Contexte de Québec

Le Québec (/keˈbɛk/ ) est une province du Canada dont les frontières correspondent au territoire de la nation québécoise. Vivent également au sein du territoire québécois onze nations autochtones. La capitale du Québec est la ville de Québec, et sa métropole est Montréal. La langue officielle du Québec est le français.

Situé dans la région centrale du pays, entre l'Ontario à l'ouest, Terre-Neuve-et-Labrador au nord-est et le Nouveau-Brunswick à l'est, il partage également une frontière sud-est avec les États-Unis. Deuxième province la p...Lire la suite

Le Québec (/keˈbɛk/ ) est une province du Canada dont les frontières correspondent au territoire de la nation québécoise. Vivent également au sein du territoire québécois onze nations autochtones. La capitale du Québec est la ville de Québec, et sa métropole est Montréal. La langue officielle du Québec est le français.

Situé dans la région centrale du pays, entre l'Ontario à l'ouest, Terre-Neuve-et-Labrador au nord-est et le Nouveau-Brunswick à l'est, il partage également une frontière sud-est avec les États-Unis. Deuxième province la plus peuplée du Canada, derrière l'Ontario, le Québec compte une population de plus de 8 600 000 habitants en 2021, composée d'une grande majorité de francophones avec des minorités anglophones, allophones ainsi que onze nations autochtones. Il s'agit de la seule province canadienne à avoir le français comme seule langue officielle, parlé par 93,7 % de la population en 2021. Cette même année, la population totale de Québécois de langue maternelle française était de 77,8 %, tandis qu'elle était de 10,0 % pour l'anglais. La majorité de sa population vit dans des régions urbaines le long du fleuve Saint-Laurent, entre la ville la plus peuplée, Montréal, et la capitale provinciale, Québec. Avec une superficie de 1 542 056 km2, il est la plus grande province et la deuxième plus grande subdivision territoriale du Canada, après le Nunavut.

De 1534 à 1763, le Québec est, sous le nom de Canada, la colonie la plus développée de la Nouvelle-France. À la suite de la guerre de Sept Ans, le Québec devient une colonie britannique entre 1763 et 1867, d'abord en tant que Province de Québec (1763–1791), puis comme province du Bas-Canada (1791–1841) avant de devenir le Canada-Est (1841–1867). Elle est finalement unie avec le Canada-Ouest, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse en 1867, pour former le Dominion du Canada. Jusqu'au début des années 1960, l'Église catholique joue un rôle prépondérant dans le développement des institutions sociales et culturelles du Québec.

Au cours des années 1960, la Révolution tranquille accroit considérablement le rôle du gouvernement québécois dans la maîtrise du devenir politique, social et économique de l'État québécois. À la même époque, la vie politique québécoise devient animée par un débat sur le statut politique de la province au sein de la Confédération canadienne. Un mouvement souverainiste prône l'indépendance de la province, tandis qu'un mouvement fédéraliste prône son maintien dans la Confédération. Les débats de réformes constitutionnelles ou sur l'indépendance ont joué un rôle important en politique depuis les années 1960.

Le gouvernement du Québec fonctionne dans le cadre d'un système de Westminster et est à la fois une démocratie libérale et une monarchie constitutionnelle. Le premier ministre du Québec agit à titre de chef du gouvernement. La cohésion et la spécificité de la société québécoise reposent sur trois documents statutaires : la Charte des droits et libertés de la personne, la Charte de la langue française et le Code civil du Québec. De plus, contrairement au reste du Canada, le droit québécois est mixte : le droit privé est d'inspiration civiliste, tandis que le droit public s'inscrit dans la tradition de common law.

L'économie du Québec est principalement soutenue par son important secteur de services et son industrie variée. L'aérospatiale, l'aéronautique, les biotechnologies, l'industrie pharmaceutique, l'industrie culturelle et les technologies de l'information et de la communication figurent parmi les secteurs clés de son économie. La très grande disponibilité des ressources naturelles, notamment la forêt, l'industrie minière et l'hydroélectricité, constitue aussi un important facteur de création de richesse. Le Québec est connu pour sa production de sirop d'érable, pour son humour et pour avoir fait du hockey sur glace l'un des sports les plus populaires au Canada. Il est également réputé pour sa culture constituant le foyer du Canada français, notamment à travers la littérature, la musique, le cinéma, les émissions de télévision et les festivals.

Plus à propos Québec

Informations de base
Population, Area & Driving side
  • Population 8831257
  • Zone 1542056
  • Côté conduite right
Historique
  • Préhistoire et Protohistoire
    Préhistoire et Protohistoire Autochtones
     
    Sur cette carte on voit le premier peuplement de l'Amérique et de la province du Québec.
     
    Couple d'Algonquins vers 1700.

    L'établissement des premiers humains sur les terres constituantes du territoire québécois commença il y a 10 000 ou 11 000 ans[1]. Au terme d'un périple qui accompagna la dernière ère glaciaire, des nomades partis d’Asie il y a 20 000 ans auraient, selon l’hypothèse acceptée au début du XXIe siècle, atteint l'Amérique par la Béringie — actuel détroit de Béring —, et ensuite peuplé les différentes régions du continent[1].

    De ce premier peuplement de l'Amérique, divers groupes ethnoculturels se groupèrent en trois grandes familles linguistiques (les Iroquoiens, les Algonquiens et les Inuits-aléoutes) réunissant les onze peuples autochtones présents sur le territoire québécois, à savoir les Inuits et les dix nations amérindiennes[2] : les Abénaquis, les Algonquins (ou Anichinabés), les Attikameks, les Cris (ou Eeyou), les Hurons-Wendats, les Wolastoqiyik (ou Etchemins), les Micmacs, les Mohawks (ou Agniers, membres iroquois), les Innus (ou Montagnais) et les Naskapis. Autrefois, d'autres peuples étaient également présents, dont les Laurentiens (ou Iroquoiens du Saint-Laurent).

    Explorations européennes
     
    Giovanni da Verrazzano.

    Même si des textes latins suggèrent que des moines irlandais auraient fait la dangereuse traversée de l’Atlantique avant le VIIe siècle[3], le premier contact entre civilisations précolombiennes et explorateurs européens se serait produit au Xe siècle de l'ère chrétienne, alors que le viking[4] islandais Leif Erikson[4] explorait les îles de Terre-Neuve et Baffin ainsi que le Groenland et Labrador. Leif Erikson a exploré la côte de l’Amérique du Nord avec 30 membres d’équipage et il a accosté dans une baie[5].

    Puis jusqu'au début du XVIe siècle, Basques, Bretons et Normands s'occupèrent à l'exploitation des Grands Bancs de Terre-Neuve et des ressources du golfe du Saint-Laurent.

    À la chute de Constantinople le 29 mai 1453, la recherche d'une nouvelle route des Indes paraissait nécessaire à l'Occident chrétien pour faciliter la continuation du commerce avec l’Extrême-Orient. Au XVe et XVIe siècles, les Espagnols et les Portugais, puis les Anglais et les Français ont commencé à chercher une nouvelle route maritime vers la Chine et l’Inde orientale. Ils étaient attirés par les épices (utilisées en cuisine et en pharmacie) et l’or. Pourquoi une nouvelle route? Parce que le chemin à pied était long et ardu, et que l’ancienne route maritime vers l’Orient était sous le contrôle des Arabes et de marchands italiens[6]. Deux solutions ont été proposées pour trouver une nouvelle route maritime de l’Europe vers l’Orient : a) contourner l’Afrique; ou b) faire le tour de la terre vers l’ouest. Les Européens savaient que la Terre est ronde mais ils ne connaissaient pas tous les continents de la planète. Les outils des navigateurs étaient la caravelle, la boussole, l’astrolabe et le loch.

