Nuremberg (prononcé : /nyʁɛ̃bɛʁ/ ; en allemand : Nürnberg, /ˈnʏɐ̯Lire la suite

Nuremberg (prononcé : /nyʁɛ̃bɛʁ/ ; en allemand : Nürnberg, /ˈnʏɐ̯nbɛɐ̯k/ ) est une ville de Bavière, en Allemagne. Avec 542 544 habitants en , c'est la deuxième ville de Bavière après Munich. Elle est le centre économique du district de Moyenne-Franconie et l'un des principaux centres industriels d'Allemagne du Sud. La rivière Pegnitz sépare la vieille ville en deux quartiers, celui de Sebald et celui de Lorenz, nommés d'après les deux principales églises de Nuremberg.

Son charme de ville pittoresque et médiévale, malgré sa modernité sur les plans économique, industriel et technologique, en fait une métropole culturelle majeure d'Allemagne.

Appartenances historiques

Blason du Burgraviat de Nuremberg  Burgraviat de Nuremberg 1105–1219
Drapeau du Saint-Empire  Saint-Empire (Ville libre) 1219–1806
Drapeau du Royaume de Bavière  Royaume de Bavière 1806–1871
Drapeau de l'Empire allemand  Empire allemand 1871-1918
Drapeau de la république de Weimar  République de Weimar 1918–1933
Drapeau de l'Allemagne nazie  Reich allemand 1933–1945
  Allemagne occupée 1945–1949
Allemagne de l'Ouest  Allemagne de l'Ouest 1949–1990
Drapeau de l'Allemagne  Allemagne 1990-présent

Origines de Nuremberg

Le premier document mentionnant la ville de Nuremberg, connu sous le nom de Norenberc est dû à l’empereur Henri III (1017-1056). Il date du 16 juillet 1050 et a été rédigé à l’occasion de l’affranchissement d’une femme de basse condition nommée Sigena qu'un noble nommé Richolf souhaitait prendre en mariage ; l'empereur lui aurait rendu sa liberté à cette occasion. L'acte d'affranchissement se termine par les mots : Actum Nórenberc [fait à Nüremberg]. Feliciter Amen[1]).

Si le terme de berg atteste bien de l'existence d'une montagne, la signification de la première partie du nom n'est pas claire. Plusieurs hypothèses ont été soulevées, comme celle qui ferait intervenir le Moyen haut-allemand nuor qui signifie la « falaise », mais aucune ne s'est réellement imposée[2]. Dans l'état actuel des connaissances, Nuremberg semble être une création politico-militaire de l’empereur Henri III (1039-1056) servant au ravitaillement de ses armées lors de ses campagnes contre le duc de Bohême, la ville occupant à l'époque une position centrale entre les évêchés de Bamberg, Wurtzbourg, Eichstätt.

Moyen Âge

Les premières constructions de la forteresse remontent à 1050. La ville s'étend alors autour de la falaise sur laquelle le château est construit. Ce dernier est agrandi de 1140 à 1180 sous le règne de Frédéric Barberousse. En 1191, le comte Frédéric III de Hohenzollern devient par alliance le burgrave Frédéric Ier de Nuremberg.

Nuremberg fait ainsi rapidement partie des villes impériales préférées et en 1219, le futur empereur Frédéric II remet à Nuremberg, qui n’était encore qu'une ville royale sans autonomie, sa fameuse Große Freiheitsbrief (grande lettre de liberté). C’est en 1256 qu’il est fait pour la première fois mention d’un conseil à Nuremberg qui entre, la même année, dans la ligue des Villes Rhénanes. En 1273, le comté des Hohenzollern devient héréditaire. En 1332, l'empereur Louis le Bavarois confirme la liberté douanière des habitants de Nuremberg. Il séjournera 74 fois dans la ville.

En 1348-1349 éclate une grande révolte des artisans. Les patriciens remportent la contre-révolution. 1349 restera une année tristement célèbre. L'empereur Charles IV autorise la destruction du quartier juif pour édifier une grande place du marché : plus de 560 habitants sont assassinés.

En 1356 se déroule une étape majeure dans l'histoire de Nuremberg : Charles IV signe la loi impériale de la Bulle d'Or. Désormais, les 7 princes-électeurs élisent le nouveau roi qui doit tenir son premier Reichstag à Nuremberg. Charles IV séjournera plus de 50 fois dans sa ville préférée. Vers 1400, le dernier rempart est enfin achevé. Quant à l'élargissement des fossés, il ne sera terminé qu'en 1452.

En 1420, Christoph Laiminger, mandataire des ducs de Bavière, donne l'ordre d'incendier le château des Burgraves. En 1424, l’importance de la ville est à nouveau renforcée lorsque l’empereur Sigismond décide que Nuremberg sera à jamais le lieu de garde des fabuleux joyaux de la couronne impériale. Ces derniers y resteront jusqu'en 1796.

Renaissance  Monstration des régalia à Nuremberg (bois gravé de 1487).

