Kraków

( Cracovie )

Cracovie (prononciation : /kʁa.kɔ.vi/ ; en polonais : Kraków /ˈkrakLire la suite

Cracovie (prononciation : /kʁa.kɔ.vi/ ; en polonais : Kraków /ˈkrakuf/ ) est le chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne (Małopolska). Située au bord de la Vistule, cette ancienne capitale de la Pologne, riche de mille ans d'histoire est considérée comme le véritable centre culturel et intellectuel du pays, qui s’enorgueillit de posséder l’une des plus anciennes universités d’Europe Centrale, l'université Jagellon.

Avec 804 282 habitants intra muros et 1 452 496 dans l'agglomération en 2022,[réf. nécessaire] Cracovie est la deuxième ville de Pologne en nombre d'habitants derrière Varsovie.

Les origines de Cracovie remontent au VIIe siècle, ce qui en fait l'une des plus anciennes et des plus importantes villes de Pologne. Son centre historique se situe au pied de la colline du Wawel, siège du château royal et de la cathédrale avec la nécropole des rois de Pologne.

Au fil des siècles, la ville s'épanouit en tant que siège des monarques polonais, puis connaît, du XVe siècle au XVIIe siècle, un véritable essor comme capitale de la république des Deux Nations, le plus grand État de l'Europe d'alors, dont témoigne aujourd'hui la grande variété et la richesse de son patrimoine architectural (gothique, renaissance et baroque).

Karol Wojtyła était évêque puis archevêque de Cracovie, avant de devenir pape en 1978, le premier pape non-italien depuis 455 ans. La même année, le centre historique de Cracovie a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO,. Elle est également classée « ville mondiale » par le GaWC, avec le rang de « Haute suffisance ». Elle a été capitale européenne de la culture en 2000.

La ville a reçu le Championnat du monde masculin de volley-ball en 2014 et le Championnat d'Europe masculin de handball en janvier 2016. Cracovie a été l'hôtesse des Journées mondiales de la jeunesse du 26 au 31 juillet 2016, lesquelles ont réuni près de 2,5 millions de personnes.

Cracovie a été 29e parmi les villes les plus polluées d'Europe en mars 2020, selon l'IQAir.

Appartenances historiques

  Duché de Bohême (avant 955—965)
Drapeau du royaume de Pologne  Royaume de Pologne (965—1138)
  Duché de Cracovie (1138—1320)
Drapeau du royaume de Pologne  Royaume de Pologne (1320—1385)
Drapeau du royaume de Pologne  Royaume de Pologne (1320—1569)
Drapeau de la République des Deux Nations  République des Deux Nations (1569—1795)
Empire des Habsbourg  Empire des Habsbourg (1795—1804)
Drapeau de l'Autriche  Empire d'Autriche (1804—1809)
Drapeau du Duché de Varsovie  Duché de Varsovie (1809—1815)
Drapeau de la Ville libre de Cracovie  Ville libre de Cracovie (1815—1846)
Drapeau de l'Autriche  Empire d'Autriche (1846—1867)
Drapeau de l'Autriche-Hongrie  Autriche-Hongrie (1867—1918)
Drapeau de la Pologne  Pologne (1918—1939)
  Gouvernement général de Pologne (1939—1945)
Drapeau de la Pologne  Pologne populaire (1945—1989)
Drapeau de la Pologne  Pologne (1989—présent)

Histoire de CracovieOrigine du nom  Le tumulus de Krakus, le tombeau du roi légendaire Krakus

Plusieurs légendes expliquent l'origine du nom de la ville. D'après la Chronique de la Pologne écrite au début du XIIIe siècle par le chancelier du roi Kazimierz II le Juste et l'évêque de Cracovie Wincenty Kadłubek, la cité de Cracovie fut fondée par le prince Krakus (ou Krak). Ce souverain de légende aurait construit un château sur la colline du Wawel juste au-dessus de l'antre du dragon qu'il venait de tuer. La même légende rapporte que lorsque Krakus mourut, ses sujets lui élevèrent une sépulture en forme de tertre en remerciement de sa bonté et de sa justice. Haut de 16 mètres et large de 60 mètres de diamètre à sa base, le tumulus de Krakus s'élève toujours sur la rive droite de la Vistule, sur une colline calcaire des Krzemionki[1].

