Μυκήνες

( Mycènes )

Mycènes (en grec ancien Μυκῆναι / Mykênai) est une cité antique préhellénique de l'âge du bronze située sur une colline entre les monts Profitis Ilias et Zara, au nord-est de la plaine d'Argos, dans le Péloponnèse, et entourée de fortifications en murs cyclopéens (assemblage de blocs de pierre énormes).

Au cours du IIe millénaire av. J.-C., Mycènes devient un pôle majeur de la Grèce continentale, formant, avec les cités voisines, la civilisation appelée « mycénienne » par les archéologues et les historiens. Son apogée se situe entre les XIVe et XIIIe siècles Lire la suite

Mycènes (en grec ancien Μυκῆναι / Mykênai) est une cité antique préhellénique de l'âge du bronze située sur une colline entre les monts Profitis Ilias et Zara, au nord-est de la plaine d'Argos, dans le Péloponnèse, et entourée de fortifications en murs cyclopéens (assemblage de blocs de pierre énormes).

Au cours du IIe millénaire av. J.-C., Mycènes devient un pôle majeur de la Grèce continentale, formant, avec les cités voisines, la civilisation appelée « mycénienne » par les archéologues et les historiens. Son apogée se situe entre les XIVe et XIIIe siècles av. J.-C. (Helladique récent A et B) La puissante cité montre plusieurs signes de destructions, comme le reste des sites de la civilisation mycénienne, entre la fin du XIIIe et le début du XIe siècle av. J.-C. (Helladique récent IIIC). Leurs causes font encore l'objet de discussions : invasions étrangères, tremblements de terre, incendies ou conflits internes. Mycènes devenue dès lors une cité mineure, ses fortifications sont détruites après la mise à sac de la ville par Argos en

Les ruines de Mycènes, connues depuis l'Antiquité, sont notamment décrites par Pausanias au IIe siècle de notre ère. Les premières fouilles ont lieu en 1841 et le site est minutieusement étudié depuis 1876 et les premières découvertes de l'archéologue allemand Heinrich Schliemann.

Mycènes, comme sa voisine Tirynthe, est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999. Aujourd'hui, Mycènes est une petite bourgade paisible de Grèce.

 Vue d'ensemble de la cité. Une tablette en grec mycénien (linéaire B), avec figure masculine gravée au revers.

Il est probable le nom "Mukanai" n'est pas grec mais plutôt l'un des nombreux noms de lieux pré-grecs hérités par les locuteurs grecs ultérieurs[1]. Mycènes donne son nom à la civilisation mycénienne[2], qui se développe à partir de 1550 av. J.-C. en Grèce continentale. Ainsi, on a retrouvé des vases en céramique et en métal précieux, des perles d'ambre et un masque funéraire en électrum dans le cercle B des tombes à fosse situées près de l'acropole, daté de 1650-1600 av. J.-C.[3] Il témoigne de la transition entre les premières tombes, au matériel relativement modeste, et le cercle A (1600-1500 av. J.-C.), qui a livré une impressionnante quantité d'or et d'objets précieux[4].

L'habitat de l'époque n'ayant pas été préservé, l'origine d'une telle affluence de richesses ne peut faire l'objet que de conjectures. Sir Arthur John Evans, découvreur de Cnossos, évoque l'installation d'une dynastie crétoise à Mycènes ; on a suggéré, à l'inverse, un pillage mycénien en Crète ou le retour de mercenaires partis combattre les pharaons Hyksôs en Égypte[3]. Il semble que la richesse des Mycéniens de l'époque soit endogène, et non due à l'extérieur, et qu'elle se soit constituée progressivement, et non à la suite d'un événement particulier.

Le matériel et l'iconographie des tombes montrent que Mycènes est alors dominée par une aristocratie guerrière, dont les représentants affichent une taille et une force physique supérieures à la moyenne, sans doute grâce à une meilleure alimentation[5]. Elle se distingue par son goût pour les objets de luxe et par l'importance accordée aux monuments funéraires : la tombe à tholos dite « d'Égisthe » a nécessité l'équivalent du travail de 20 hommes pendant 240 jours, puis une phase de maçonnerie d'une année entière[6].

