Skellig Michael (en irlandais : Sceilg Mhichíl), aussi connue sous le nom de Great Skellig, est une île de la côte sud-ouest de l'Irlande. Avec Little Skellig, elle forme l'archipel des îles Skellig, au large de la péninsule d'Iveragh dans le comté de Kerry, dans le Munster. S'élevant abruptement à 218 mètres au-dessus de l'océan Atlantique, elle a abrité au Moyen Âge un petit monastère chrétien, ce qui lui a valu une inscription au patrimoine mondial en 1996.

Connue dès l'ère pré-chrétienne, l'île de Skellig Michael voit des moines s'y installer pour la première fois vraisemblablement au VIe siècle. Le monastère subsiste jusqu'au XIIIe siècle, où les moines retournent progressivement s'installer sur l'île princ...Lire la suite

Skellig Michael (en irlandais : Sceilg Mhichíl), aussi connue sous le nom de Great Skellig, est une île de la côte sud-ouest de l'Irlande. Avec Little Skellig, elle forme l'archipel des îles Skellig, au large de la péninsule d'Iveragh dans le comté de Kerry, dans le Munster. S'élevant abruptement à 218 mètres au-dessus de l'océan Atlantique, elle a abrité au Moyen Âge un petit monastère chrétien, ce qui lui a valu une inscription au patrimoine mondial en 1996.

Connue dès l'ère pré-chrétienne, l'île de Skellig Michael voit des moines s'y installer pour la première fois vraisemblablement au VIe siècle. Le monastère subsiste jusqu'au XIIIe siècle, où les moines retournent progressivement s'installer sur l'île principale, à Ballinskelligs. Le site est ensuite abandonné jusqu'à la construction du phare — toujours en activité — au XIXe siècle, qui a pour conséquence la destruction partielle des vestiges. Mais dès la fin du siècle, l'État irlandais met en place une politique de conservation et de restauration qui aboutit au classement de l'île au patrimoine mondial.

Ce petit rocher escarpé aux habitats peu végétalisés constitue également avec l'île voisine un sanctuaire pour la protection des oiseaux marins, accueillant des populations importantes et très diversifiées.

L'étude historique de Skellig Michael s'est surtout axée sur les travaux archéologiques et l'analyse des ensembles architecturaux monastiques[B 1]. Néanmoins, des sources écrites du VIIIe au XIIIe siècle ont aussi été utilisées, mais il ne s'agit que de mentions courtes et éparses de l'île[B 1].

Des références à l'île se retrouvent dans plusieurs textes en prose : Conall Corc et les Corcu Loígde, Lebar Gabála Érenn et Cath Finntrága. Quant à l'histoire du monastère, on y trouve des références dans des annales (Annales d'Ulster, Annales d'Inisfallen et Annales des quatre maîtres), dans des martyrologes (Feilire Úa Ghormáin et Martyrologe de Tallaght) et des récits en prose (Cogadh Gaedhil re Gallaibh, Caithréim Cellacháin Chaisi, la Topographia Hibernica de Giraud de Barri, et le Libellus de fundacione ecciesie Consecrati Petri)[B 1].

Premières références

La présence humaine sur Skellig Michael remonte selon les légendes à l'ère pré-chrétienne, et il semble en effet qu'une présence, du moins occasionnelle, a eu lieu sur l'île à cette époque, bien que ce ne soit pas prouvé[1],[B 2]. La plus ancienne légende, remontant à l'époque préhistorique et considérée par les annales comme la toute première référence à Skellig Michael, évoque l'arrivée des Milesiens en Irlande vers 1400 av. J.-C. et en fait un lieu d'inhumation pour Ir, fils de Mile, à la suite d'une noyade[A 1],[2]. Le Leabhar Gabhála Érenn relate également un enterrement à la suite des batailles entre les Milesiens et les Tuatha Dé Danann, mais il s'agirait d'un certain Don[B 2].