Selon une autre légende, Cracovie tire son nom des corbeaux, considérés dans l'Antiquité comme des oiseaux sacrés - krakać veut dire croasser en polonais[2].

Cependant, un examen scientifique du stock toponomastique polonais révèle plusieurs douzaines de types de dérivés d'un hypothétique appelatif proto-slave * krak (ov) et suggère plutôt un lien avec certaines particularités de dendroflore[3].

Haut Moyen Âge

Les vestiges archéologiques montrent que la zone où est située Cracovie, à côté de la colline de Wawel et des rives de la Vistule, est déjà habitée au paléolithique[4].

Selon les premiers récits historiques, les Slaves s'installent sur les bords de la Vistule au VIe siècle. Il semblerait que les Vislanes, connus par les sources historiques, notamment La Vie de saint Méthode, soient les premiers parmi les peuples slaves de la région à s’organiser sous forme d’État avec Cracovie pour capitale[5]. Leur prince aurait été baptisé. Il est possible qu'à cette époque Cracovie soit vassale, alliée ou même partie de la Grande-Moravie, alors vecteur du christianisme dans la région[6]. La légende du dragon, qui rappelle celle de Saint Georges, pourrait être un souvenir de l'abandon du paganisme.

Ce qui est certain est que Cracovie fait déjà partie de la Pologne au Xe siècle en tant que capitale d'une voïvodie. Elle est mentionnée pour la première fois en 965, dans les relations d'un voyageur et marchand arabe, Ibrahim ibn Ya'qub, qui a visité la ville[7]. Elle est également mentionnée dans le plus ancien document écrit relatif à la Pologne connu sous le nom de Dagome iudex.

À la fin du Xe siècle, Cracovie est un important centre commercial et, conquise par Bolesław le Vaillant, elle passe sous la domination de la dynastie Piast. En l'an 1000, Bolesław obtient de l'empereur du Saint-Empire Otton III puis du pape Sylvestre II l'érection de Gniezno en archevêché indépendant de Magdebourg, avec comme suffragants Wrocław, Kołobrzeg et Cracovie. La ville de Krak voit alors la formation de son évêché et le début de la construction de la cathédrale du Wawel[8]. D'autres premiers monuments en pierre sont également édifiés à cette époque sur la colline du Wawel : un château et des églises.

Capitale de la Pologne

En 1025, Bolesław le Vaillant est couronné le premier roi de Pologne à Cracovie[9] et son petit-fils, le roi Kazimierz le Restaurateur, fait de la ville son siège permanent en 1038. Ainsi, Cracovie devient la capitale de la Pologne[10].

 Festivités chez Wierzynek

En 1079, l'évêque de Cracovie Stanislas de Szczepanów s'oppose au roi Bolesław II et perd la vie comme martyr dans l'église romane Skałka. Le premier pèlerinage depuis la cathédrale du Wawel, où se trouve le tombeau du saint, le principal patron de la Pologne, jusqu'à l'église Skałka, lieu de sa mort, a lieu le 8 mai 1254, un an après sa canonisation[11]. Ce pèlerinage est ensuite effectué par tous les rois polonais la veille de leur couronnement comme acte pénitentiel pour la mort de saint Stanislas sur l'ordre du roi. De nos jours, le dimanche suivant sa fête du 8 mai une procession réunit toujours à Cracovie tout l'épiscopat et ses fidèles de Pologne[12].

Deux cents ans plus tard, en 1241, la cité est presque totalement détruite par les raids des Tatars. La pittoresque procession du chevalier tartare Lajkonik qui se déroule le jeudi suivant la Fête-Dieu célèbre chaque année le sauvetage de la ville à cette époque[13].

En 1257, le prince Bolesław le Pudique accorde à Cracovie la charte municipale et la ville est refondée selon le droit de Magdebourg[14]. Son centre-ville est placé sur un plan en quadrillage avec une grande place du marché qui peut être admirée jusqu'à aujourd'hui. À la fin du XIIIe siècle, la cité dont la superficie est alors de 30-32 hectares s'entoure par une enceinte fortifiée de portes et de tours[15], dont la Barbacane qui est, jusqu'à nos jours, la partie la plus célèbre qui reste des fortifications médiévales de Cracovie et l'un des rares édifices de son style en Europe[16].

