Le 10 novembre 1938, Mustafa Kemal Atatürk meurt. Le nouveau président, désigné par le parlement, est İsmet İnönü.

    En 1939, la France s'assure de la neutralité de la Turquie en lui cédant le sandjak d'Alexandrette, d'abord déclaré indépendant puis annexé. En 1941, un pacte de non-agression est signé avec le Troisième Reich. En 1945, la Turquie s'engage finalement dans la Seconde Guerre mondiale contre l'Allemagne, deux mois avant la capitulation de celle-ci. Elle devient l'un des 51 membres fondateurs de l'ONU. En 1945, le système de parti unique prend fin.

    Post-kemalisme et multipartisme  Roosevelt, İnönü et Churchill. Seconde conférence du Caire, 4-6 décembre 1943. La Turquie est un membre fondateur de l'OCDE (1961) et du Groupe des vingt (1999). Istanbul, historiquement connue sous le nom de Byzance et plus tard sous le nom de Constantinople, est la plus grande ville de Turquie et l'ancienne capitale impériale du pays jusqu'en 1923. Le Pont du Bosphore (1973) à Istanbul est le plus ancien des trois ponts suspendus et deux tunnels souterrains qui traversent le détroit du Bosphore et relient les côtés européen et asiatique de la ville. Ankara est la capitale de la Turquie depuis le 6 octobre 1923 et la deuxième ville du pays, après Istanbul. Le pont du détroit des Dardanelles (2022) est le plus longue pont suspendu du monde, avec une portée de 2 023 m.

    L'après-guerre et les décennies qui suivent se caractérisent par un lent abandon des principes de Mustafa Kemal, le retour graduel et de manière légale des forces religieuses qui peu à peu réinvestissent l’espace public, ce mouvement général n'étant freiné que par les coups d'État successifs de l’armée (27 mai 1960, 12 mars 1971, 12 décembre 1980, et 28 février 1997), qui se pose comme la gardienne des valeurs kémalistes et la garante des principes fondateurs de la république[12].

    En 1946, le Demokrat Parti (DP) est créé par Celal Bayar, opposant de longue date d'İnönü. En 1947, la Turquie bénéficie du plan Marshall (225 millions de $).

    Le 14 mai 1950, le Demokrat Parti (DP) gagne les élections législatives. Adnan Menderes devient Premier ministre et Celâl Bayar président de la République. Voulant asseoir sa popularité, le parti adopte dès le départ une ligne clairement favorable à l'islam.

    De nombreuses interdictions religieuses datant d'Atatürk sont abandonnées. L'appel à la prière est de nouveau récité en arabe.

    Un processus de libéralisation économique, avec la diminution du poids de l'État est mis en place. Le nouveau gouvernement engage un plan de développement économique important des provinces rurales. Le DP favorise l'accroissement de la mécanisation agricole (le nombre de tracteurs passant de 1 000 en 1950 à 42 000 en 1960), la hausse des crédits à la culture de céréales (blé, mais…). Cette politique, couplée à la rhétorique islamique du DP assoit sa popularité dans le monde rural turc (80 % de la population). Mais elle se traduit par la coupure des crédits à l'industrie (exportatrice), un déficit public élevé, un gonflement important de la dette, des déficits de la balance des paiements et une forte inflation, masquée par l'aide américaine. Le parti remporte les élections de 1954 et 1957 et reste au pouvoir jusqu'au coup d'État de 1960.

    Le 18 février 1952, la Turquie devient membre de l'OTAN.

    En 1952, le journaliste pro-kémaliste Ahmet Emin Yalman a survécu à une tentative d'assassinat par une organisation religieuse clandestine. Le DP, alors au pouvoir, prend des mesures pour lutter contre les mouvements islamistes.

    En 1953, le gouvernement dissout de nombreuses organisations et associations religieuses.

    Les 6 septembre 1955 et 7 septembre 1955, la communauté grecque orthodoxe d'Istanbul est attaquée et ses biens sont pillés.