    Alors au service des rois catholiques, le navigateur génois Christophe Colomb atteignit incidemment l'Amérique en 1492, devenant ainsi précurseur du mouvement d'exploration européen qui fut à l'époque dit des Grandes découvertes. Colomb était convaincu d’avoir atteint les Indes et il a nommé « Indiens » les autochtones qu’il rencontrait. Puis, Jean Cabot[7], au service de l'Angleterre[7], a exploré en 1497 les côtes du Labrador, de l'île du Cap-Breton et de Terre-Neuve, au Canada[8]. Son périple est incertain, mais il est sûr qu’il est le premier explorateur européen à découvrir le Canada[7]. En 1500, le Portugais Pedro Alvarez Cabral est arrivé au Brésil. En 1513, l’Espagnol Vasco Núñez de Balboa a franchi l’isthme du Panama et a découvert de l’autre côté l’océan Pacifique. En 1522, Fernand de Magellan est arrivé en Orient en passant au sud du continent américain.

    Magellan avait contourné l’Amérique par le sud pour arriver en Orient. Serait-il possible de faire la même chose au nord du continent ? Y trouverait-on de l’or, des épices ? Y trouverait-on des Amérindiens que l'on pourrait convertir au christianisme ? C’est ce que cherchait à savoir la France avec l’aide du navigateur Verrazano. Malgré les guerres d'Italie, le roi très chrétien François Ier lança une expédition maritime en 1524. L'explorateur florentin Giovanni da Verrazzano fut alors chargé de la recherche de ce qui n'allait être découvert qu'au début du XXe siècle : le passage du Nord-Ouest. Néanmoins, celui-ci longea la côte du continent qu'il baptisa du nom de Nouvelle-France (Nova Francia, en latin) et, ainsi, ouvrit la voie à l'établissement du premier espace colonial français (empire royal). Quels étaient les résultats de l’expédition de Verrazano ? C’était de savoir qu’il existe un continent au nord détaché de l’Asie[9].

    Puis en 1532, au manoir de Brion, Jean Le Veneur – abbé du Mont-Saint-Michel – présenta, au roi de France, celui qui, le 20 avril 1534, allait lever l'ancre à Saint-Malo et mettre les voiles en direction du Nouveau Monde.

     
    Théophile Hamel, Portrait imaginaire de Jacques Cartier, vers 1844.

    Dans une première expédition commandée depuis le Royaume de France, Jacques Cartier fut le premier explorateur européen sur les terres constituantes du Québec lors de son débarquement dans la région de l'actuel Gaspé le 24 juillet 1534.

    La seconde expédition, celle de 1535, plus importante, comprend trois navires, la Grande Hermine, la Petite Hermine et l'Émérillon, et un équipage de 110 hommes. Cette année-là, il explora une terre qu'il nomma Canada dans la région de Stadaconé (village sis à l'est de l'actuelle ville de Québec)[10]. En effet, en août 1535, Jacques Cartier avait entendu deux jeunes autochtones utiliser le mot kanata, qui signifie « village » en langue iroquoienne. Cartier l’a noté dans son journal avec la graphie Canada. Dans ses écrits, Cartier a non seulement utilisé ce nom pour désigner le village, mais aussi le territoire aux alentours. Il écrivait alors province du Canada. Les cartographes européens du XVIe siècle ont rapidement adopté le nom Canada[11]. Puis, il se rendit à la bourgade d’Hochelaga (sis en l'emplacement de l'actuel Montréal) par ce qu'il désignait comme étant le Grand Fleuve. Arrivé aux rapides de Lachine, la navigation est devenue dangereuse et il lui était impossible de poursuivre sa route plus loin vers son but, la Chine, « pays du cuivre et de l’or ». Cartier a alors hiverné avec ses marins à Québec, où vingt-cinq sont morts à cause du scorbut. Les autres ont été guéris grâce à un remède amérindien : une tisane d’écorce. Cartier a capturé une dizaine d’Amérindiens, dont le chef du petit village, Donnacona. Il les a tous amenés en France.

    En 1540, par suite de la légende racontée au roi de France par Donnacona – chef des Iroquoiens du Saint-Laurent – Jean-François de La Rocque de Roberval, commanda la troisième expédition, cette fois pour le Royaume de Saguenay. Cartier croyait avoir découvert de grandes quantités d’or et de diamants, en réalité, du quartz et de la pyrite de fer[12]. Cartier mérite de figurer parmi les grands explorateurs du XVIe siècle. Il a découvert l'un des plus grands fleuves au monde, un fleuve qui va devenir l'axe du pouvoir français en Amérique du Nord.

    Après les expéditions de Verrazano et Jacques Cartier, la France a abandonné l’idée de l’Amérique pendant 50 ans à cause de sa crise financière ; elle était en guerre contre l’Italie ; il y avait des guerres de religion entre différentes confessions chrétiennes (protestants et catholiques). Ainsi, la colonisation française des Amériques connut une période de vaines tentatives de 1534 à 1603[13],[14].

    Plus tard, vers 1580, la France s’est intéressée de nouveau à l’Amérique. Le commerce des fourrures est devenu important en Europe. La France est revenue en Amérique pour chercher un animal: le castor. Les commerçants français vendaient la fourrure du castor qui leur rapportait beaucoup d’argent en chapeaux de feutre et en manteaux. La Nouvelle-France est devenue une colonie-comptoir, où la principale activité était le commerce de la fourrure dans ce qu'ils appelaient, alors, les Pays-d'en-Haut.

    Puis, en 1600, Pierre de Chauvin, sieur de Tonnetuit, fonda le premier poste de traite permanent à Tadoussac pour les expéditions menées dans le Domaine du roy.

    En 1603, sur la pointe Saint-Mathieu, Samuel de Champlain conclut une entente avec les Innus, Wolastoqiyik et Micmacs[15], qui allait constituer « un facteur décisif dans le maintien d'une entreprise coloniale française en Amérique malgré un désavantage numérique énorme vis-à-vis la colonisation britannique » au Sud[15]. Ainsi, l'on offrit un appui militaire aux peuples algonquiens et hurons en défensive contre les attaques et invasions iroquoises.

    Nouvelle-France (1608-1763) Premières implantations européennes (1608-1612)
     
    La Nouvelle-France, dessinée par Champlain en 1612.

    Avec le soutien du roi Henri IV, Samuel de Champlain[16] fonda l'Habitation de Québec le 3 juillet 1608 sur le cap Diamant, puis en fit la capitale de la Nouvelle-France et de l'ensemble de ses régions qui, alors, regroupaient l'Acadie, le Canada et Placentia à Terre-Neuve[17]. Puis en 1616, le site devint le premier établissement permanent des Indes occidentales françaises[18] avec l'arrivée des premiers colons : Louis Hébert[19] et Marie Rollet[20]. Ensuite s'établirent les missionnaires Récollets en 1615, Jésuites en 1625 puis les Sulpiciens en 1657. Champlain a aussi ouvert des postes de traite des fourrures à des endroits stratégiques le long du fleuve Saint-Laurent, organisé plusieurs expéditions pour mieux connaître le territoire et commandé l'ouverture d'un poste de traite par l'officier Laviolette à Trois-Rivières en 1634[21].

