Le mont Huascarán, aussi nommé en espagnol Nevado Huascarán, signifiant « enneigé », est le point culminant du Pérou avec 6 768 mètres d'altitude. On distingue en fait deux sommets Huascarán : le plus haut, le Huascarán Sur à 6 768 mètres est séparé par le col de la Garganta du Huascarán Norte, moins élevé et d'une altitude de 6 655 mètres. Situé dans la région d'Ancash, il a donné son nom à une réserve biologique : le parc national de Huascarán.

Découverte

Les premières explorations du massif montagneux du Huascarán commencèrent dans les années 1860. Mais c'est l'Américaine Annie Smith Peck, après deux tentatives manquées en 1904 et 1906, qui fut la première à atteindre le sommet du nord, le moins élevé des deux, le 2 septembre 1908, accompagnée de deux guides suisses[1]. Le Huascarán Sud, le plus haut des deux pics, fut atteint beaucoup plus tard, le 20 juillet 1932, par une expédition du Club alpin austro-allemand d'une douzaine de personnes conduite par Dr Phillip Borchers. Après cinq jours d'escalade dans la neige, les alpinistes plantèrent au sommet les deux drapeaux, allemand et péruvien[2],[3].

Le Club alpin austro-allemand réalisa plusieurs autres ascensions de 1932 à 1939. Ce n'est ensuite qu'en 1953 que reprirent les expéditions pour gravir le mont Huascarán. La première ascension péruvienne de la voie classique fut réalisée dans les années 1950 par les frères Yanac de Huaraz.

La première ascension du Huascarán par la face Nord fut réalisée par des alpinistes français et coûtera la vie à l'un de ses participants. Un sujet de l'émission sportive française Les Coulisses de l'exploit fut consacré à cette aventure, réalisé par Jacques Ertaud sur des images de Robert Paragot et Lucien Berardini.

La première ascension de l'arête nord-est séparant les deux faces du Huascaran fut réussie le 18 août 1972 par Jean Fréhel, Michel Février, Jean-François Porret et Raymond Coene. L'arête fut rejointe par un couloir du côté nord au commencement de la partie enneigée. L'arête intégrale rocheuse fut réalisée par un autre Français, Steve Poliakovic, en partie en 1981, puis en 1994 et intégralement en 1996.

Maurice Barrard et ses compagnons escaladèrent la paroi glacée nord-est en sortant directement dans la partie rocheuse difficile. Cette voie fut gravie en solitaire en 1984 par le Suisse Alexis Bally. Il en a laissé un récit dans la plaquette publiée à l'occasion du 50e anniversaire du Groupe de haute montagne de Lausanne[4]. Cette voie connut d'autres ascension solitaires, par l'Américain Guillaume Dargaud qui sortit directement par la difficile paroi rocheuse puis suivie par celle solitaire de Steve Poliakovic en août 1996, qui lui sortit à gauche sur l'arête sommitale du Huascaran Norte par des rochers enneigés puis descendit pour la première fois par l'arête jusqu'à la Garganta et le glacier jusqu'au camp de base du Chopicalqui. Auparavant, il était impossible de passer par cet itinéraire où de nombreux séracs tombaient régulièrement. Il fallait du Huascaran Norte descendre par la longue voie normale du versant sud.

Il existe aussi une voie directe dans la face nord, voie rocheuse d'une difficulté soutenue réalisée en solitaire pendant presque un mois par l'alpiniste italien Renato Casarotto.

Ces itinéraires subissent le retrait glaciaire qui pose des problèmes de chutes de pierres.

Expériences

De juillet à septembre 1979, l'alpiniste et médecin Nicolas Jaeger vécut 60 jours seul à 6 700 mètres, juste à côté du sommet du Huascarán. Il étudia les effets de l'hypoxie sur son organisme, écrivit le livre Carnet de solitude et y réalisa le film Opération Survie[5].

Catastrophes

Le 11 janvier 1962, durant une phase de dégel, une partie du sommet nord s'est rompue, entraînant une avalanche de roches et de glace qui a détruit une dizaine de villages, dont celui de Ranrahirca, et a provoqué la mort d'environ 3 500 personnes, selon les sources[6].

 La zone de l'ancienne ville de Yungay, cimetière national.

Le 31 mai 1970, un violent tremblement de terre de magnitude 7,8 au large de la ville de Chimbote a causé l'éboulement d'une énorme quantité de granite et de glace dans des lacs à proximité du glacier Huascarán. Le débordement des lacs a provoqué la formation d'une lave torrentielle qui a enseveli dix villages et une grande partie de la ville de Yungay. 18 000 à 22 000 personnes ont été tuées dans l'une des pires catastrophes naturelles que connut le Pérou au cours du XXe siècle[7]. Il n'y eut que 400 survivants. La ville a été ensevelie par une coulée de glace et de roches d'une épaisseur de 12 à 30 mètres qui a dévalé dix kilomètres en trois minutes. Le mouvement de masse a aussi détruit pour la seconde fois le village de Ranrahirca. La ville de Yungay a été reconstruite plus haut et à l'écart du Huascaran. L'ancien site est devenu cimetière national. Seul le clocher de la cathédrale dépasse et trois palmiers de la place sont restés debout.

(es) Annie Smith Peck. (en) Yungay : First climbing to the Huascarán, until 1961. (es) Primeros escalamientos al Huascarán, hasta 1861. Groupe de haute montagne de Lausanne - Les plaquettes Aux limites du corps : Nicolas Jaeger au pays de l'oxygène rare, Le Monde, 21 juillet 2004 (en) Thousands killed in Peru landslide, BBC. (es) Terremoto del año 1970.
Photographies by:
MrBasically - CC BY-SA 4.0
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