    En 1955, le pays connaît une grave crise économique, liée à la faible industrialisation du pays et à la fin des crédits américains. Le gouvernement Menderes engage une politique de rigueur budgétaire, couplée à une remise en cause des libertés fondamentales.

    Le 27 mai 1960, un coup d'État militaire a lieu. Le parti DP est dissous et l'État d'urgence instauré. Adnan Menderes et deux autres figures importantes du Demokrat Parti sont jugés par un tribunal spécial et pendus pour haute trahison en septembre 1961.

    En 1961, une nouvelle constitution est adoptée par référendum avec 67 % de pour. Bien plus démocratique que la première[réf. nécessaire], elle instaure un Conseil de sécurité nationale (MGK) qui conforte le rôle politique de l'armée. Le Cumhuriyet Halk Partisi arrive au pouvoir. İsmet İnönü redevient Premier ministre, tandis que le chef des putschistes, Cemal Gürsel, est élu quatrième président de la République.

    Le 11 février 1961 est créé le Parti de la Justice (PJ), qui succède au Demokrat parti (DP).

    Le 22 février 1962, une tentative de coup d'État est menée par le colonel Talat Aydemir. Le putsch a avorté sans faire de victimes par la résistance énergique du Premier ministre İnönü. Aydemir s'est rendu à condition de ne pas être jugé. Le 21 mai 1963, une seconde tentative de coup d'État est menée par le colonel Talat Aydemir. Des accrochages ont eu lieu dans les rues d'Ankara entre les forces d'Aydemir et celles restées fidèles au gouvernement, faisant 8 morts. Talat Aydemir s'est finalement rendu. Il est jugé et condamné à mort en 1964.

    En décembre 1963, la première crise chypriote a lieu.

    En 1965, le Adalet Partisi (PJ) gagne les élections législatives avec 52,87 % des voix. Süleyman Demirel est nommé Premier ministre. Il poursuit la politique du « retour à l'islam » du DP. On notera le développement des premiers mouvements islamistes (alors qu'ils étaient absents en 1950) dont le PJ devra tenir compte pour espérer conserver le pouvoir.

    En 1966, Cevdet Sunay devient le cinquième président de la République.

    La même année, le Parti de la Justice voit apparaitre en son sein une fraction de députés et de militants politiques (à laquelle appartient le futur dirigeant islamiste Necmettin Erbakan) réclamant une politique beaucoup plus orienté vers l'islam.

    En 1969, la Turquie adhère à l'Organisation de la coopération islamique. Sous l'impulsion de Mustapha Kemal, la Turquie avait quitté la conférence de La Mecque en 1926, estimant que sa participation à une conférence islamique était contraire à son esprit laïque.

    En 1970, une crise économique a lieu avec un climat de violence et des attentats d’extrême gauche.

    Le 12 mars 1971, Süleyman Demirel démissionne à la suite d'une déclaration musclée de l'État-major. Les mouvements de gauche connaissent une répression violente. La liberté de la presse et des droits syndicaux sont limitées. Le Parlement reste en fonction et des gouvernements technocrates sont formés par des hommes politiques « indépendants », proches de l'État-major.

    En 1973, Fahri Korutürk est élu le sixième président de la République. Les élections législatives sont remportées par le Cumhuriyet Halk Partisi de Bülent Ecevit qui devient Premier ministre.

    Le 29 octobre 1973, le pont du Bosphore est inauguré.

    Le 20 juillet 1974, l'opération Attila débute. À la suite d'un coup d'État des nationalistes grecs contre le gouvernement chypriote en place visant à rattacher l'île à la Grèce, et en s'appuyant sur le traité de garantie de la Constitution de 1960, la Turquie intervient militairement à Chypre, et occupe le Nord de l'île en deux jours. Cette rapide victoire de l'armée turque aboutira à la division de l'île et à la chute de la dictature des colonels en Grèce. Un embargo militaire américain est mis en place.

    En 1975, les premiers attentats terroristes de l’Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie ont lieu. Jusqu’en 1997, 120 attentats et 22 assassinats contre des diplomates turcs seront perpétrés par l'ASALA qui cherche par là à forcer le gouvernement turc à reconnaître le génocide arménien — et, à défaut, attirer l'attention internationale sur la question arménienne. Au total, le bilan des attentats imputés à l'ASALA est de 46 morts et 299 blessés.