    Compagnies coloniales (1612-1663)
     
    Les martyrs canadiens[22].

    Dès 1612, afin de développer la colonie, la nouvelle Compagnie de Rouen reçut le mandat royal d'assurer le gouvernement colonial en Nouvelle-France. Cependant, en 1621, elle fut remplacée par la Compagnie de Montmorency qui, également, allait œuvrer dans le commerce de la fourrure. Mais en 1627, le cardinal de Richelieu fit substituer la Compagnie des Cent-Associés à cette dernière et, par la même occasion, instaurer la Coutume de Paris et le régime seigneurial en Nouvelle-France.

    En 1629, pendant la guerre franco-anglaise qui s'inscrit dans la Guerre de Trente Ans, le gouvernement de Québec capitula aux mains des frères Kirke. Mais par suite du Traité de Saint-Germain-en-Laye, en 1632, le roi Louis XIII recouvra la colonie[23]. Deux ans plus tard, Laviolette établissait le gouvernement des Trois-Rivières à l'embouchure de la rivière Saint-Maurice.

    Les Jésuites ont ouvert le Collège des Jésuites à Québec en 1635 et les Ursulines, un collège de filles en 1639. L’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Québec a été créé la même année.

    En 1642, Paul de Chomedey de Maisonneuve, établit le gouvernement de Montréal sur la Pointe-à-Callière, alors nommée Ville-Marie. Situé sur une île au milieu du fleuve Saint-Laurent, cet établissement devait servir de protection naturelle dans les guerres franco-iroquoises, dont la principale dura depuis la fondation jusqu'en 1667.

    En 1657, Marguerite Bourgeoys fonda la Congrégation de Notre-Dame, une communauté religieuse séculière, et mit sur pied la première école de filles à Montréal.

    C'est alors que s'élevèrent, au rang des héros de la Nouvelle-France, Dollard des Ormeaux[24], Guillaume Couture, Madeleine de Verchères et les martyrs canadiens[22].

    Sous la régence d'Anne d'Autriche et le gouvernement du Cardinal Mazarin, 1 250 colons français immigrèrent en provenance de l’Anjou, de l’Aunis, de la Bretagne, de l'Île-de-France, du comté du Maine, de la Normandie, du comté du Perche, du Poitou et de la Saintonge. En 1663[25], Louis XIV[25] fait du territoire une province royale[25]. Entre 1663 et 1673, le roi Louis XIV dota les 770 Filles du Roy pour la colonisation[25]. Dès 1665, le régiment de Carignan-Salières développa la Vallée des Forts contre les invasions iroquoises et contribua au peuplement de la colonie, par l'arrivée de 1 200 hommes originaires du Dauphiné, de la Ligurie, du Piémont et de la Savoie. En 1666, l’intendant Jean Talon organisa le premier recensement, dénombrant alors 3 215 habitants. Talon diversifia aussi l'agriculture et peupla le territoire. C'est ainsi que la population de la colonie passa à 6 700 habitants en 1672, conséquemment aux politiques d’encouragement de la natalité et nuptialité.

    En 1663, le secrétaire d'État à la Marine Jean-Baptiste Colbert fit instaurer le gouvernement royal et le système économique du commerce triangulaire. Ainsi, le domaine de la Nouvelle-France devint une véritable colonie de peuplement qui, outre le régime seigneurial, allait désormais être administrée par le Conseil souverain depuis Québec. Un gouverneur général assisté de l'intendant et de l'évêque de Québec allait ainsi pourvoir au gouvernement du Canada, de ses appartenances – Montréal, Québec, Trois-Rivières et les Pays-d'en-Haut – et de ses dépendances administratives : Acadie, Louisiane et Plaisance à Terre-Neuve.

     
    Le père jésuite Jacques Marquette à la découverte du Mississippi.

    En 1686, le chevalier de Troyes[26] et les Troupes de la Marine s’emparèrent de trois forts du Royaume d'Angleterre érigés sur les terres qu'explora Charles Albanel en 1671, à la baie du Nord. Alors qu'au sud, Cavelier de La Salle prit possession, de par le roi de France, des terres que découvrirent, en 1673, Jacques Marquette et Louis Jolliet, le long du fleuve Mississippi. Dès lors, la colonie de Nouvelle-France repoussait les limites de son territoire jusqu'au golfe du Mexique, depuis les Grands Lacs. Ce n'est toutefois qu'en 1701 que Pierre Le Moyne d'Iberville, fonda le district de la Louisiane, à l'établissement de Biloxi. Ce siège administratif fut ensuite déplacé à Mobile, puis à La Nouvelle-Orléans.

     
    Le gouverneur Frontenac répondant au gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, à la bataille de Québec de 1690.

    Dès 1689, quatre guerres intercoloniales opposèrent la colonie à la Nouvelle-Angleterre[27], notamment, lors de la bataille de Québec de 1690 et du siège de Louisbourg de 1745, où, néanmoins, la Nouvelle-France fut victorieuse. Cependant, en 1713, à la suite des traités d'Utrecht, le duc d'Orléans céda l'Acadie et la baie de Plaisance au Royaume de Grande-Bretagne, et confirma à ce dernier la possession de la Terre de Rupert (cependant il ne la cède pas puisque ce territoire, établi par l'Angleterre en 1670, n'appartenait pas à la France), mais conserva l'île Saint-Jean et l'île-Royale, où fut ensuite érigée la forteresse de Louisbourg[28]. Les pertes du traité d'Utrecht[29] étaient importantes puisque la baie de Plaisance était le moyen de communiquer avec la France, et l’Acadie contenait 5 000 colons français[30].

    Au début des années 1700, le gouverneur Callières conclut la Grande paix de Montréal qui confirmait l'alliance des peuples algonquiens à la Nouvelle-France et, par la même occasion, terminait définitivement les guerres franco-iroquoises. Puis, en 1738, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye, étendit l'influence de la colonie jusqu'au lac Winnipeg, alors qu'en 1742, ses fils voyageurs, François et Louis-Joseph, traversèrent les Grandes Plaines et atteignirent les montagnes Rocheuses par la rivière Missouri.

    Guerre de la Conquête (1754-1760)
     
    Le décès de Louis-Joseph de Montcalm à la bataille des Plaines d'Abraham.

    En 1754, les tensions relatives au contrôle de la vallée de l'Ohio prirent un tournant décisif lors de l'affaire Jumonville qui opposa les forces canadiennes à la colonie de Virginie dans la région du fort Duquesne – site de l'actuelle ville de Pittsburgh. Le monopole de la traite des fourrures étant convoité par les compagnies britanniques, la vallée du Saint-Laurent et les territoires de Nouvelle-France devenaient également une cible idéale pour leur entreprise.

    Dès 1755, la déportation des Acadiens de Nouvelle-Écosse fut commandée par le gouverneur Charles Lawrence et l'officier Robert Monckton. Cette même année, les premières troupes régulières françaises arrivent, commandées par Jean-Armand Dieskau. Ce dernier sera blessé et fait prisonnier à la Bataille du lac George. Puis l'année suivante, le lieutenant général des armées Louis-Joseph de Montcalm arriva en Nouvelle-France avec 3 000 hommes en renfort.