Plus tard, vers 200 apr. J.-C., l'île aurait servi de repaire à Daire Domhain (« le roi du monde ») avant qu’il n’attaque Fionn Mac Cumhaill dans la localité voisine de Ventry[2].

Comme le relève la spécialiste Françoise Henry, l'île est également mentionnée dans un texte daté du VIIIe ou IXe siècle[A 1]. Au Ve siècle, lors d'une bataille entre les rois du Munster occidental (Íarmumu, contrôlé par Killarney) et du Munster oriental (Aurmumu, contrôlé par Cashel, dont le roi était néanmoins théoriquement reconnu comme roi de tout le Munster), Duagh, roi du Munster occidental, aurait fui vers Scellecc, mais on ne sait pas si l'île était déjà réellement peuplée[A 1],[B 3].

Site chrétien Photographie en couleurs d'une sculpture dorée représentant un personnage ailé et recouvert d'une armure, épée levée et bouclier serré contre l'abdomen, un dragon étendu à ses pieds. L'archange saint Michel, qui donne son nom à l'île vraisemblablement au Xe siècle.

Le monastère aurait été fondé au VIe siècle par saint Fionan[A 1]. Néanmoins, la datation par le carbone 14 indique que les plus anciens artéfacts datent du VIIe siècle au plus tôt[3], et la plus ancienne preuve écrite de l'existence du monastère date de la fin du VIIIe siècle, puisqu'il s'agit du Martyrologe de Tallaght de Máel Ruain, un document qui relate la mort sur l'île d'un moine nommé Suibhni[A 1]. L'ermitage, quant à lui, semble n'avoir été bâti qu'après que les moines eurent établi une présence permanente au monastère[B 2].

Comme indiqué par les Annales d'Inisfallen et les Annales d'Ulster, le monastère doit faire face aux pillages des Vikings durant le IXe siècle[A 1].

Le monastère est vraisemblablement dédié à l'archange saint Michel entre 950 et 1050[A 1],[D 1]. En effet, les Annales des quatre maîtres font référence à un moine de Sgeillic en 950, mais de Scelic-Mhichil en 1044[A 1]. Cet événement s'est probablement accompagné de la construction de l'église Saint-Michel, comme c'était la coutume à cette époque[D 1]. L'église est mentionnée par Giraud de Barri dans sa Topographia Hibernica (« Histoire et topographie de l'Irlande ») à la fin du XIIe siècle[A 1], et sa plus ancienne partie correspond au style architectural de l'époque[D 1].

L'église est agrandie au XIIe siècle tandis que les bâtiments anciens étaient entretenus[D 1].

Abandon progressif Photographie en couleurs d'un cimetière parsemé de végétation, les ruines d'un bâtiment religieux visibles au second plan. L'abbaye de Ballinskelligs supplante Skellig Michael à partir du XIIIe siècle.

Au début du XIIIe siècle, les changements climatiques entraînent la baisse des températures et le renforcement des tempêtes sur la côte sud-ouest de l'Irlande[B 4]. À la même époque, l'Église irlandaise évolue d'un modèle monastique vers une structure diocésaine[B 4]. Ces changements entraînent la fin des établissements érémitiques insulaires, d'où le déplacement de la communauté de Skellig Michael vers Ballinskelligs sur l'île principale, entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle[B 4].

Ensuite, l'île a probablement continué à être une dépendance de l'abbaye augustine de Ballinskelligs, où les moines pouvaient passer l'été et où les Augustins pouvaient organiser des pèlerinages[B 4]. Ainsi, les religieux de Ballinskelligs étaient toujours désignés par la papauté comme les « prieurs augustins du rocher de Saint Michel »[B 4].