    En 1977, le défilé traditionnel du 1er mai est attaqué par des militants de l'extrême-droite, faisant 27 morts. Ce carnage marque le début d'une quasi-guerre civile entre les fractions de gauche et de droite qui feront plus de 5 000 morts jusqu'en 1980.

    Le 19 décembre 1978, 111 citoyens alevis sont tués durant le massacre de Maraş.

    De mai à juillet 1980, 57 militants de gauche principalement alevis sont tués durant le massacre de Çorum. En mai 1980, une grève générale proteste contre les violences de l'extrême droite.

    La Turquie est confrontée à un chaos sécuritaire et économique tel que le haut état-major se prépare à faire de nouveau intervenir l'armée pour garantir la sécurité du pays.

    Le 12 septembre 1980, un coup d’État militaire entraîne l'arrestation de 250 000 personnes ainsi que la dissolution du parlement et l'interdiction des partis politiques. Le chef d'état-major Kenan Evren devient président de la République[13].

    En novembre 1982, une nouvelle constitution rédigée par les militaires est adoptée par référendum ; les anciens partis restent interdits. L'armée rend progressivement le pouvoir aux civils, introduit l'instruction religieuse primaire obligatoire[13], mais renforce son contrôle politique sur le gouvernement et le parlement par le biais du Conseil de sécurité nationale (MKG).

    En décembre 1982, une crise financière a lieu ; des dizaines de milliers d'épargnants perdent leurs économies.

    Le 15 novembre 1983, la république turque de Chypre du Nord est créée, mais elle est uniquement reconnue par la Turquie.

    Retour au régime civil

    En décembre 1983 : retour au régime civil. L'Anavatan Partisi, nouvellement créé, gagne les élections législatives et Turgut Özal est nommé Premier ministre. Eu lieu un virage néo-libéral (vague de privatisations).

    Le 10 janvier 1984, l'avortement est légalisé.

    Le 15 août 1984, la guérilla menée par le PKK d’Abdullah Öcalan débute. Les affrontements avec les forces gouvernementales qui s'ensuivent feront plus de 42 000 morts jusqu’en 2010 et de très nombreux déplacés.

    Le 6 septembre 1986, une fusillade a lieu dans la synagogue Névé-Shalom à Istanbul, perpétrée par des terroristes palestiniens, elle fait 22 morts.

    Le 18 juin 1988, une tentative d'assassinat est perpétrée contre le Premier ministre Turgut Özal lors du congrès de son parti. Il est légèrement blessé. Le tireur, Kartal Demirağ, un ultra-nationaliste, affirme avoir agi seul.

    En 1989, Turgut Özal est élu président par le Parlement. Yıldırım Akbulut est nommé Premier ministre.

    En 1990, les premières diffusions radiotélévisées privées débutent. Le monopole de l'État sur l'audiovisuel ne sera levé officiellement qu'en 1993.

    En 1991, Mesut Yılmaz (ANAP) devient Premier ministre. En 1991, Süleyman Demirel, est nommé Premier ministre à la suite des élections législatives du 20 octobre 1991.

    Le 17 avril 1993, le président Turgut Özal meurt, il est remplacé par Süleyman Demirel, qui devient ainsi le neuvième président de la République.

     Tansu Çiller est une économiste et femme d'État turque. Elle est la première et la seule femme à avoir exercé la charge de Premier ministre dans ce pays.

    En juin 1993, Tansu Çiller (Doğru Yol Partisi) est la première femme à occuper le poste de Premier ministre.

    Montée des mouvements islamistes et premier gouvernement

    En 1990, une vague d'assassinats politiques attribués aux islamistes touche l'universitaire Muammer Aksoy (le 31 janvier), le rédacteur en chef du journal Hürriyet Çetin Emeç (le 7 mars), l'essayiste Turan Dursun (le 4 septembre) et l'universitaire et députée Bahriye Üçok (le 6 octobre).