La cité est gouvernée par un monarque appelé « wa-na-ka » dans la langue mycénienne des tablettes en linéaire B, correspondant au mot (ϝ)άναξ / (w)ánax (« roi ») de la langue homérique.

La disparition de cette civilisation n'est pas expliquée précisément. Les causes sont à la fois externes (tremblements de terre à l'origine du déplacement de sources d'eau, raids de nouvelles populations) et internes (administration trop centralisée et trop rigide, incapable de surmonter de nouvelles crises). L'hypothèse de la cause interne est renforcée par le fait que, dans les tablettes mycéniennes, le nom du magistrat chargé de l'administration des villages est une forme ancienne dont aurait pu dériver les titres de basileus (roi dans la Grèce antique) et d'archonte (roi-prêtre dans la Grèce archaïque). Ce qui signifierait que l'administration mycénienne se désintégra au point que les citoyens ne reconnurent plus que les magistrats locaux comme autorité suprême, qui, après la chute des palais vers -1200, devinrent les nouveaux rois. Selon la théorie de Jared Diamond, l'exploitation sans vergogne des ressources naturelles aurait pu être à l’origine de la chute de la Grèce mycénienne[7].

Ces ruines considérables furent visitées par Pausanias, au IIe siècle, qui commente les tombeaux, les remparts massifs et la porte des Lionnes, encore visibles aujourd'hui. Toute connaissance sur ceux qui avaient construit cette remarquable cité avait disparu bien avant l'époque classique, et les Mycéniens ne furent connus des Grecs que de la manière la plus vague, à travers mythes et légendes.

Mycènes à l'époque historique  Le Vase aux Guerriers, vers 1150-1120 av. J.-C., trouvé sur l'acropole de Mycènes.

Après la chute des palais mycéniens vers 1200 avant notre ère, la cité de Mycènes perdura encore. Elle demeure une cité relativement importante au XIIe siècle av. J.-C., époque où le site de l'ancien palais est toujours occupé. Ce dernier subit de nouvelles destructions au début du siècle suivant (vers 1070 av. J.-C.), où la puissance de Mycènes est supplantée par celle d'Argos, qui demeurera une cité importante dans le monde grec durant tous les âges obscurs et une grande partie de l'époque archaïque. La royauté a perduré dans la cité jusqu'au Ier millénaire av. J.-C., mais finit probablement par être abolie à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. ou au début du VIIe siècle av. J.-C. et remplacée par un régime oligarchique, comme ça a été le cas dans presque toutes les cités grecques dès l'époque archaïque.

Un temple d'Héra fut bâti sur l'acropole à une date inconnue.

À l'époque classique, Mycènes participe à la bataille de Platées, dans le cadre des guerres médiques contre les Perses, en 479 avant notre ère.

En 468 av. J.-C., Mycènes est prise par Argos. La cité est mise à feu et à sang et ses habitants sont déportés. Quand Pausanias écrit sur elle au IIe siècle, la cité est déjà en ruines.

Lucien van Beek, Etymological dictionary of Greek, Brill, 2010 (ISBN 978-90-04-17418-4, 90-04-17418-4 et 978-90-04-32186-1, OCLC 435918287, lire en ligne), p. 29 Le terme est forgé par Heinrich Schliemann, découvreur de Mycènes. Claude Mossé et Annie Schnapp-Gourbeillon, Précis d'histoire grecque, Armand Colin, 1990, p. 40. ↑ a et b Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique, des origines à la fin du VIe siècle, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire / Nouvelle histoire de l’Antiquité », 1995 (ISBN 2-02-013127-7), p. 45. Mossé et Schnapp-Gourbeillon, p. 41. Poursat, p. 47. Mossé et Schnapp-Gourbeillon, p. 61. Jared Diamond, Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, 2006.
Photographies by:
Mara 1 from Scotland - CC BY 2.0
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