    En 1758, sur l'île-Royale, le général britannique James Wolfe assiégea et captura la forteresse de Louisbourg[31], commandant ainsi l'accès au golfe du Saint-Laurent par le détroit de Cabot. Puis, ayant assiégé Québec pendant près de trois mois depuis l'île d'Orléans, ses troupes remportaient la bataille des Plaines d'Abraham le 13 septembre 1759. Cinq jours plus tard, le lieutenant du roi et seigneur de Ramezay concluait les Articles de capitulation de Québec.

    Au printemps 1760, le chevalier de Lévis – fort d’une nouvelle garnison en provenance de Ville-Marie – poussa les Britanniques à se retrancher, assiégés, dans Québec, lors de la bataille de Sainte-Foy. Néanmoins, ces derniers bénéficiant de troupes supplémentaires, contrecarrèrent les renforts de la dernière chance à la bataille de la Ristigouche. Puis, après la défaite de Trois-Rivières, le gouverneur Vaudreuil signa les Articles de capitulation de Montréal le 8 septembre 1760.

    Régime militaire (1760-1763)
     
    James Murray fut étroitement lié au gouvernement de la province de Québec à partir de 1760. Il est le premier gouverneur civil du territoire sous le Régime anglais[32].

    Dans l'attente des résultats de la guerre de Sept Ans[33] qui se déroulait en Europe, la Nouvelle-France fut administrée sous le régime militaire du gouverneur britannique James Murray[32].

    Pendant ce temps, le commandant Jeffery Amherst mit fin à la présence française à Terre-Neuve, lors de la bataille de Signal Hill en 1762. Puis, deux mois plus tard, la partie occidentale de la Louisiane et le delta du fleuve Mississippi furent cédés au Royaume d'Espagne par le traité de Fontainebleau, afin de freiner l'expansion britannique vers l'ouest du continent. Néanmoins, les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui allaient demeurer sous tutelle française après 1763, deviendraient le seul vestige territorial de cette époque révolue. Par le traité de Paris[34] de 1763 se conclut la guerre de Sept Ans[33]. À partir de cette date, James Murray devient le premier gouverneur civil du territoire sous le régime britannique[32].

    La rupture et le détachement ainsi provoqués entre les descendants de la colonie et la métropole allaient, au cours des siècles à venir, engendrer une profonde transformation de l'Amérique française, et la naissance d'une nouvelle nation dont le développement et le mode de vie propre seraient établis sur des assises ancestrales historiquement ancrées au nord-est de l'Amérique, « terre de nos aïeux ». Ce que le commissaire britannique John George Lambton (Lord Durham) allait décrire dans son rapport de 1839, serait désormais l'esprit qui règnerait entre les « deux solitudes » en Canada : « Je trouvai deux nations en guerre au sein d'un seul État; je trouvai une lutte, non de principes, mais de races ». Car, les colons britanniques allaient constater que les Canadiens furent jadis emplis autant qu'eux de fierté nationale. Et alors que ces nouveaux arrivants allaient considérer les provinces américaines comme formant un vaste terrain pour la colonisation et la spéculation, les Canadiens allaient, pour leur part, considérer la province de Québec comme étant le patrimoine de leur propre race – non comme un pays à coloniser, mais comme un pays déjà colonisé[35].

    Amérique du Nord britannique (1763-1867) Province de Québec (1763-1791)
     
    La Province de Québec en 1774.

    Après trois ans sous régime militaire, le Canada fut cédé au Royaume de Grande-Bretagne par le roi Louis XV, lors de la signature du traité de Paris du 10 février 1763. Ainsi, en échange de la Guadeloupe, la métropole mettait un terme à la Nouvelle-France et abandonnait les 60 000 Canadiens restants qui, en conséquence, se rangèrent au clergé catholique, refusant de prêter serment à la Couronne britannique.

    Puis, en cette même année, ladite Couronne remania la constitution du Canada par la Proclamation royale du 7 octobre. De cette ordonnance du roi George III, la collectivité canadienne fut alors subordonnée au gouvernement du premier Empire britannique et circonscrite à la vallée du Saint-Laurent, région désormais désignée sous le nom de Province of Quebec. De même, à la Rébellion de Pontiac, les peuples autochtones luttèrent conjointement pour la conservation de leurs terres et contre le nouvel ordre établi par les forces armées britanniques.

    La révolte de Boston de 1773 marquant le point culminant des mouvements protestataires dans les Treize Colonies britanniques, le gouverneur Guy Carleton réussit, en 1774, à faire remplacer la Proclamation royale de 1763 par l’Acte de Québec qui allait encourager la loyauté des Canadiens à la Couronne britannique alors que s'organisait la révolution américaine. Ainsi, les Canadiens retrouvaient leurs coutumes civiles et certains autres droits, dont l'usage de la langue française, la réappropriation du Labrador et du bassin versant des Grands Lacs jusqu'à la Terre de Rupert, ainsi que de la vallée de l'Ohio et du pays des Illinois jusqu'au Territoire indien, et le rétablissement du mode de concession des terres selon le régime seigneurial. De même, le serment d'abjuration de la foi catholique fut remplacé par un serment d'allégeance à la Couronne britannique et le Conseil pour les affaires de la province de Québec fut établi afin d'admettre les Canadiens – soit des fidèles catholiques – à des fonctions civiles et gouvernementales.

    Dès 1774, le Congrès continental des Treize Colonies indépendantistes tenta quand bien même de rallier les Canadiens à sa cause insurrectionnelle. Cependant, ses troupes militaires échouèrent face à la contre-offensive britannique lors de l'invasion du Canada en 1775. Sous l’Église catholique, plusieurs Canadiens restèrent en fait neutres, bien que des régiments patriotes s'allièrent aux révolutionnaires à la campagne de Saratoga de 1777. En conséquence à la reconnaissance de l'indépendance des Treize Colonies (devenues les États-Unis) lors de la signature du traité de Paris de 1783, la province de Québec fut désormais délimitée par les Grands Lacs au Sud-Ouest – le Royaume de Grande-Bretagne ayant alors concédé le pays des Illinois et la vallée de l'Ohio aux nouveaux États-Unis – le 45e parallèle nord au Sud et la ligne de partage des eaux séparant le bassin du fleuve Saint-Laurent de celui de l'océan Atlantique au Sud-Est. Puis, dès lors, les loyalistes de l'Empire-Uni migrèrent vers la province de Québec et peuplèrent différentes régions, dont la péninsule du Niagara et la région des Cantons-de-l'Est et des Mille-Îles.

    Il faut aussi noter que les femmes avaient le même droit de vote (des femmes) que les hommes pendant cette période, qui nécessitait d'avoir la qualité de propriétaire terrien, entre autres.

    Province du Bas-Canada (1791-1840)
     
    Bataille de Saint-Eustache, décembre 1837[36].

    Insatisfaits des nombreux droits accordés aux Canadiens, les loyalistes immigrants des États-Unis obtinrent gain de cause par l’Acte constitutionnel de 1791 qui divisait la Province de Québec en deux colonies distinctes depuis la rivière des Outaouais : le Haut-Canada à l'ouest (majoritairement anglo-protestant) et le Bas-Canada à l'est (majoritairement franco-catholique), chacune avec un régime parlementaire fondé sur les principes du système de Westminster.