    Le 24 janvier 1993, Uğur Mumcu, chroniqueur du journal Cumhuriyet, est assassiné. Ses funérailles se transforment en une grande manifestation en faveur de la laïcité. Le 2 juillet 1993, 37 intellectuels alévis meurent dans l'incendie criminel de l'hôtel Madımak à Sivas, attribué aux islamistes.

    Le 24 mars 1994, les élections municipales sont massivement remportées par les islamistes du Parti du Bien-Être (Refah Partisi, créé en 1983). Recep Tayyip Erdoğan devient le premier maire islamiste d'Istanbul.

    Le 12 mars 1995, des émeutes dans la banlieue défavorisée de Gazi à Istanbul, majoritairement alévi, font 17 morts.

    En décembre 1995, des élections législatives ont lieu, le parti islamiste du bien-être sort vainqueur. En juillet 1996, un gouvernement islamiste du chef du RP Necmettin Erbakan est mis en place. Il est poussé à démissionner 11 mois plus tard, en juin 1997, sous la pression de l'armée et de la société civile (médias, milieux d'affaires et universités). Mesut Yılmaz redevient Premier ministre.

    Gouvernements de coalition

    En octobre 1998, des pressions politico-militaires sont faites sur la Syrie pour forcer cette dernière à extrader Abdullah Öcalan, le chef du PKK. Damas résiste, mais sous la pression de la communauté internationale, elle accepte finalement de l'expulser. Öcalan se rend d'abord en Russie, puis en Italie via la Grèce.

    En janvier 1999, Bülent Ecevit est nommé Premier ministre d'un gouvernement minoritaire. En février 1999, le chef du PKK, Abdullah Öcalan, est arrêté au Kenya. Il est jugé et condamné à mort en juin 1999, mais sa peine est commuée en prison à vie lors de l'abolition de la peine capitale quelques années plus tard.

    En mai 1999, les élections législatives anticipées voient le DSP (parti d'Ecevit) en sortir vainqueur. Bülent Ecevit devient Premier ministre d'une coalition rassemblant la gauche (DSP), le centre-droit (ANAP) et l'extrême-droite nationaliste (MHP).

    Le 17 août 1999, un tremblement de terre dévastateur au nord-ouest du pays fait 17 000 morts.

    Le 16 mai 2000 : Ahmet Necdet Sezer devient le dixième président de la République.

    En février 2001, une grave crise financière induit la dévaluation de 50 % de la lire turque, des centaines de milliers de gens perdent leur emploi. En 2001, Kemal Derviş, ministre de l'Économie, met en place d'importantes réformes économiques, avec la mise en place de l'autonomie de la banque centrale et la recapitalisation, la restructuration ou la saisie d'établissements financiers.

    En août 2002, la peine de mort est abolie officiellement, sauf en temps de guerre (abolition totale en 2004) ; la dernière exécution date en fait de 1984.

    Rapprochement avec l'Union européenne

    En 1949, la Turquie est cooptée (en même temps que la Grèce) par les membres fondateurs du Conseil de l'Europe trois mois après la signature du traité de Londres.

    En 1959, la Turquie pose sa candidature pour devenir membre associé de la CEE. En 1963, un accord d'association est signé entre la Turquie et la CEE.

    En avril 1987, la Turquie demande son adhésion à l’Union européenne. En décembre 1989, la Commission européenne déclare la Turquie éligible à la candidature, mais elle diffère l'examen du dossier.

    Le 1er janvier 1996, l'union douanière entre l'Union européenne et la Turquie entre en vigueur. La Turquie abolit les taxes d'importation sur les produits venant de l'Union européenne.

    En décembre 1999 : l'Union européenne accepte officiellement la candidature de la Turquie lors du sommet d'Helsinki et souligne la « vocation européenne » du pays, mais elle fixe à son entrée dans l'UE des conditions que la Turquie accepte.

    En octobre 2010, la Turquie modifie radicalement sa constitution pour remplir les critères politiques fixés par l'Union européenne[14]. Paradoxalement, ces modifications qui s'inscrivent dans la logique occidentale minent la volonté de laïcisation introduite par Atatürk : la disparition du rôle politique de l'armée « favorise les partis de centre droit favorables à la réislamisation de la société turque »[15].