Après l'exécution de Jan Hus sur le bûcher, à Constance en 1415, les hussites cherchent à s'emparer des regalia impériales, alors conservées au château fort de Karlstein. Conscient du danger, le roi Sigismond décide de mettre son trésor en lieu sûr : Nuremberg étant alors le plus sûr appui de l'empereur, c’est tout naturellement qu'il choisit la capitale de Franconie pour conserver les joyaux de la couronne. À cette fin, il octroie à la ville, le 29 septembre 1423, le privilège de la conservation de la Couronne de l'Empire. La ville reçoit en outre le privilège de présenter les joyaux chaque année aux citadins, le 14e jour suivant le Vendredi saint, lors d'une cérémonie de monstration (Heiltumsweisungen). Enfin, Nuremberg bénéficie du droit de tenir une foire de deux semaines, commençant le jour de la présentation des joyaux de la couronne impériale[3].

Cet acte inaugure un âge d'or pour la ville : du XVe au XVIe siècle, Nuremberg s'impose comme une vraie cité artistique et même comme le berceau de l’humanisme allemand. En effet, de grands artistes tels que le peintre Albrecht Dürer, qui se fera connaître comme peintre et graveur de même que Michael Wolgemut, le sculpteur sur bois Veit Stoss et le tailleur de pierre Adam Kraft créent à Nuremberg des œuvres d’une grande notoriété. Hans Sachs et les Meistersinger (maîtres-chanteurs) donnent dès le XIIIe siècle un nouvel essor à la poésie allemande. Ils inspireront à Richard Wagner son opéra de 1868, Die Meistersinger von Nürnberg (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg).

Dans les domaines de l'astronomie et de la géographie, c'est à Nuremberg que Martin Behaim réalise vers 1492 le premier globe terrestre parvenu jusqu'à notre époque, toujours conservé au musée historique de la ville. Hartmann Schedel y publie en 1493 la Chronique de Nuremberg et Nicolas Copernic en 1543 De Revolutionibus Orbium Coelestium (De la révolution des sphères célestes).

 Nuremberg en 1493, par Hartmann Schedel. Le Pont Royal, ordinairement nommé Pont aux Dechaussées, construit l’an 1700, sur la rivière de Pegnitz à Nuremberg, gravure sur cuivre du XVIIIe siècle par Johann Adam Delsenbach.

Dans la seconde moitié du XVe siècle, Nuremberg profite tout particulièrement de l'essor économique des villes allemandes. Au siècle suivant, elle accroît très largement son territoire aux dépens des pays du Haut-Palatinat en prenant part, contre Robert du Palatinat, à la guerre de succession de Landshut aux côtés des vainqueurs, le duc Albert IV de Bavière-Munich et l'empereur Maximilien Ier. Nuremberg reçoit en partage six villes et surtout quelques marchés, en plus de nombreuses terres de moindre importance. La disposition de nouveaux monopoles se révèle capitale pour la ville qui, comme Lunebourg, est une cité commerçante importante, au carrefour de grandes voies de communication : la route des Balkans à Anvers par Vienne, celle de Venise à Hambourg par le col du Brenner, celle de la France vers Prague par Strasbourg et enfin celle qui relie la Suisse à la Saxe et à la Pologne.

Au début du XVIe siècle, Nuremberg atteint sa plus grande prospérité. Les marchands de la ville se partagent avec ceux d'Augsbourg, le monopole du plus important comptoir commercial germanique, le Fontego dei Tedeschi à Venise. Leur implantation durable à Venise permet de procéder à d'importants transferts de capitaux grâce au commerce de matières premières provenant des régions nordiques et d'importer en retour, des marchandises venues du monde entier, notamment des épices, de la soie et du coton. Elles constituent, avec la mobilité des étudiants et des humanistes dans les universités de Padoue, de Pavie et de Bologne, une véritable passerelle culturelle entre le monde germanique et le nord de l'Italie[4].

Cependant, à l'instar de Venise, la découverte du cap de Bonne-Espérance bouleverse les relations commerciales de l’Europe et l’Orient et contribue à la déchéance de la ville face aux ports de l'Atlantique. Les marchands nurembergeois choisissent d’investir dans le Nouveau Monde pour échapper à ce déclin, mais les empereurs ne résident plus dans la ville à partir de 1571.

En 1525, la Réforme protestante est instaurée à Nuremberg. En 1533, une grave épidémie de peste ravage la ville. D'autres vagues de peste ont lieu en 1562 (5 754 morts) et en 1585 (9 186 morts). La ville est touchée au XVIIe siècle par la guerre de Trente Ans, qui provoque une triple épidémie de typhus, de dysenterie et de peste, ainsi qu'une famine. Entre 1632 et 1634, on compte plus de 35 000 victimes.

En 1623, l'université de la ville est inaugurée à Altdorf. En 1643, un gigantesque festin, le « Festin de la paix », scelle la fin de la guerre de Trente Ans.

Époque contemporaine  Marché de Noël de la ville au XIXe siècle

L’arrivée du chemin de fer va faciliter l'industrialisation de Nuremberg. En 1835, la première voie ferrée d'Allemagne est construite, le chemin de fer bavarois Ludwig, qui relie Nuremberg à Fürth.