En 1320, Ladislas le Bref et son épouse Hedwige sont sacrés à Cracovie après la réunification de l’État à l’issue du démembrement féodal. Depuis, jusqu’en 1734, Cracovie est le lieu des sacres des rois de Pologne. Le glaive du sacre, dit “Szczerbiec” (ébréché), est utilisé pour la première fois à l’occasion de ce couronnement. C'est le seul joyau de la couronne polonaise de la dynastie Piast encore existant.

 Le Collegium Maius, ancien siège de l'Université Jagellonne.

En 1335, le roi Kazimierz dit le Grand fonde deux villes nouvelles : Kazimierz et Kleparz (actuellement quartiers de Cracovie) et, en 1364, une première académie polonaise connue aujourd'hui sous le nom d'Université Jagellonne. C'est la plus ancienne université d'Europe centrale après celle de Prague[17]. La même année, le roi Kazimierz invite à Cracovie Louis Ier de Hongrie, Valdemar IV de Danemark et bien d'autres princes européens pour un congrès. C'est le bourgeois de la ville, Mikołaj Wierzynek, qui a l'honneur de recevoir et d'impressionner par ses cadeaux les convives royaux le 22 septembre 1364. Guillaume de Machaut, qui est parmi les visiteurs de Cracovie à cette époque, consacrera une œuvre à cet événement[18].

Au milieu du XIVe siècle, les Allemands forment la majorité de la bourgeoisie de Cracovie et l'immigration[19], de Silésie, Bohême et Moravie surtout, s'y maintient encore fortement jusqu'au milieu du XVe siècle. L'essor topographique, social et économique de Cracovie bénéficie beaucoup de cette participation occidentale[20]. Cracovie se développe rapidement et devient membre de la Ligue hanséatique[21].

Cracovie continue à se développer et connaît une période particulièrement florissante sous le règne de la dynastie d'origine lituanienne Jagellon (1386-1572) qui entretenait de bonnes relations avec les Habsbourg. Capitale d'un État puissant qui réunit sous la même couronne la Pologne et la Lituanie, elle devient un centre bouillonnant des arts et sciences, admirée par les étrangers et encensée par les poètes. D’éminents humanistes, scientifiques et artistes viennent à Cracovie d’Italie, d’Allemagne et d’autres pays d’Europe. De cette époque datent de nombreux monuments et œuvres artistiques de la Renaissance[22].

 La cour Renaissance du château du Wawel.

En 1473, l’imprimeur allemand Kasper Straube (en) de Bavière crée la première imprimerie à Cracovie[23], suivi par Johann Haller (en) qui fait venir de Metz l'imprimeur Kasper Hochfeder[24]. Mikołaj Kopernik étudie à Cracovie entre 1491 et 1495, l'humaniste et poète lauréat de l'Empire Conrad Celtes fonde en 1488 la Sodalitas Litterarum Vistulana, une société de savants construite sur le modèle des Académies romaines[25]. L’année suivante, Wit Stwosz de Nuremberg apporte la dernière touche au plus grand retable gothique en bois d'Europe, qui orne l’église Notre-Dame. Il travaille ensuite, secondé par Jorg Hüber, sur le sarcophage de marbre de Casimir IV Jagellon[26]. De nombreux artisans étrangers travaillent alors à Cracovie, surtout de Nuremberg. Le Codex de Balthasar Behem, du nom du notaire de Cracovie, décrit et réglemente en 1505 les statuts de toutes les corporations dans la ville[27].

En 1499, le château de Wawel est partiellement détruit par le feu. Le roi Alexandre Jagellon nomme Eberhard Rosemberger comme architecte principal pour la rénovation. En 1502, il est remplacé par l'Italien Francesco Fiorentino, puis par Bartolomeo Berrecci et Benedykt de Sandomierz[28]. À la suite de leur travail, le château royal est transformé en une résidence Renaissance dans le style florentin.