    En décembre 2013, un accord sur l'immigration est signé entre la Turquie et l'Union européenne : la première récupérera désormais les migrants illégaux arrivés en Europe par son territoire ; en échange, l'Union européenne accède à sa demande de mettre fin aux visas exigés des ressortissants turcs pour pouvoir entrer dans l'espace Schengen, selon un calendrier de négociations dont la durée initialement prévue est de trois ans et demi[16]. La mise en place effective de cet accord est cependant remise en doute en 2016 à la suite des tensions diplomatiques apparaissant lors des purges suivant la tentative de coup d'État de juillet[17].

    AKP et Erdoğan
     
    Le président Recep Tayyip Erdoğan.

    L'arrivée au pouvoir le 3 novembre 2002 du parti AKP et de Recep Tayyip Erdoğan qui devient Premier ministre (en mars 2003) consacre le succès de la stratégie liant libéralisme constitutionnel et économique et valeurs traditionnelles de l'islam sunnite[12].

    Cette arrivée au pouvoir des conservateurs détermine un infléchissement de la politique étrangère en direction du monde sunnite tout en restant un allié important des États-Unis dans la région. Le 1er mars 2003, le Parlement turc refuse de permettre le stationnement des troupes américaines sur le sol turc lors du déclenchement de la guerre en Irak. Ce repositionnement diplomatique est également marqué par l'attaque du Mavi Marmara en 2010 qui entraîne une sérieuse dégradation des relations entre Israël et la Turquie[18], puis depuis 2011 face à la guerre civile syrienne, par l'engagement actif d'Ankara s'efforçant de provoquer la chute du régime alaouite de Bachar el-Assad[19] et au contraire, en 2014, son refus de s'engager dans la lutte contre l'État islamique[20].

    Les 15 et 20 novembre 2003 deux attentats à la voiture piégée d'Al-Qaïda à Istanbul, sont mis en place, contre des intérêts juifs et britanniques faisant 60 morts.

    En 2004, la diffusion audiovisuelle des langues minoritaires est autorisée. Les premières émissions en langue kurde à la télévision publique, sur la TRT, voient le jour. En 2005, une nouvelle livre turque (YTL) est introduite (1 YTL = 1 000 000 TL (3 212,072 milliards)). Le 1er juin 2005, un nouveau code pénal est adopté accordant plus de libertés individuelles et plus conforme aux exigences européennes. Le 3 octobre 2005, les négociations d'adhésion avec l'Union européenne débutent.

    Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, rédacteur en chef du journal Agos (publié à Istanbul en turc et en arménien), est assassiné. 200 000 personnes assistent à ses funérailles le 23 janvier.

     La Grande Assemblée nationale de Turquie à Ankara.

    En avril et mai 2007, une crise politique a lieu autour de l'élection du nouveau président par l'Assemblée nationale, ce qui déclenche des élections anticipées. Malgré la fin de son mandat le 16 mai, le président Sezer garde son poste en attendant son successeur.

    Le 22 juillet 2007, aux élections législatives anticipées, l'AKP obtient 46,7 % des voix. Recep Tayyip Erdoğan conserve le poste de Premier ministre.

    Le 28 août 2007, Abdullah Gül est élu onzième président de la République grâce à la majorité parlementaire de l'AKP. Le 21 octobre 2007, par un amendement constitutionnel par référendum (70 % pour), le président de la République sera désormais élu au suffrage universel.

    Le 9 février 2008, un amendement constitutionnel est mis en place pour supprimer l'interdiction du foulard islamique à l'université. Cet amendement est annulé par la Cour constitutionnelle, le 5 juin 2008 sur la base de l'article 2 de la Constitution, qui garantit la laïcité. Le 30 juillet 2008, la Cour constitutionnelle rejette une demande d'interdiction du Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, accusé d'activités anti-laïques. La Cour avait été saisie le 14 mars 2008 par le procureur en chef de la Cour de cassation.