Skellig Michael reste propriété des moines jusqu'en 1578 quand, conséquence des rébellions des Geraldines du Desmond, la reine Élisabeth Ire dissout certains monastères étant sous protection du comte de Desmond[B 4]. Les îles Skellig passent alors sous propriété séculière de la famille Butler[B 4]. Dans le bail, Skellig Michael n'apparaît que comme « une petite île du nom de Skellig michell, alias de la sainte Croix, portant une chapelle »[4]. Néanmoins, malgré la disparition du monastère, l'île a continué à servir de lieu de pèlerinage[B 4].

Vers 1750, dans une Histoire du royaume de Kerry du frère O'Sullivan, se trouve une allusion à l'existence, sur l'ancien lieu de pèlerinage, de « deux ou trois chapelles en pierre ne pouvant apparemment contenir plus de 30 personnes chacune »[4]. Ce n'est qu'en 1756 qu'apparaît la première description détaillée du rocher, où de rares pèlerins mâtinés d'alpinistes s'aventurent encore : dans sa description du comté de Kerry, Charles Smith évoque les eaux poissonneuses autour du rocher, signale les traces d'anciennes cultures de blé visibles dans la partie centrale plate de l'île et décrit les toits des « cellules », bien qu'il ne semble pas être allé sur place[4].

Construction des phares Ancienne carte topographique et en noir et blanc représentant une île, ses sites et ses voies de communication. Carte historique de Skellig Michael datant de 1841.

Au début du XIXe siècle germe l'idée d'un phare à Bray Head sur l'île de Valentia[1]. Cependant, le projet est suspendu dans l'attente de l'avis de la Trinity House[1]. Finalement, l'idée est reprise à la fin des années 1810 et, à la place de Bray Head, le site de Skellig Michael est proposé[1]. Au début des années 1820, la Corporation for Preserving and Improving the Port of Dublin (ancêtre du Commissioners of Irish Lights) rachète l'île à la famille Butler dans le but d'y construire deux phares[B 4].

Les installations monastiques connaissent alors de nombreuses dégradations — il s'agit de la seule période dans son histoire où l'île connaît de telles altérations[D 2] —, notamment les escaliers et les chemins partiellement détruits[1]. Selon un visiteur de l'époque, Crofton Croker, « le directeur des travaux avait élu temporairement domicile […] au sommet du pic le moins élevé, entouré de huit ou neuf petites cellules de pierre ressemblant à des ruches » et « converties en casemates pour entreposer la poudre devant servir à faire sauter le rocher »[4],[5]. La construction du phare se traduit également par l'établissement d'un débarcadère et l'amélioration des chemins d'accès[4].

Le phare le plus haut en altitude, Upper Lighthouse, mis en activité en 1826, est inactif depuis 1870[6]. Il est aujourd'hui en ruines[C 1]. L'autre phare, Lower Lighthouse, est toujours en activité[C 1],[6]. Modernisé dans les années 1960, il fonctionne automatiquement depuis 1987, alimenté par l'énergie solaire depuis 2001[C 1],[1].

Protection

En 1880, l'Office of Public Works place les vestiges de l'occupation monastique sous protection de l'État, et lance des projets de restauration des constructions effondrées[C 2]. Depuis cette date, l'OPW travaille à la conservation et la restauration des lieux[C 2].

En 1988, l'îlot constitue la Great Skellig Nature Reserve[7]. L'année suivante, l'État irlandais rachète l'île aux Commissioners of Irish Lights, à l'exception de la zone du phare en activité[C 2]. Enfin, en 1996, le site est inscrit au patrimoine mondial[C 2].


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↑ a b c d e et f Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées cil ↑ a et b Lavelle 1976, p. 3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées maignant ↑ a b c d et e (en) Françoise Henry, « Early Monasteries, Beehive Huts, and Dry-stone Houses in the Neighbourhood of Caherciveen and Waterville (Co. Kerry) », Proceedings of the Royal Irish Academy, Royal Irish Academy, vol. LVIII, no 3,‎ février 1957, p. 121-126. Lassure 1994. ↑ a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées unc-lighthouse Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées npws-nature-reserve


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