La cour de Zygmunt Ier et de son fils Zygmunt August attire beaucoup d'artistes et incite leurs sujets à imiter les nouvelles manières. Hans Dürer est peintre à la cour, Hans von Kulmbach travaille sur l'autel de l’église Saint-Jean. Bartolomeo Berecci, Giovanni Cini, Giovanni Maria Padovano, Jan Michałowicz et Santi Gucci œuvrent au château et à la cathédrale du Wawel[29].

 Hommage prussien par Jan Matejko

En 1520, le roi Zygmunt Ier commande à Hans Behem de Nuremberg une cloche pour la cathédrale du Wawel qui, elle aussi, s'embellit à la mode italienne et se dote de la chapelle de Sigismond. Aujourd'hui encore, le bourdon Sigismond (en) est la plus grosse cloche de Pologne[30]. Il est également un symbole de la nation, qui sonne uniquement pour les plus grandes célébrations religieuses et politiques du pays et annonce les moments les plus solennelles et les plus graves dans l'histoire de Cracovie et la Pologne.

En 1525, le grand-maître de l'Ordre Teutonique et le premier duc héréditaire du duché de Prusse Albert de Brandebourg de la maison de Hohenzollern prête l’hommage féodal au roi Zygmunt Ier. Cet événement, symbole de la puissance de l'État jagiellon, est passé dans l’histoire sous le nom de « l’hommage prussien ». La vassalité de la Prusse durera jusqu’en 1657[31].

 La rue Kanonicza.

La rue Kanonicza, où vivent les chanoines et conseillers ecclésiastiques de rois, se transforme à la mode Renaissance sous l'impulsion d'habitants tels que Samuel Maciejowski, Erazm Ciołek, Marcin Kromer ou Jan Długosz. Les bourgeois de la ville et les nobles du pays suivent également l'exemple royal. Ludwik Decjusz, conseiller du roi, se fait construire en 1535 la Villa Decius, l'un des plus remarquables palais Renaissance de la ville[32].

En 1596, le roi Zygmunt III Vasa transfère la résidence royale à Varsovie. Bien que la ville de Cracovie demeure le lieu de couronnement et de sépulture des rois de Pologne, elle voit son influence diminuer et perd de son importance d'autant plus qu'elle est affaiblie par la peste qui en 1652 fait 24 000 victimes et les pillages lors des invasions suédoises lors de la première guerre du Nord (1655-1660), connue en Pologne sous le nom de Déluge, et la grande guerre du Nord (1700-1721). En 1702, l'armée du roi de Suède Charles XII emporte le trésor et incendie le château royal du Wawel.

En janvier 1734, la cathédrale accueille la dernière cérémonie funéraire et le dernier sacre royal[33].

Sous la domination de l'empire austro-hongrois  La colline du Wawel en 1845 par Jan Głowacki.

Au cours du XVIIIe siècle, la Pologne doit faire face aux envies de puissance de ses pays voisins, la Prusse, l'Autriche et la Russie qui ont des vues sur son territoire. Le 24 mars 1794, Tadeusz Kościuszko, général américain et polonais, héros des deux pays, lance sur la Place du Marché de Cracovie une dernière tentative de sauver la souveraineté nationale. Malgré les premiers succès, l'insurrection de 1794 se solde par un échec et, en 1795, la Pologne est rayée de la carte de l'Europe. La ville de Cracovie et la région située entre Pilica et Bug sont soumises à l'Autriche[34] et le palais royal du Wawel est transformé en caserne. Selon le recensement réalisé par les Autrichiens en 1804, la population de Cracovie est alors de 25 750 habitants dont environ 18 % sont juifs[35].

En 1809, Cracovie est intégrée à l’éphémère duché de Varsovie créé par Napoléon. Après la chute de l’empereur des Français et en vertu des décisions prises au congrès de Vienne de 1815, l'ancienne capitale de la Pologne devient ville libre de Cracovie, sous la protection de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse[36].