    En 1813, Charles-Michel d'Irumberry de Salaberry mena les troupes canadiennes à leur victoire lors de la bataille de la Châteauguay, à la guerre anglo-américaine de 1812.

    La Chambre élective du peuple étant confrontée au sein du Parlement à l'autorité supérieure de la Couronne et de ses représentants nommés, le gouvernement du Bas-Canada fut très vite critiqué et contesté par le Parti canadien dès 1791. En 1834, des membres Patriotes présentèrent 92 résolutions à titre de programme politique et de revendications, qui exprimaient une véritable perte de confiance dans la monarchie britannique. Mais, en réponse aux 10 résolutions de Russell qui incarnaient le refus de Londres de les considérer, la fronde populaire s'intensifia dans les assemblées publiques de 1837 avec des tribuns tels que Louis-Joseph Papineau. La Rébellion des Patriotes[37] fut ensuite déclenchée, malgré l'opposition des ecclésiastiques, dont Jean-Jacques Lartigue, qui prônaient l'obéissance civile telle que déclarée dans l'encyclique Cum Primum du pape Grégoire XVI.

    Mais à la suite de la défaite des Patriotes[37], le clergé catholique recouvra son autorité morale au sein du peuple pour la cohésion et le développement de la nation, dans les domaines traditionnels de l'éducation, de la santé et de la vie sociale. Tout comme les approvisionnements auprès de la métropole impériale, l’accès aux nouvelles terres demeurait toutefois problématique puisque celles-ci étaient monopolisées par la Clique du Château.

    La survivance du peuple devint étroitement liée à l'exode des Canadiens qui allaient se déplacer, sur près de cent ans, vers la Nouvelle-Angleterre et l'Ouest canadien (phénomène communément appelé, la Grande Hémorragie)[38]. D'autant plus que se manifesteraient bientôt une immigration massive des îles Britanniques, l'Église adopta en conséquence la politique dite de la revanche des berceaux.

    Province du Canada (1840-1867)
     
    Robert Frederick Mountain[39], Un village du Bas-Canada, vers 1840.

    Dans son Rapport sur les affaires de l'Amérique du Nord britannique, John George Lambton recommanda qu’il fût procédé à l’assimilation culturelle des Canadiens avec l’anglais pour seule langue officielle. Principale source de l'instabilité politique qui allait régner jusqu'en 1867[40], l’Acte d’Union de 1840 fusionna le Haut-Canada et le Bas-Canada en une seule et unique colonie, la Province du Canada, dont l'étendue allait toutefois différer de celle de la province de Québec de 1791. En effet, le traité Webster-Ashburton de 1842, dont les dispositions allaient résoudre les questions frontalières qui existaient entre l'Amérique du Nord britannique et les États-Unis depuis 1783, détermina le tracé de la frontière de cette nouvelle colonie dans la région de l'actuel comté des Etchemins, de Montmagny, de L'Islet, de Kamouraska et de Témiscouata, ainsi que dans la région de la rivière Halls Stream.

    Il est pertinent de noter que dans cette optique le Canada-Est allait, à la suite du déménagement de la capitale de la Province du Canada de Kingston vers Montréal en 1844, accueillir le Parlement de ce nouveau territoire[41].

    Le Canada-Est, francophone et fort peuplé, et le Canada-Ouest, anglophone et peu peuplé, obtenaient alors un nombre identique de sièges à l’Assemblée législative de la province du Canada. Mais dans la foulée de l'immigration en provenance du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, le poids politique du Canada-Est fut rapidement remis en cause par les débats sur la Rep by Pop, conséquence inéluctable de l'accroissement de la population britannique dans l'ouest de la province. La répartition des deux groupes culturels entre les parties du territoire allait toutefois rendre nécessaire la formation de gouvernements de coalition sous le régime de l'Union.

     
    Le Canada-Est désigne le Québec de 1840 à 1867.

    Alors que la masse immigrante des îles Britanniques adopta l'identité canadienne dans la désignation de son lieu de résidence, les « Anciens Canadiens » répondirent à la dualité identitaire ainsi créée en s'identifiant désormais à leur communauté ethnique sous le nom de Canadiens français par distinction des Canadiens anglais. Puis, des écrivains entamèrent une réflexion sur la survivance de leur nation (canadienne-française). François-Xavier Garneau écrivit à Lord Elgin : « J'ai entrepris ce travail dans le but de rétablir la vérité si souvent défigurée et de repousser les attaques et les insultes dont mes compatriotes ont été et sont encore journellement l'objet de la part d'hommes qui voudraient les opprimer et les exploiter tout à la fois. J'ai pensé que le meilleur moyen d'y parvenir était d'exposer tout simplement leur histoire »[42]. Ainsi donc, tout comme leurs compatriotes Acadiens qui allaient recevoir l'influence d’Evangéline au même moment, les Canadiens français allaient pouvoir conserver leur conscience collective et se préserver de l'assimilation culturelle grâce à l'épopée nationale de Garneau[43] – monument pour la survivance[44] – malgré le raz-de-marée britannique dans les institutions sociales et politiques du Canada.

    Les troubles politiques atteignirent un paroxysme en 1849, alors que des émeutiers britanniques incendièrent l'hôtel du Parlement de Montréal par suite de la promulgation de la loi qui indemnisait les Canadiens français dont les propriétés furent détruites au cours des rébellions de 1837-1838 (Rebellion Losses Bill). Résultat de la coalition des premiers ministres Baldwin et La Fontaine, cette loi devint un pivot législatif dans l'histoire du Canada alors qu'elle instaura la notion de gouvernement responsable.

    Outre la construction du Grand Tronc et la mise en œuvre du traité de réciprocité canado-américain, les Canadiens virent également l'abolition du régime seigneurial en 1854 et l'adoption du Code civil du Bas-Canada en 1866. Puis en 1864, en conséquence de l'impasse politique engendrée depuis 1840, la coalition Macdonald-Cartier entama la réforme du système politique[45].

    Province canadienne (depuis 1867)
     
    George-Étienne Cartier, protagoniste de la création de l'État québécois, était le premier ministre du Canada-Est.

    Le 1er juillet 1867, naissait le Dominion du Canada, à la suite des négociations de la Confédération canadienne conclues entre la Province du Canada, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. L'Acte de l’Amérique du Nord britannique créait le Canada et ses quatre provinces fondatrices : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, le Québec et l'Ontario. Ces deux dernières étaient issues de la division en deux de la Province du Canada. Ce système fédéral, dont la Constitution fut fondée sur les mêmes principes que celle du Royaume-Uni, définit alors la répartition fondamentale des pouvoirs législatifs entre le Parlement du Canada et les assemblées provinciales. Chacune de ces nouvelles provinces se voyait ainsi garantir l'autorité souveraine dans la sphère de ses compétences législatives[a].

    La même année naissait aussi le Parti libéral du Québec qui trouve son origine dans le Parti patriote et dans le Parti rouge du Bas-Canada[46],[47].

    À noter que depuis les années 1970, l'État québécois a délaissé le mot « province », au profit du mot « État », pour se désigner lui-même (voir État au Québec).

    Nationalisme canadien-français
     
    Le drapeau des Patriotes de 1837 est un symbole du nationalisme canadiens français.