     1 lire turque à l'effigie de Atatürk (groupe d'émissions E-9, qui est entré circulation le 1er janvier 2009).

    Le 29 mars 2009 des élections municipales ont lieu. L'AKP, au pouvoir, perd des voix mais reste la première formation politique du pays.

    Le 19 octobre 2009, à la suite de l'appel de l'ancien chef du PKK Abdullah Öcalan (emprisonné sur l'île d'Imrali en Turquie), le PKK envoie en Turquie un groupe, qu'il appelle groupe de paix composé de 34 personnes (8 membres du PKK et 26 citoyens turcs d'origine kurde du camp de Mahmour en Irak) pour une résolution de la question kurde[21].

    En novembre 2009 commence le procès Ergenekon. Plus de 300 personnes (militaires, hommes politiques, universitaires et journalistes) pro-kémalistes sont arrêtées pour complot contre l'État. À partir de cette date, Recep Tayyip Erdoğan entame une politique beaucoup plus favorable à l'islam (autorisation du voile dans l'administration, restriction de la consommation d'alcool, fin de la mixité à l'école, etc.)[22].

    Le 12 septembre 2010, la Turquie approuve par référendum une réforme de la Constitution à 57,9 % et avec une participation de 77,6 %.

    Le 12 juin 2011, le Parti de la justice et du développement (AKP) remporte les élections législatives.

    Le 29 mai 2013, les manifestations du parc Taksim Gezi s'opposent à un projet immobilier à Istanbul, soutenu fortement par le pouvoir. Le mouvement se transforme rapidement en un mouvement de contestation massif du pouvoir de Recep Tayyip Erdoğan. Les rassemblements de contestation à Istanbul et dans 24 villes du pays durent plus de deux mois et sont durement réprimés (4 morts).

     La place Taksim est une vaste place publique.

    Le 10 août 2014, Recep Tayyip Erdoğan est élu douzième président de la République, pour la première fois au suffrage universel.

    Lors des élections législatives de juin 2015, l'AKP perd la majorité absolue. Les tractations politiques ne permettent pas la formation d'un gouvernement. Les principaux points d'achoppement sont la mise en place d'une justice indépendante refusée par l'AKP et le règlement de la question kurde ignorée par le MHP.

    Le 10 octobre 2015 l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la république turque fait 102 morts à Ankara et vise des militants de gauche manifestant pour la paix[23]. Les deux bombes humaines étaient affiliées à Daech. Malgré une note interne des services de sécurité, aucune mesure n'est prise par le ministère de l'Intérieur pour assurer le bon déroulement du meeting[24].

    L'AKP retrouve la majorité absolue au parlement lors des élections législatives turques de novembre 2015.

    Le 15 juillet 2016, une tentative de coup d'État militaire menace le pouvoir d'Erdoğan. Celui-ci appelle ses partisans à braver le couvre-feu[25]. La tentative de coup d’État est avortée. Elle aura fait au moins 290 morts dont 104 putschistes abattus, et plus de 1 440 blessés. Environ 7 500 membres des forces armées ont été arrêtés[26]. S'ensuivent également des purges visant des dizaines de milliers de personnes et, parallèlement, un durcissement préalable de la loi sur internet permet la poursuite du blocage de milliers de sites (dont Wikipédia, Youtube, Vimeo, Twitter, Dailymotion, Blogger ou encore Wordpress).

    En février 2023, une série de séismes affecte 14 millions de personnes, soit un sixième de la population turque[27] et fait plus de 50 000 victimes. Les dommages matériels sont énormes. On recense 61 722 bâtiments à reconstruire, soit environ 270 000 appartements[28].