 Edward Dembowski pendant le soulèvement de Cracovie de 1846

Cependant, pendant le Printemps des peuples en 1848, Cracovie se couvre à nouveau d'un réseau de barricades. En réponse, les troupes autrichiennes stationnées sur la butte du Wawel tirent sur la ville et ses habitants. Le 26 avril 1848, 32 personnes meurent sous des boulets de canon. La ville terrorisée par cette barbarie dépose les armes[37]. À la suite de ce soulèvement, la Ville libre de Cracovie, ultime vestige du duché de Varsovie, perd son autonomie et repasse définitivement sous le contrôle direct de l'empire d'Autriche. La langue de l’administration et de l’enseignement est désormais l’allemand.

Le 18 juillet 1850, Cracovie connaît le plus grand incendie de son histoire. Le gigantesque feu détruit quatre églises et 160 maisons[38].

À partir des années 1860, la province de Galicie, dont Cracovie fait partie, acquiert une autonomie élargie qui la place dans une situation politique meilleure que la plupart des autres régions d’Autriche-Hongrie. En 1861 est convoquée la première Diète provinciale de Galicie. Elle est l’unique espace de liberté civique des Polonais à l’échelle de tous les anciens territoires polonais. Cracovie devient alors refuge pour la nation qui, dans d'autres territoires occupés, subit une russification et une germanisation intenses, et bien que la ville connaisse en parallèle un déclin économique, elle s'épanouit comme centre culturel et artistique de la Pologne[39].

 Festung Krakau, Fort 2 Kościuszko.

En décembre 1867 sont votées les lois constitutionnelles qui font de l’Empire autrichien un État parlementaire confédéral. Le gouvernement viennois assouplit sa politique et autorise la langue polonaise dans l’administration, la justice, puis l’enseignement[40].

L'Université Jagellon commence à rayonner de nouveau[41]. En 1870, une nouvelle scène polonaise, le Théâtre Ancien, ouvre ses portes, tandis qu'en 1872, l'Académie des connaissances démarre solennellement son activité en présence de l'empereur François-Joseph Ier[42]. C'est à Cracovie que se constituent le premier centre polonais d'histoire de l'art, la première école de linguistique slave (Jan Baudouin de Courtenay) et un centre scientifique de physique de première importance (Zygmunt Wróblewski, Karol Olszewski). En 1893, l'Académie des connaissances de Cracovie fonde à Paris le premier centre polonais d'études et de recherches à l'étranger, sur la base de la Bibliothèque polonaise, créée en France dans la première moitié du XIXe siècle par les réfugiés polonais[43].

 Café Jama Michalika.

Vers la fin du XIXe siècle, Cracovie devient le principal centre du modernisme polonais, dont les plus grands représentants sont Stanisław Wyspiański et Stanisław Przybyszewski. Parmi d'autres peintres, écrivains et poètes polonais célèbres, y travaillent Jan Matejko, Jacek Malczewski, Julian Fałat, Józef Mehoffer, Stanisław Ignacy Witkiewicz, Jan Kasprowicz, Juliusz Kossak et Wojciech Kossak. À cette époque, la vie artistique se concentre principalement dans les cafés, dont le plus célèbre est Jama Michalika sur la rue Floriańska.

Les autorités autrichiennes réalisent des travaux de modernisation au détriment du patrimoine médiéval de la ville. Ils détruisent l’hôtel de ville sur la place du Marché et les anciens remparts. Ils assèchent le bras mort de la Vistule (aujourd’hui rue Dietla) séparant Kazimierz et la Vieille ville. Des travaux à grande échelle sont lancés vers 1850, lorsque l’empereur autrichien François Joseph Ier décide de transformer la ville en place forte. C’est ainsi que naît la Festung Krakau, une forteresse composée de 176 édifices militaires disposés en trois anneaux sur plus de 500 km2 à Cracovie et ses faubourgs[44],[45].

Au XXe siècle, Cracovie commence à étouffer dans ses anciennes frontières et les autorités de la ville prennent la décision de les élargir. En 1910, elle compte 85 000 habitants[46]. En 1915, Podgórze est transformée en quartier de Cracovie.

Indépendance retrouvée  Cracovie en 1912.