    À l'instauration de la Confédération, la Province du Canada fut divisée aux fins de la création des provinces d'Ontario et de Québec, alors délimitées respectivement par les anciennes frontières du Haut et du Bas-Canada[48]. Cependant, les frontières du Québec furent modifiées une première fois dès 1898, afin qu'elles englobent les terres constituantes du district de l'Ungava jusqu'à la rivière Eastmain[49], puis une seconde fois en 1912, jusqu'à l'extrémité nord de la péninsule du Labrador[50]. Mais en 1927, le comité judiciaire du Conseil privé de Londres retira au Dominion du Canada – par conséquent à la province du Québec – la partie située à l'est du faîte de partage des eaux séparant le bassin de la baie d'Hudson d'avec celui de la mer du Labrador[51].

    La province nouvellement créée était ainsi fondue dans la région constituant le cœur historique de la nation canadienne-française. Précisément, après avoir combattu en tant que Patriotes lors de la bataille de Saint-Denis en 1837, George-Étienne Cartier se classa parmi les pères de la Confédération et fit approuver les 72 résolutions[52] de la conférence de Québec de 1864 pour l'établissement d'un État fédéré dont le territoire allait se limiter à la contrée où les Canadiens français étaient assurés de conserver la majorité populaire. Ainsi, en dépit du sentiment populaire à l'égard de l'identité canadienne, cet organe politique offrirait un soutien de rechange à l'affirmation nationale de la collectivité canadienne-française devant un État canadien qui, d'ores et déjà, allait être conquis par la culture canadienne-anglaise.

    Malgré cette forme de garantie contre l'assimilation culturelle, « les impératifs du nouveau régime politique allaient toutefois révéler de grands obstacles à l'affirmation du Québec et de son Parlement. La classe politique du Québec allait découvrir que l'espace politique dévolu aux provinces serait restreint dans ce nouveau système. Québec, affaibli économiquement, devrait affronter la compétition politique d'Ottawa, capitale de l'État fédéral fortement centralisateur »[53].

    Cléricalisme ultramontain
     
    Ignace Bourget, évêque de Montréal et chef ultramontain (droitiste)[54].

    À la suite des événements de la rébellion du Nord-Ouest en 1885 ainsi que de la question des écoles du Manitoba en 1896 et de l'Ontario en 1917, la promotion et la défense des droits de la nation canadienne-française devinrent un enjeu important. Sous l’égide de l’Église catholique et l'action politique de Henri Bourassa se développèrent divers symboles de fierté nationale. Outre le Carillon Sacré-Cœur et le Ô Canada – chant patriote composé pour la fête de la Saint-Jean-Baptiste – de nombreuses organisations populaires consacrèrent l'affirmation du peuple canadien-français, à savoir, notamment, le mouvement coopératif des caisses populaires Desjardins en 1900, l'Association catholique de la jeunesse canadienne-française en 1904, le Club de Hockey Canadien (CH) en 1909, le quotidien Le Devoir en 1910, les Congrès de la langue française en 1912, la Ligue des droits du français en 1913, le quotidien L'Action catholique en 1915, la revue mensuelle L'Action nationale en 1917, l’Ordre de Jacques-Cartier en 1926, Jeune-Canada en 1932, l’Union nationale en 1935, le Bloc populaire canadien en 1942, etc.

     
    Henri Bourassa, clérico-nationaliste fondateur du quotidien Le Devoir.

    À cette époque, l’omniprésence de l’Église se manifestait incontestablement de Saint-Boniface à Gaspé en passant par la Vieille Capitale. Défini par l’autorité ecclésiastique, « l’objectif des clérico-nationalistes consistait alors à promouvoir les valeurs de la société traditionnelle : la famille, la langue française, l'Église catholique et la vie rurale. Ces valeurs, véhiculées notamment par La Bonne Chanson de l’abbé Gadbois et le roman du terroir, évoquaient alors les forces principales sur lesquelles s’appuyait l’idéologie de la survivance canadienne-française »[55]. Mais il va sans dire que l’escouade des mœurs devait également contenir les déviants de l’ordre ecclésial, dont les refuges les plus marquants furent probablement les cabarets montréalais et la maison charlevoisienne du Bootlegger, symboles d'une vie clandestine défiant la Prohibition.

    L'Appel de la race réveillant les passions en 1922, l’historien et chanoine Lionel Groulx devint le « successeur » de Bourassa en tant que défenseur des droits de la nation canadienne-française. En cette période de lutte contre l’impérialisme britannique, ses préférences allaient alors à l’action politique de La Fontaine et à l’ultramontanisme de Tardivel, dont le roman Pour la Patrie (1895) projetait l’indépendance du Québec en 1950.

    Essor du gouvernement québécois

    Le 15 juillet 1867, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, du Parti conservateur, devint premier ministre. Dès 1868, il créa le ministère de l’Instruction publique dont il devint titulaire. Mais ce ministère fut vite dénoncé par le clergé, qui rejetait ainsi l’école neutre, gratuite et obligatoire, qu’il considérait comme une menace maçonnique depuis que le Parti patriote en avait instauré le premier développement, anéanti par les conséquences de l’échec des Rébellions. Boucherville abolit le ministère en 1875 et le système de 1867 fut rétabli. En 1876, Pierre-Alexis Tremblay, candidat libéral de Charlevoix, défait lors d’une élection partielle fédérale à cause de la pression de l’Église sur les électeurs, réussit, à l’aide d’une nouvelle loi fédérale, à faire annuler l’élection (il perdit toutefois l’élection subséquente). L’année suivante, le Pape envoya son représentant pour forcer l’Église québécoise à minimiser ses interventions dans le domaine électoral. En effet, en 1887, les religieux représentaient 48 % des instituteurs des écoles catholiques.

    En 1885, le Parti national naissait de la coalition entre les Libéraux et des députés conservateurs, alors choqués par les mesures politiques du gouvernement John Jones Ross, qui fut accusé de n'avoir intercédé dans le procès d'exécution du chef métis Louis Riel, à la Rébellion du Nord-Ouest dans les Prairies canadiennes. Le gouvernement Honoré Mercier, alors au pouvoir, proposa une série de vaines réformes républicaines qui allaient dans le sens du nationalisme économique et de l’instruction publique. Puis en 1905, le gouvernement Lomer Gouin entreprit une série de réformes plus modestes, mais également destinées à résoudre les défis du sous-développement canadien-français. C’est ainsi qu’il imposa la fondation d’une série d’écoles professionnelles sous l’égide de l’État, dont l'HEC Montréal (1905) fut l’une des plus notables – instrument inestimable au service du nationalisme économique au XXe siècle.

    Dès 1899, Bourassa s’opposait vigoureusement à l’implication du Canada dans la Seconde guerre des Boers. Puis durant la Première Guerre mondiale, alors que des Canadiens français s’enrôlaient dans le 22e bataillon (canadien-français) – ancêtre du Royal 22e Régiment – d’autres manifestaient à la crise de la conscription qui mena à l'émeute de Québec. Des 400 000 militaires canadiens envoyés outre-mer, plus de 60 000 moururent au combat.