    Olivier Bouquet : Pourquoi l'Empire ottoman ? : Six siècles d'histoire, 2022, Éditeur Folio; édition illustrée (ISBN 2072941431) François Surbezy, Les Affaires d'Arménie et l'intervention des puissances européennes (de 1894 à 1897), Université de Montpellier, 1911 [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2008)]. Ce chiffre est celui généralement admis par la communauté des historiens ; mais du fait de leur caractère génocidaire, le bilan des massacres et déportations des Arméniens ne fait pas l'unanimité, les estimations allant de 400 000 à 2 millions de victimes arméniennes. Cette dernière estimation est avancée par les Arméniens eux-mêmes, lire « Ankara choqué par une loi française » dans Le Nouvel Observateur du 8 octobre 2006, [lire en ligne]. Barbara Lefebvre et Sophie Ferhadjian, Comprendre les génocides du XXe siècle : comparer-enseigner, Rosny-sous-Bois, Bréal, 2007, 319 p. (ISBN 978-2-7495-0722-4 et 2749507227, LCCN 2008366435, lire en ligne), p. 190. http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/9_16_17.pdf. « Atatürk İlkelerinin Anayasaya Girişinin 86. Yıldönümü », sur www.istanbulbarosu.org.tr (consulté le 24 août 2023) (en) Sina Akşin, Turkey from empire to revolutionary republic : the emergence of the Turkish nation from 1789 to the present, p. 126

    « People's defence unit called National Forces (Kuvay-ı Milliye) were organised and financed throughout the country by the notables of each Region »

    .
    Élise Massicard, The Alevis in Turkey and Europe: Identity and Managing Territorial Diversity. J. Craig Jenkins, Esther E. Gottlieb, Identity Conflicts: Can Violence be Regulated?. ↑ a et b Hazal Atay, « En Turquie, « la politique porte toujours la moustache » », sur Orient XXI, 5 décembre 2017 (consulté le 18 mai 2021). Jean-François Pérouse, « Anakara », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 19 août 2019). ↑ a et b « Tancrède Josseran, la nouvelle puissance turque : l’adieu à Mustapha Kemal », lesclesdumoyenorient.com, 6 septembre 2012. ↑ a et b Jean-François Pérouse, Erdogan : Nouveau père de la Turquie ?, Bourin éditeur, 2016, 440 p. (ISBN 979-10-252-0173-2, lire en ligne). « La Turquie vote « oui » à la réforme constitutionnelle », La Tribune. Jean-Pierre Maury, « Turquie, Constitution 1924, MJP », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le 7 août 2016). Laure Marchand, « L'UE et Ankara signent un accord sur l'immigration », Le Figaro, mardi 17 décembre 2013, page 10. « Turquie : le pacte migratoire avec l'UE, victime collatérale du putsch raté? », sur fr.news.yahoo.com (consulté le 5 août 2016). « « Mavi-Marmara », l'affaire qui a consommé la rupture entre Israël et la Turquie », lemonde.fr, 27 mai 2014. « Kobané, ville symbole du triple jeu de la Turquie », marianne.net, 14 octobre 2014. « Le jeu dangereux de la Turquie avec les califoutraques islamiques finit-il par justifier que l’Union européenne rejette officiellement sa candidature ? », entretien avec Alexandre del Valle, atlantico.fr, 30 septembre 2014. « Turquie : « un groupe de paix » du PKK », sur lefigaro.fr (consulté le 26 août 2016). Solène Cordier, « Quelles sont les dernières atteintes à la laïcité en Turquie ? », lemonde.fr,‎ 11 décembre 2014 (lire en ligne). « Attentat d'Ankara : Le bilan passe de 99 à 102 tués », 20 minutes. (tr) « İşte Ankara katliamındaki ihmalin belgesi », sur radikal.com.tr (consulté le 26 août 2016). « Tentative de coup d’État en Turquie : le Premier ministre parle d’un «retour à la normale» », sur lesoir.be (consulté le 26 août 2016). « En direct : l'armée turque annonce que le putsch a échoué, plus de 1 500 militaires arrêtés », sur France 24, 15 juillet 2016 (consulté le 16 juillet 2016). Remi BANET, « Séisme en Turquie, un mois plus tard: 45 000 morts, plus de 3 millions de déplacés et un pays traumatisé », La Presse,‎ 5 mars 2023 (lire en ligne, consulté le 7 mars 2023) « Deprem Felaketinin Türkiye'ye Maliyeti Ne Olacak? - Tuna Öztunç İle TGRT Ana Haber » (consulté le 3 mars 2023)
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