Lors de la Première Guerre mondiale, les Polonais de Galice sont enrôlés de force et combattent dans les armées des empires centraux. Dans le but de s’approprier le potentiel humain et la fidélité de ces soldats, l’Empereur d’Autriche et l’Allemagne promettent la création d’une Pologne indépendante. Le 10 novembre 1918, le commandant Józef Piłsudski arrive de Magdebourg où il était interné depuis que les légions polonaises qu’il avait créées ont refusé de prononcer leurs vœux de fidélité à l’Empereur d’Allemagne. L’Armistice est signé le 11 novembre, le jour même où le Conseil de Régence (l’autorité imposée par les empires centraux à la Pologne en 1917) transmet à Piłsudski l’autorité militaire. Le 26 janvier 1919, Piłsudski est élu chef de l’État polonais à l’unanimité. La Galicie, dont Cracovie, fait partie de la Pologne reconstituée.

En 1939, le nombre d'habitants de la ville passe à 260 000, une personne sur quatre y est juive[47].

Seconde Guerre mondiale

Le 1er septembre 1939, l’armée allemande envahit la Pologne sans déclaration de guerre. Le 6 septembre, Cracovie tombe aux mains de la Wehrmacht. Dès les premiers jours, les occupants nazis y mènent une politique de terreur[48]. Ils introduisent une loi martiale, un couvre-feu et toute action qui peut être considérée comme visant les Allemands est punie de mort. Le principe de la responsabilité collective est appliqué dès le début. L’occupation nazie dure à Cracovie presque six ans. Les Allemands procèdent à l'élimination sans pitié de la population polonaise en assassinant des milliers de civils, en instaurant des programmes de travail forcé à grande échelle et en déplaçant des centaines de milliers de personnes[49]. Bien que la ville soit globalement préservée des bombardements et des destructions massives, ses pertes humaines sont effroyables : à la fin de la guerre, elle aura perdu une grande partie de ses habitants dont 90 % de ses habitants juifs.

 Défilé devant le gouverneur général Hans Frank et Heinrich Himmler, 1939/1940, Cracovie.

Cracovie devient la capitale du Gouvernement général de Pologne, c'est-à-dire des territoires polonais occupés par les Allemands mais non intégrés au Reich, comme la Poznanie ou la Silésie. Les territoires incorporés au Reich font l'objet d'une germanisation totale et dépourvue de tout scrupule. On en expulse brutalement les Polonais vers les « provinces polonaises occupées » et y installe des Allemands. L'emploi public de la langue polonaise est strictement prohibé. Toutes les institutions polonaises sont supprimées. Tous ceux qui, avant la guerre, ont exercé une activité publique quelconque, sont arrêtés, déportés, envoyés en camp de concentration ou exécutés[50].

Le Gouvernement général est dirigé par Hans Frank, vite surnommé le « Bourreau de Cracovie ». Du château de Wawel qu'il s'approprie, il coordonne l’élimination des élites du pays, le pillage économique du territoire et l’extermination des Juifs polonais[51],[52]. Pour briser la résistance polonaise, une trentaine de prisons et des camps de concentration puis d’extermination sont aménagés dans les environs de Cracovie. Parmi eux, Auschwitz-Birkenau et Płaszów.

La prison de Montelupich, antichambre de la déportation, et le siège de la Gestapo, au no 2 de la rue Pomorska, où l’on emprisonne et torture les prisonniers politiques, sont d'autres lieux sinistres de la barbarie nazie à Cracovie. Environ 50 000 personnes passent par le premier. Entre le 18 juillet 1940 et le 1er juillet 1944, on dénombre 210 transports de prisonniers polonais vers Auschwitz, pour un total de 16 874 personnes, dont 2 400 femmes[53].

Les prisonniers sont assassinés sur plusieurs sites de la périphérie de Cracovie. L'un de ceux-ci est le fort de Krzesławice, où les quinze premières victimes sont abattues dès le 14 novembre 1939. Au cours des deux années suivantes, onze exécutions de masse y sont perpétrées, faisant environ 2 000 victimes. Un autre lieu d'exécution est la forêt de Niepołomice, où 500 prisonniers sont assassinés en décembre 1942. A la mine d'argile de Przegorzały (en), les exécutions de 1 350 personnes se déroulent de septembre 1939 à octobre 1944. Les prisonniers sont également assassinés dans les prisons et les camps.