    La génération Bourassa des nationalistes mit fin à son aventure politique après l’élections fédérales canadiennes de 1911 qui, malgré son succès à renverser Laurier et à faire élire un grand nombre de députés, fut considérée comme un fiasco puisque la seule alternative était un gouvernement conservateur encore plus impérialiste et anglophone, dirigé par Borden, orangiste reconnu. Cependant, elle pouvait mettre quelques réussites à l’actif de son militantisme politique, obtenu non pas à Ottawa, mais lorsque les mêmes, Armand Lavergne et Henri Bourassa notamment, se firent élire à Québec. Lavergne réussit à faire passer une loi en faveur des droits du français dans l’espace public, exigeant notamment des services publics bilingues des compagnies au Québec – à cette époque, le train, le téléphone, etc. ne reconnaissaient pas la langue majoritaire du Québec. Les nationalistes obtinrent également du gouvernement Gouin une loi obligeant à transformer sur place le bois et la pâte à papier du Québec : ce qui multiplia les centres industriels du type Shawinigan. L’espoir étant que le Québec exporterait désormais davantage ses produits finis que sa main-d’œuvre aux États-Unis.

     
    Maurice Duplessis[56], premier ministre droitiste du Québec de 1936 à 1939 et lors de la Grande Noirceur[57] (1944-1959).

    À la suite de la déclaration de Balfour à la conférence impériale de 1926, le Statut de Westminster de 1931 confirma l'égalité d'autonomie entre le Royaume-Uni et les dominions – y compris le Canada et ses provinces – et, par la même occasion, officialisa leur libre association au sein d'un Commonwealth.

    En réaction au gouvernement Louis-Alexandre Taschereau, une aile dissidente du Parti libéral du Québec créa l'Action libérale nationale, qui s'allia ensuite au Parti conservateur du Québec pour former l’Union nationale. Son chef Maurice Duplessis fut au pouvoir de 1936 à 1939. Dès 1937, il adopta la Loi du cadenas, jugée anticonstitutionnelle, afin de contrer le syndicalisme et le communisme. De 1939 à 1944 cependant, le gouvernement Adélard Godbout affirma le droit à la syndicalisation des travailleurs et donna le droit de vote aux femmes en 1940.

    Grande Noirceur (1944-1959)

    Dans la foulée de la crise de la conscription de 1944, Maurice Duplessis reprit le pouvoir jusqu'en 1959. Il se voulut alors défenseur d'une autonomie provinciale – réfractaire à l'assujettissement de la province au pouvoir fédéral – fiduciaire de l'héritage catholique et français du Québec, et plus près de ce libéralisme du laisser-faire de la fin du XIXe siècle que de l'État-providence alors émergent[58].

    Or, dès 1948, le manifeste Refus global – puis la revue Cité Libre – s'imposa en tant que précurseur et instigateur d'un nouvel espace idéologique dans la société canadienne-française, alors frappée de plein fouet par le changement social: apparition de la télévision, baby-boom, conflits ouvriers – dont les grèves d'Asbestos, de Louiseville et de Murdochville – électrification des campagnes, émergence de la classe moyenne, exode rural, expansion des universités et bureaucraties, naissance d'une nouvelle intelligentsia et d'un système autoroutier, prospérité économique, renaissance intellectuelle du roman et de la poésie et urbanisation.

    Plus la société canadienne-française était secouée par le changement social, plus les élites traditionnelles – groupées autour des milieux cléricaux et de la figure de Duplessis – durcissaient leur réflexe conservateur et nationaliste canadien-français. À mesure que le mécontentement progressait à l'intérieur de la province du Québec, plus ces élites traditionnelles maintenaient un « couvercle vissé de force sur notre société convertie en marmite de Papin[réf. souhaitée]».

    Québec moderne (1960 à aujourd'hui) Révolution tranquille (1960-1980)
     
    Le barrage Daniel-Johnson[59] et la centrale Manic-5 sur la rivière Manicouagan.

    Les « Cent jours de Paul Sauvé » furent une courte période où le premier ministre intérimaire de l'Union Nationale adopta le slogan « Désormais » en 1959. Suivant son décès, son successeur Antonio Barrette parvint à établir certaines réformes annoncées, mais perdit les élections générales québécoises de 1960. Ayant fait campagne sous le slogan « C'est l'temps qu'ça change », le Parti libéral du Québec était alors porté au pouvoir avec une majorité de deux sièges à l'Assemblée législative. Formée de l’équipe du tonnerre – dont étaient membres René Lévesque, Paul Gérin-Lajoie, Georges-Émile Lapalme et Marie-Claire Kirkland-Casgrain – le gouvernement Jean Lesage mena une série de réformes dans les domaines de la politique sociale, de l’éducation, de la santé et du développement économique : Caisse de dépôt et placement, Code du travail, ministère des Affaires sociales, ministère de l'Éducation, Office de la langue française, Régie des rentes et Société générale de financement.

    Marquée particulièrement par la seconde phase de nationalisation de l'hydroélectricité et le démantèlement du syndicat financier de la rue Saint-Jacques de Montréal, cette période décisive se caractérisa par le slogan de 1962 : « Maîtres chez nous », qui, devant la mainmise des conglomérats anglo-américains sur l'économie et les ressources naturelles du Québec[b], déterminait alors une volonté collective de liberté du peuple canadien-français.

    Pour favoriser le Québec dans cette situation, le Canada, par le biais de son premier ministre, Lester B. Pearson, adopta un fédéralisme d’ouverture[60],[61] : une attitude politique garantissant au Québec un minimum de considération(s) face à toutes les implications de la Révolution tranquille. En 1965, la commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme[62], dont le rapport préliminaire souligne le caractère distinct du Québec, fait la promotion d'un fédéralisme d'ouverture dans lequel le Québec occuperait une place particulière[63].

    L'ampleur de ce mouvement social suscita confrontations entre bas clergé et laïcat, en référence à la décléricalisation et déconfessionnalisation des institutions de l'État, ainsi qu'à la désacralisation de sphères de la société civile. Mais en cette période du IIe concile œcuménique du Vatican, la réforme des institutions québécoises fut devancée par le Saint-Siège : le pape Jean XXIII proclama effectivement en 1963 l'encyclique Pacem in Terris établissant les droits de l'homme[64],[65], puis en 1964, la Constitution dogmatique Lumen Gentium confirmant le rôle particulier des laïcs dans la « gérance des choses temporelles »[66].

    Reporté au pouvoir en 1966 bien que le vote populaire soit favorable aux libéraux de Jean Lesage, le gouvernement unioniste de Daniel Johnson continue les importantes réformes du gouvernement précédent jusqu'à sa mort en 1968[67].

    Dans une prise de conscience collective, les Canadiens français manifestaient clairement leur inquiétude et leur insatisfaction face à l'assimilation culturelle des minorités francophones dans les provinces anglophones et à la situation d'infériorité des Canadiens de langue française[68],[69], y compris les Acadiens, qui se manifestaient de Gravelbourg[70] à la baie Sainte-Marie[71].

    D'une commission d'enquête à l'autre, ce mouvement prit une ampleur sans précédent dans la seconde moitié des années[1960, car pour la première fois, les Canadiens français de la province du Québec dénonçaient à haute voix l'« état des choses établi en[1867 »[72],[73].

    Déjà en 1963, les membres de la Commission Laurendeau-Dunton établie par le Gouvernement du Canada[74], « constataient que, contrairement à ce que pensait une majorité de Canadiens anglais, la culture française du Québec n'était pas près de céder la place à la culture anglo-américaine, mais qu'elle était plutôt en train de passer à l’« étape de la « survivance » pure et simple » à un mode spécifique de fonctionnement et de vie, avec une langue qui s'enrichissait chaque jour. Ils constatèrent du même coup le bien-fondé des doléances des Canadiens français : leur langue et leur culture n'occupaient pas la place qui leur revenait dans l'ensemble confédéral canadien. »[73] Du côté canadien, ces conclusions ouvraient la porte à une redéfinition du Canada dans une perspective culturelle désormais axée sur la dualité linguistique et culturelle afin de considérer équitablement les Canadiens français[74].