En 1852, le musée germanique est inauguré. C'est le plus grand musée de la civilisation allemande au monde.

Dès 1933, le régime national-socialiste exploitera le prestigieux passé de l’ancienne ville impériale au profit des gigantesques manifestations et rassemblements destinés à marquer l'opinion publique par leur importance et organisés dans le complexe du Reichsparteitagsgelände (une des réalisations majeures de l'architecte officiel du Troisième Reich Albert Speer), et cela, jusqu’en 1938. Elle obtient le 7 juillet 1936 le titre honorifique nazi de « ville des sessions du parti ». C'est probablement une des raisons qui motivèrent les Alliés, en plus de son importance industrielle, à bombarder massivement la ville, notamment le 2 janvier 1945. Ces bombardements détruisirent presque complètement le centre historique de Nuremberg.

 Premiers travaux de reconstruction de la Pellerhaus dans les années 1950 (archives de la ville).

Promue par Hitler « capitale idéologique » du Troisième Reich et ville où furent promulguées en 1935 les lois antisémites, Nuremberg fut choisie par les Alliés pour y juger, devant un tribunal militaire international, 24 hauts responsables et 8 organisations du régime nazi, dont la Gestapo et les SS. Ces hommes étaient accusés de crimes de guerre, de crimes contre la paix et contre l'humanité. C'est dans le palais de justice épargné par les bombes qu'eut lieu le célèbre procès de Nuremberg, entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946.

Dans les années 1950, la reconstruction s'opère lentement. En 1950 se tient la première Foire internationale du Jouet. Aujourd'hui encore, Nuremberg est considérée comme l'une des capitales mondiales du jouet. En 1955 est inauguré l'aéroport à Kraftshofer Forst. En 1961, l'université Friedrich-Alexander d'Erlangen-Nuremberg est fondée. Comptant actuellement plus de 22 000 étudiants, elle est réputée pour ses facultés de sciences, et tout particulièrement de médecine.

Si la majeure partie de la reconstruction est achevée en 1966, la ville continue de changer. Le métro est mis en service en 1972, avec un premier tronçon de 3,7 km. Dans le même temps, le réseau autoroutier qui ceinture l'agglomération est étendu.

En 1995, le Prix international des Droits de l'Homme de Nuremberg est créé. Le premier est remis à Sergej Kowaljow. Ce prix est décerné tous les deux ans à des personnalités qui se sont illustrées dans le domaine de la défense des droits de l'Homme. En 1999, l'Académie de musique (Fachakademie für Musik) devient « École d'enseignement musical supérieur » (Hochschule für Musik Nürnberg-Augsburg). En 2000, le Nouveau Musée - Musée d'État pour l'Art et le Design est inauguré. Surface moderne et fonctionnelle, il compte parmi les musées d'art du design les plus importants d'Europe. En 2001 est créé le centre de documentation (Dokumentationszentrum Reichparteitagsgelände) dans une partie du bâtiment en fer-à-cheval du palais des Congrès. L'autre partie est affectée à l'Orchestre symphonique de Nuremberg. Enfin, ultime étape, le théâtre communal devient théâtre national de Nuremberg (Staatstheater Nürnberg).

Aujourd’hui, l’économie de la ville est notamment tournée vers les nouvelles technologies.

Le 10 décembre 2000 à Paris, la ville de Nuremberg s'est vu attribuer le prix Unesco de l'éducation aux droits de l'homme en reconnaissance des initiatives extraordinaires prises pour encourager l'éducation aux droits de l'homme[5]. Face à son histoire nazie, Nuremberg s'est décidée à apporter une contribution active à la paix mondiale ainsi qu'à la défense des droits de l'homme. Tous les deux ans un Festival cinématographique est consacré aux droits de l'homme.

Nüremberg fut lauréate du Prix de l'Europe de 2007[réf. nécessaire].

Document N° 253 in Harry Bresslau et Paul Kehr (Ed.): Diplomata 16: Die Urkunden Heinrichs III. (Heinrici III. Diplomata). Berlin 1931, pages 336–337 (Monumenta Germaniae Historica Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X) La Couronne impériale sur le site de la Société von Humboldt : « Lange hieß sie aber die "Nürnberger Krone", weil sie jahrhundertelang (1424-1796) dort verwahrt worden war. Nürnberg hatte 1424 das Privileg "Hort des Reichsschatzes" verliehen bekommen. Dort wurden also neben den Reichsinsignien (auch "Reichskleinodien": Heilige Lanze, Reichsapfel, Zepter, Reichskreuz, Reichsschwert u.a.) auch die Reichsreliquien aufbewahrt. » Mathieu Deldicque et Caroline Vrand (dir.), Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance, In Fine éditions d'art ; Musée Condé, Chantilly, 2022, 288 p. (ISBN 978-2-38203-025-7), p. 31 (de) le bureau des droits de l'homme de la ville de Nuremberg
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