Dès le 6 novembre 1939, lors de la Sonderaktion Krakau menée par l’Obersturmbannführer SS Bruno Müller, plus de 180 professeurs et scientifiques de l'Université Jagellon sont arrêtés et déportés au camp de Sachsenhausen, où une grande partie d'eux périssent[54].

Dans un premier temps, une grande partie des Juifs sont expulsés de la ville et doivent s’installer dans les villages de la région. Environ 15 000 restent à Cracovie avec leur famille, essentiellement des travailleurs enrôlés pour soutenir l’effort de guerre. En mars 1941, entre 15 000 et 20 000 Juifs sont obligés de s'entasser dans le ghetto fraichement créé à Podgórze[55]. Leur première déportation intervint en mars 1942, lorsque 50 intellectuels juifs sont envoyés à Auschwitz. Les 13 et 14 mars 1943, le ghetto est liquidé et les 2 000 Juifs y vivant encore sont massacrés[56].

Ceux qui peuvent travailler sont déportés dans le camp de Płaszów, créé sur un cimetière juif et commandés par Amon Göth, où les prisonniers travaillent dans des carrières, des fabriques et dans l'industrie d'armement. On estime que plus de 6 000 prisonniers transportés de la prison de Montelupich y sont exécutés de septembre 1939 à juillet 1944, auxquels s'ajoutent 8 000 à 12 000 détenus du camp même, dont la grande majorité sont des Juifs[57].

Pour terroriser la population, les Allemands organisent aussi des rafles de rues. De 1940 à 1941 ont lieu au moins dix arrestations massives. La plus tristement célèbre est celle du 17 avril 1942, au cours de laquelle plus de 2 000 personnes sont arrêtées[58].

Les statistiques d’avant-guerre indiquent que seulement 750 à 1 000 Cracoviens sont de langue maternelle allemande, alors que pendant la guerre, entre 30 000 et 50 000 Allemands civils s'installent dans la ville, l'apogée de la présence allemande ayant lieu au tournant de 1943 à 1944. Un habitant de la ville sur cinq est donc allemand[59]. De plus, périodiquement, jusqu'à 50 000 soldats allemands stationnent à proximité de Wawel. Bien que Cracovie soit à ce point germanisée, elle n'en demeure pas moins un centre de résistance militaire et politique des plus importants.

Le 18 janvier 1945, l’Armée rouge libère Cracovie.

Dans la Pologne populaire  Centre administratif de l'acérie de Nowa Huta

À la fin des années 1940, avec la nationalisation des industries et la construction de la ville nouvelle de Nowa Huta (« nouvelle fonderie ») pour abriter un complexe sidérurgique, Cracovie se transforme en principal producteur d'acier en Europe. Edifiée pour punir Cracovie dont les habitants en 1946 répondent majoritairement non aux questions d’un référendum communiste sur des réformes économiques et sociales, Nowa Huta est paradoxalement le fer de lance d’une résistance active, dès les années 1960, contre l’autoritarisme du régime en place. À l’origine, les revendications ont un caractère religieux. En 1960, les habitants de Nowa Huta plantent clandestinement une croix entre les rues Karl Marx et du Grand Prolétariat. Cet acte est à l'origine du bras de fer meurtrier avec les autorités communistes. La « défense de la croix » dure plusieurs jours et mène à une sanglante répression : une douzaine de personnes sont tuées et des centaines blessées ; plus de 500 participants sont arrêtés ; 87 se voient infliger des peines de prison et plusieurs autres perdent leur emploi. Grâce à la persévérance des habitants de la ville, la première église de Nowa Huta est finalement construite en 1977 et consacrée par un jeune évêque du nom de Karol Wojtyła, le futur pape Jean-Paul II[60]. Des années plus tard, le mouvement Solidarność y organise ses manifestations.

En 1978, l'Unesco inscrit le centre historique de Cracovie au patrimoine mondial.

Depuis la chute du communisme

Si l’aciérie de Nowa-Huta, baptisée du nom de Lénine, joue un rôle prépondérant dans le renversement du régime qui survient en 1989, elle est également source d'une grande pollution et les premières mesures environnementales la concernent directement.

En 2000, Cracovie obtient le titre de capitale européenne de la culture.

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