    En parallèle à ce débat, la lutte des classes[75] apparaissait véritablement avec des mouvements sociaux vers 1968. En même temps que s'intensifiait le changement des mentalités, la société canadienne-française voyait poindre une ère nouvelle où, à la suite de la réforme du Parlement du Québec[76], allaient être confrontées les mœurs politiques de ce passé vécu sous l'empire de considérations coloniales moins favorables aux francophones[77].

    Débat sur la souveraineté du Québec

    Entre 1966 et 1969, les États généraux du Canada français[78] confirmèrent populairement l'État québécois dans sa qualité de milieu politique fondamental de la nation, limitant ainsi l'action gouvernementale du Québec au seul service de la province du Québec[79],[80].

    Les assises nationales des États généraux de novembre 1967 marquent une rupture dans les rapports entre les francophones d'Amérique et particulièrement entre les francophones du Canada[78]. Ainsi, les États généraux deviennent un point de repère qui expliquent la transformation des paramètres qui définissent désormais la société québécoise[78].

    Mais en 1968, Option Québec suscita un débat constitutionnel sur l'avenir politique de la province où, parallèlement, allaient être confrontées les doctrines fédéraliste[81] et souverainiste[82], dans leur conception particulière de l'émancipation culturelle et sociale des pays québécois et canadien-français. Car, devant la fronde qui s'organisait depuis la fin des années 1950, Charles de Gaulle – premier chef d'État français en visite officielle depuis la Conquête – avait déjà encouragé l'essor des ralliements populaires à l'idée de sécession en déclamant : « Vive le Québec libre ! », lors de l'Expo 67. Par suite, se développèrent divers groupes civils, parfois jusqu'au point d'affronter la puissance publique dans des manifestations comme à la crise d'Octobre de 1970.

     
    Le pont Pierre-Laporte. L’assassinat de Pierre Laporte est un des faits marquants de la Crise d'Octobre 1970.

    En 1973, le premier gouvernement libéral de Robert Bourassa[83] amorça le projet du siècle sur La Grande Rivière. L'année suivante, il consacra le statut officiel de la langue française au sein de l'État québécois par la Loi 22, puis en 1975, instaura la Charte des droits et libertés de la personne et la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Enfin en 1976 étaient tenus les jeux de la XXIe olympiade de l'ère moderne, alors que se poursuivait la dynastie des Canadiens de Montréal au temple de la renommée du hockey et les gains de la coupe Stanley.

     
    En 1974, le premier ministre du Québec Robert Bourassa, d'allégeance libérale (PLQ), consacre le statut de la langue française au Québec.

    Dirigé par René Lévesque, le premier gouvernement souverainiste se matérialisa alors qu'était porté au pouvoir le Parti québécois, aux élections générales québécoises de 1976. Renforçant les droits linguistiques des Québécois, notamment en matière d'affichage et de travail, la Charte de la langue française entra en vigueur l'année suivante.

    Vint ensuite le référendum de 1980 où la majorité des votants québécois se prononcèrent contre l'option de la souveraineté-association, telle que proposée par le Parti québécois .

    [84],[85].

    Débat constitutionnel des années 1980-1990
     
    Daniel Johnson est le chef du camp du NON au Québec en 1995.

    À la suite des négociations constitutionnelles canadiennes de 1981[86] marquées par la nuit des Longs Couteaux, l'Assemblée nationale du Québec refusa de reconnaître expressément la nouvelle Loi constitutionnelle de 1982, qui rapatria la constitution canadienne et y apporta de nombreuses modifications[87]. L'attitude du Québec sera alors de tenter de progresser vers un fédéralisme renouvelé, comportement qualifié par René Lévesque de beau risque. C'est avec le Parti progressiste-conservateur du Canada que cette tendance se confirmera[88].

    Les tentatives de ratification constitutionnelle par les gouvernements Mulroney et Bourassa se soldèrent par l'échec de l'accord du lac Meech en 1987 et en 1992 par l'échec de l'accord de Charlottetown[89].

    Par la suite, Daniel Johnson (fils) du Parti libéral du Québec[90] prit brièvement le pouvoir en tant que 25e[91] premier ministre du Québec en 1994[92],. Il perdit rapidement les élections générales québécoises suivantes qui établirent Jacques Parizeau au poste de premier ministre[93].

    Deuxième référendum et après (1995 à aujourd'hui)

    Par conséquent, en 1995, dans un esprit politique influencé par les conclusions de la commission sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec[94], Jacques Parizeau prit l’initiative de déclencher un deuxième référendum sur la souveraineté du Québec. Cette consultation se solda par un nouvel échec des souverainistes et donc par le maintien de la province au sein de la fédération canadienne. Il s'agissait alors de la victoire du camp du NON au Québec qui était dirigé par l'ex-premier ministre du Québec Daniel Johnson[95],[96].

    En 1998, par suite de l'arrêt de la Cour suprême du Canada portant sur le renvoi relatif à la sécession du Québec, le Parlement du Canada et du Québec définirent chacun le cadre juridique à l'intérieur duquel s'opèrerait désormais l'action politique de leur gouvernement respectif. Mais les irrégularités relatives au scandale des commandites et à Option Canada ravivèrent l'option souverainiste en 2005, selon quelques sondages populaires alors réalisés.

    Cependant, aux élections fédérales canadiennes de 2011, après avoir repoussé en mars 2007 le Parti québécois au rang de deuxième groupe d'opposition à l'Assemblée nationale du Québec, le peuple québécois récusa le Bloc québécois, souverainiste et membre de la Chambre des communes du Canada. Ce mouvement plaça le Nouveau Parti démocratique (NPD), parti politique de la scène fédérale, en premier plan au Québec puisque ce vote de mécontentement à l'égard du Bloc allait accorder la majorité des votes provinciaux à ce parti fédéral. Comme le logo du NPD utilise la couleur orange, on appela ce mouvement la vague orange[97].

    Après trois mandats de gouvernement libéral continus, Pauline Marois, chef du Parti québécois, devint la première femme à occuper le poste de premier ministre du Québec le 19 septembre 2012. Conséquence d'un concours multipartite rarement considéré auparavant dans l'histoire électorale de la province, le gouvernement Marois devint cependant le troisième gouvernement minoritaire de l'histoire politique de la province : un premier, le gouvernement Joly de Lotbinière, qui eut lieu de 1878 à 1879 lors de la 3e et de la 4e législature, et un second, le gouvernement Charest, de 2007 à 2008, lors de la 38e législature. Le Parti libéral du Québec reprit ensuite le pouvoir dès avril 2014 à la suite des élections générales. En 2017, le premier ministre libéral du Québec Philippe Couillard alors au pouvoir au Québec fit une nouvelle offre constitutionnelle au Canada dans un document intitulé : " Québécois, notre façon d'être canadien "[98],[99].

    En 2018, le parti politique Coalition avenir Québec, dirigé par François Legault, remporte les élections générales provinciales, récoltant une majorité de sièges à l'Assemblée nationale[100].

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